Les chiffres
de 2014 ne sont encore pas publiés au sein de l’Europe mais ceux de 2013 sont
déjà révélateurs de l’état dans lequel se trouvent les pays phares de l’UE, à
savoir Allemagne, France et Royaume-Uni. Les deux premiers sont dans la zone
euro, le troisième garde sa monnaie, la livre. Cette période est
particulièrement intéressante car elle couvre un intervalle commençant après la
secousse de la crise 2008-2009 et elle s’étend sur respectivement la fin et le
début des deux derniers gouvernements français qui alternent leur pouvoir
depuis quarante ans. Il est désormais acquis que leurs politiques se sont
coulées dans le mondialisme et les traités de soumission aux règles
européennes. Il n’y a pas sur ces points de différence entre UMP et PS, et pour
ce qui les concerne, l’appartenance à l’euro reste un credo intangible.
Les
politiques prennent l’habitude de présenter leurs résultats économiques en
comparaison avec l’année précédente. Ils évitent ainsi toute comparaison avec
les autres pays sauf quand, une fois n’est pas coutume, on peut afficher un
résultat meilleur que l’Allemagne ou, à défaut, du Royaume-Uni. Les occasions
se font d’ailleurs de plus en plus rares. C’est pourtant par comparaison avec
les autres pays que l’on doit juger de nos performances en matière économique
et sociale. Nous allons donc regarder un peu ce qui s’est passé de 2010 à 2013,
sur trois indicateurs qui sont connus de la plupart d’entre nous au coup par
coup et toujours en comparaison annuelle française. Ceci ne nous laisse pas de vision
globale et comparative. Une projection sur quelques années est nécessaire pour
juger de l’efficacité de la politique menée.
Nous allons regarder
trois indicateurs globaux qui rassemblent tous les autres et qui sont en même
temps des objectifs : diminuer la dette, augmenter le PIB/habitant,
augmenter le taux d’emploi. Le premier la dette/PIB mesure notre capacité à
faire face à la dette. Le second est un indicateur très représentatif de la
richesse dont peut disposer chacun d’entre nous dans son portefeuille ou dans
les caisses de l’Etat. Le troisième est économique et social, c’est le travail
que l’on peut répartir sur l’ensemble des citoyens en âge de travailler. Ce
dernier est plus représentatif que le taux de chômage car il inclut le travail
à temps partiel.
Ces simples chiffres
sont très représentatifs des évolutions de ces trois pays. L’évolution de la
dette/PIB (Produit Intérieur brut) est donnée par rapport à une base 100 de la
dette/PIB de l’UE à 28 pays. On voit que la France et le Royaume-Uni ont accru
leur dette/PIB de la même quantité pour une croissance moyenne sensiblement
différente. De plus l’écart s’est creusé en 2014 où la France n’affiche qu’une
croissance de 0,4% alors que le Royaume-Uni affiche 2,6% et l’Allemagne 1,6%. A
même accroissement de la dette, le Royaume-Uni a mieux utilisé celui-ci pour
relancer l’économie. L’Allemagne conforte en 2014 la croissance moyenne des
années 2010-2013. Sur le graphique on constate de plus que l’Allemagne réussit
à diminuer sa dette/habitant tout en maintenant une croissance moyenne
supérieure à 2%.
On nous rabat les
oreilles avec la nécessité d’une croissance supérieure à 1,5% pour pouvoir
diminuer le chômage. Une économie saine ne peut tenir longtemps avec un chômage
élevé ou ce qui est encore plus représentatif, un taux d’emploi faible. Sur ce
point, la France a un taux d’emploi nettement plus faible que l’Allemagne et
même que le Royaume-Uni. C’est sur ce point qu’elle montre particulièrement la
faiblesse de son économie par rapport à ses deux voisines.
Une
conclusion s’impose. Dans des conditions économiques extérieures identiques, la
France est en recul. Elle a fortement augmenté sa dette sans créer une
croissance à la hauteur de ses deux voisines. Si le Royaume-Uni n’a pas
vraiment décollé jusqu’en 2013, sa croissance de 2014 montre une réussite de sa
politique de relance et d’austérité. On peut dire qu’entre la France et le
Royaume-Uni il y a une différence de monnaie, celle-ci joue certainement un
grand rôle après la dévaluation de la livre. L’Allemagne est dans la zone euro,
mais elle domine l’ensemble des pays européens. Sa structure industrielle, sa
pression sur les salaires, son faible poids du coût de l’administration,
l’apport des bas salaires des pays limitrophes de l’est, font de l’Allemagne un
pays prédateur des économies des pays du sud de la zone euro. Elle pompe leur
richesse et le Royaume-Uni a pu y échapper en gardant sa monnaie et en
diminuant les dépenses de l’Etat.
Depuis
2010 nos gouvernants UMPS ont de toute évidence mal géré notre pays. Car c’est
par rapport à des pays comparables que l’on doit les juger et le constat est
sans appel. Mea culpa, mea maxima culpa, nous n’aurions jamais dû les élire.
On ne peut pas dire que nous habitons la
plus belle maison du monde
Quand on ne nous montre que les travaux
de rénovation
D’une maison qui tombe en ruines !
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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