Plus nous nous enfonçons
dans la crise et l’endettement, plus nous sentons le poids de Bruxelles sur nos
épaules de citoyens. La loi Macron, ce fourre-tout savamment cuisiné pour
flatter des papilles à gauche et à droite, n’a dû son salut provisoire que
grâce au 49-3. Son véritable but n’est pas l’efficacité toute relative sur
notre économie mais la preuve pour Bruxelles de la bonne volonté du
gouvernement dans la voie des réformes. Nul doute que l’utilisation du 49-3 apporte
un bon point européen à notre équipe gouvernementale. Derrière celui-ci il ne reste
pourtant que 20% de citoyens prêts à la soutenir.
L’Assemblée Nationale ne
représente que 70% des citoyens compte tenu de la quasi-absence d’un FN à 30%,
mais si l’on tient compte des abstentionnistes, ce chiffre tombe de 70% à 30%
environ. Nous sommes donc embarqués dans une fuite en avant avec le soutien de
20% des citoyens au pouvoir exécutif et 30% au pouvoir législatif. Si l’on
ajoute que 75% des lois françaises sont issues des directives et normes de l’UE,
où le Parlement de Strasbourg n’a pas l’initiative de proposition des lois et
où la représentation des 74 élus français représente moins de 10% des députés
européens, on voit qu’au bout du compte le pouvoir exécutif ne réunit même pas
1% de représentativité et moins de 2% pour le législatif. Le pouvoir
démocratique est devenu illusoire.
On
ne s’étonnera pas alors que rien ne change dans ce pays qui ne soit issu de la volonté
de l’oligarchie technocratique de Bruxelles ou des magouilles et arrangements
politiques satisfaisant d’abord les banquiers et les multinationales pour
accéder et se maintenir au pouvoir exécutif. Quant au pouvoir législatif il est
essentiellement tourné vers les élections suivantes où il est impératif de
montrer que l’on est conforme à une étiquette politique pour avoir l’aval d’un
parti. Tout cela ne donne pas beaucoup de chances au peuple de voir évoluer le
pays dans une direction librement choisie, d’autant plus que l’on s’ingénie en France
et en Europe à ne pas lui donner d’occasions de s’exprimer sur des sujets
précis même s’ils sont fondamentaux pour son avenir. Qui demande son avis au
peuple sur l’immigration, sur l’euro, sur l’accession d’un nouveau pays dans l’UE ?
Personne. Le Référendum est devenu un épouvantail politique depuis le refus
populaire de la Constitution Européenne.
De toute évidence le pays est par
exemple partagé désormais entre l’option de sortie ou non de l’euro. L’UMPS est
le tenant de l’européisme qu’il a vanté et mis en place. Les extrêmes
politiques sont beaucoup plus nuancés ou franchement opposés. C’est un vrai
clivage politique. La victoire du camp de la sortie de l’euro et son arrivée au
pouvoir est-il le garant d’une nouvelle orientation politique ?
Certainement pas. L’opposition à un dogme comme l’euro, défendu par les partis
de gouvernement, doit présenter la sortie sous l’angle le plus flatteur pour
convaincre. On vient de vivre l’élection grecque sur ce mode. Une fois au
pouvoir, la tâche s’annonce rude car elle demande des sacrifices durant un ou
deux ans. Le nouveau pouvoir se retrouve face à une opposition revancharde qui
ne souhaite que saper le projet, face à un peuple qui veut en sentir
immédiatement tous les effets bénéfiques et surtout face à une zone euro qui fera
tout pour laisser le pays centrifuge dans les plus grandes difficultés.
Est-ce
à dire, comme certains, que c’est mission impossible ? Non car sinon c’est
accepter le servage, la dépendance aux puissances de l’argent, à l’hégémonie
américaine et allemande. Peut-on espérer, par notre vote aux différentes
élections et surtout à la Présidentielle, voir émerger une autre politique ?
La réponse dépend essentiellement de la personnalité défendant un autre projet
anti-euro qui gagnera. Si elle est issue d’un parti qui a vendu la sortie de l’euro
sans responsabiliser le peuple sur les sacrifices temporaires à assumer et si
de plus elle n’a pas un solide pilier de cadres de niveau suffisant, le nouveau
pouvoir sera rapidement ramené dans les clous de la pensée unique. Pourquoi ?
Parce qu’il faut être courageux et très solide pour entraîner le peuple
derrière soi quelles que soient les embûches que l’on met sur son chemin. Or entrer
dans l’euro c’est comme entrer dans un groupe mafieux, ce n’est pas facile d’y
entrer mais c’est suicidaire d’en sortir. Que reste-t-il aujourd’hui des
promesses d’Alexis Tsipras en Grèce ?
La
voie Parlementaire de mise en place d’une politique autre que la Pensée Unique
et son exécution ne peut que sortir d’une vraie Révolution des esprits
citoyens et d’un élu dont la vision prospective, la détermination, l’insensibilité
acquise à toute attaque personnelle, la probité et le dévouement au service de
l’Etat soit reconnue par ceux qui l’ont porté au pouvoir. Le temps n’est pas
encore venu mais il s’approche à grands pas. Les sirènes d’une autre politique
attirent l’électorat mais si l’on ne peut pas proposer que des larmes et du
sang pour un avenir finalement meilleur, on ne peut pas cacher que le chemin
sera dur à très court terme, hors à l’époque de la vitesse c’est ce court terme
qui intéresse au premier chef l’électeur.
La France
renaîtra quand le peuple suivra celui ou celle qui tiendra le langage de la
vérité, qui montrera sa détermination, sa probité, son expérience personnelle
réussie hors des ors de la République, son abnégation et son sens de l’Etat
souverain. Il faut rejeter ceux qui se sont compromis pour eux ou pour les
autres, ceux qui ne proposent que monts et merveilles, ceux qui n’ont d’expérience
que celle des cabinets ministériels et commissions gouvernementales, ceux qui
ont obtenu l’adoubement de la finance et leur aliénation en échange, ceux qui
mentent sur leurs diplômes, ceux qui n’ont pas de vision au-delà de leur avenir
personnel. C’est dans les situations graves que l’on trouve le bon guide, la
situation actuelle ne l’est pas encore assez sans doute, mais on y court.
Les expériences des européistes et des tenants
des évolutions sociétales
Ont frappé notre pays au cœur de son
identité et de ses valeurs
Dans un délabrement culturel, éducatif,
moral et économique
Mais c’est dans la douleur que les grands
pays renaissent !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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