Que
ce soit en Afrique, en Ukraine ou au Moyen-Orient la diplomatie française s’enfonce
dans ses contradictions et dans des manœuvres non conformes à l’intérêt de
notre pays. La dépendance aux Etats-Unis ne donne plus aucune lisibilité à notre
stratégie géopolitique. Le dernier exemple est la vente de Rafales à l‘Egypte.
Ce contrat mirifique par un pays qui survit grâce à l’aide financière
américaine nous oblige à garantir par contrat que les fournisseurs comme
Dassault seront effectivement payés, c’est-à-dire par nous par défaut. Trésor public et Coface sont à l'oeuvre. On est
prêts à prendre tous les risques. Pourquoi ? Parce que la France est
sollicitée par les Etats-Unis pour intervenir de nouveau en Libye où les
djihadistes contrôlent une grande partie du territoire et que les USA
prétendent combattre, je dis bien prétendent. Et alors ? Il n’est pas
facile d’expliquer au peuple français qu’il faut de nouveau intervenir et nos
forces aériennes ne peuvent être sur tous les fronts. La solution est de
fournir à l’Egypte un certain nombre de Rafales devant être livrés à l’Armée
française et de compléter par une commande supplémentaire. Pourquoi ?
Pour faire agir l’Egypte
à notre place ! On satisfait les USA, on est cohérent avec la lutte
apparente contre Daesh et le peuple n’y voit que du feu. La lutte apparente ne
résiste pas aux déclarations explicites de représentants de pays plus libres de
leurs paroles comme le Soudan et aux informations collectées sur place où il
ressort que les USA aident militairement l’Etat Islamique, par parachutage
entre autres et passage par la Turquie, et entretiennent des relations « diplomatiques »
avec lui. Cette politique de l’embrouille est la même qu’en Ukraine où le
Donbass récolte des armes américaines sur les prisonniers de l’armée de Kiev.
Après cela on a le front d’accuser la Russie d’armer le Donbass. Tout cela fait
partie de la stratégie du chaos qui peut se résumer par « Diviser pour
régner ».
Il
faut diviser l’Ukraine et la mettre sous l’influence américaine, amener l’OTAN
aux frontières de la Russie, peu importe Porochenko dont il va falloir se débarrasser
car devenu un poids inutile. Il faut diviser les Etats en microrégions sous des
formes ethnico-religieuses. La balkanisation a déjà été historiquement réussie
en créant des états faibles, donc faciles à contrôler, sur le modèle du Koweït,
du Qatar, des Emirats-Arabes-Unis, du Bahrain. Bachar el-Assad doit être
éliminé et la Syrie découpée en trois régions alaouite, sunnite et druze. L’Irak
doit disparaître dans trois mini-états chiite, sunnite et kurde. Il doit en
être de même en Ukraine.
La
diplomatie française est en pleine confusion. Le doute s’installe un peu et on
finit par avoir le sentiment de faire fausse route. Les militaires sont de plus
en plus nombreux à le faire savoir. Alors quatre députés se fourvoient à aller
en Syrie et pour trois d’entre eux, comble de l’horreur, à discuter avec le
boucher Bacha el-Assad. Enfin c’est ce que l’on crie haut et fort car on était
au courant. D’ailleurs il serait de l’intérêt français de ne pas se priver de l’aide
de la Syrie pour combattre l’EI. Le problème est que cela ne colle pas avec la
stratégie étatsunienne du chaos. Alors on crie fort à la bévue de ces
parlementaires. On oublie se faisant que le pouvoir exécutif ne fait qu’exécuter
et que le pouvoir législatif est la représentation de la nation, laquelle a le
droit et le devoir de s’informer pour contrôler efficacement le pouvoir
exécutif ! Ces moulinets cachent mal les contradictions dans laquelle la France
s’est enfermée. On tente d’en sortir par la petite porte.
On œuvre aussi ainsi avec la Russie où
Poutine est le diable en personne auprès duquel pourtant Jean-Pierre Chevènement déploie ses bons offices. Par contre on fustige Philippe De Villiers d’avoir
accepté une réunion en tête-à-tête avec Poutine. Comble du déshonneur, cet
ancien ministre a trouvé des qualités à ce suppôt de Satan et lui a vendu deux parcs
d’attractions. Le but mercantile disqualifie cet individu peu soucieux du bien
de la France ira-t-on jusqu’à dire. Notre position en Ukraine ne tient pas même
quand on fait semblant de jouer les bons offices avec l’Allemagne. La guerre
civile allumée par les USA et Israël, alimentée par nos soins par validation d’un
coup d’Etat, ne peut s’éteindre sans un pacte de non-agression entre les USA et
la Russie. Les cendres du conflit sont toujours chauffées au rouge et le but
étatsunien n’est toujours pas atteint. Il peut se rallumer du jour au
lendemain, il suffit de souffler dessus.
Que
dire de notre position sur l’Iran ? Nous acceptons de coopérer avec l’Iran
et l’Irak chiite tout en aidant Israël et les USA dans des menaces sur le
programme d’enrichissement de l’uranium iranien. On apprend que l’Arabie
Saoudite ouvre son espace aérien à Israël pour lui permettre une action
militaire sur l’Iran. Alors à quoi donnons-nous notre aval implicite ? A
la politique israélo-américaine. Les derniers soubresauts d’une politique
étrangère souveraine datent de la présidence de Jacques Chirac où nous nous
sommes désolidarisés de la politique américaine. Depuis nous n’œuvrons que dans
l’ombre des USA dont les buts ne sont pas totalement conformes à notre intérêt
et qui en divergent même de plus en plus au fur et à mesure que nos moyens de
résistance diminuent.
Le
rapprochement avec la Russie est le seul moyen d’échapper à l’hégémonie américaine
et la Syrie a le même intérêt que nous dans la disparition de l’EI. A côté de
cela nous accentuons le ressentiment de toute la population mondiale musulmane,
l’oumma de 1,7 milliards d’individus. Un général français se fait même l’écho
de l’incompréhension des pays africains sur l’attitude du gouvernement français
qui s’affiche « je suis Charlie ». Nous alimentons la haine et la France
devient la nation à abattre. Le djihadisme n’est pas près de s’éteindre !
Quand une politique étrangère devient
incompréhensible
Même nos amis peuvent devenir nos
ennemis.
Quand on perd sa souveraineté
On trahit la République !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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