Les chiffres du
chômage viennent de tomber et, miracle, la catégorie A des demandeurs d’emploi
voit son nombre diminuer de 0,5% par rapport à décembre 2014. Résultat
encourageant dit Manuel Valls, encourageant sans doute à continuer à magouiller
les chiffres pour un exercice de communication positive. La réalité est
beaucoup moins bonne à dire. L’ensemble des catégories A, B, C, D, E progresse
de 0,2% en un mois et de 5% sur un an. Il est bien trop tôt pour faire le
moindre commentaire sur une embellie. D’autant plus que la catégorie la plus bénéficiaire
est chez les jeunes de moins de 25 ans avec -1,4% mais de +2,5% en un an. Or c’est
celle tenue à bout de bras avec les contrats aidés divers qui sont une forme d’allocation
chômage versée au patronat.
La situation est
beaucoup plus noire pour les 50ans et plus avec +0,5% en un mois et +10,4% en
un an. Au total l’ensemble des demandeurs d’emplois progresse de 297.800 en un
an et de 14.600 en un mois. Mais attention pour ce mois de janvier, les
chiffres du mois de décembre 2014 ont été révisés rétroactivement, en y
rajoutant discrètement 13.500 chômeurs de plus, toutes catégories confondues,
donc on repart sur des bases faussées. Si on veut être honnête, donc, 14.600
officieux, + 13.500 (passés à la trappe médiatiquement le mois passé) = 28.100
chômeurs de plus, par rapport aux derniers chiffres que l'on nous a donnés, ce
qui pousse l’augmentation réelle mensuelle à +0,4% sur l’ensemble des catégories
au lieu de +0,2% sans changer l’évolution annuelle.
De
la même façon les 306.000 radiations mensuelles sont en réalité de 309.600 car
3.600 ont de même été rajoutées rétroactivement sur décembre diminuant ainsi le
nombre avoué. A ces radiations il faut comparer les reprises d’emploi déclarées soit
90.600 (-7,1% en un an) au 521.700 entrées dans le fichier de Pôle Emploi et aux
277.501 emplois disponibles ! Pôle emploi devient de moins en moins performant.
Un autre constat inquiétant est celui des Stages parking (49.600) qui
augmentent de 9% sur un an et celui des arrêts maladies, maternités, etc. qui
bondit de 8,7% en un an. A la quasi-stabilité des jeunes demandeurs d’emploi,
il faut opposer celle des 50 ans et plus mais aussi l’allongement du Chômage Longue
durée (entre 2 et 3 ans) avec + 9,2 % sur 1 an, et du chômage Très Longue
Durée + de 3 ans (+ 18,7 % sur 1 an) ! Autrement dit quand on a plus
de 50 ans, et qu’on est sans emploi, on risque de plus en plus de ne plus jamais
travailler. Ajoutons que plus d'1 chômeur inscrit à pôle emploi sur 2 (51,7 %) ne
perçoit AUCUNE INDEMNITE, ni ARE (allocation retour à l'emploi), ni
allocation de solidarité (ASS, AER).
Demandeurs d'emploi par catégories : (rapport DARES)
A : 3 481 600
-0,5 % (+ 4,8 % sur 1 an).
B : 677 800
+0,0 % (+ 4,4 % sur 1 an) travailleurs pauvres moins de 78 heures.
C : 1 072 700
+3,4 % (+ 12 % sur 1 an) travailleurs pauvres de + de 78
heures.
D : 280 100 +0,1 % (+ 0,5 % sur 1 an) stages parking,
occupationnels etc.
E : 380 300
-0,5% (- 1,7 % sur 1 an) contrats aidés etc.
TOTAL : 5 892 500
(données corrigées), hors DOM TOM, soit + 5,3 % sur 1 an, 14.600 chômeurs
de plus (chiffre communiqué officiellement au lieu de 28.100 réels), par
rapport à Décembre.
TOTAL, DOM-TOM
compris : 6 219 800 (en données corrigées, les chiffres bruts
sont plus alarmants encore).
Ne sont pas
comptés dans ces 6 219 800 demandeurs d'emploi et travailleurs pauvres
occasionnels :
- Les 1 270 000 foyers bénéficiaires du RSA non-inscrits à Pôle Emploi, seuls 1.005.000 le so
- La moitié des 2 millions de bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité, également non-inscrits
- Le million de sans droits :
- les dépassements de plafond de ressources du foyer
- les bénéficiaires de pensions de reversions (veufs, veuves) de 55 ans et plus, qui dépassent les plafonds du RSA (448€ pour une personne seule) et qui n'ont pas l'âge pour prendre leur propre retraite ou pour percevoir le minimum vieillesse (65 ans) qui s'appelle aujourd'hui "A-S-P-A" (allocation solidarité aux personnes âgées) récupérable sur le patrimoine au décès,
- les bénéficiaires de pensions alimentaires qui dépassent les plafonds du RSA (plafonds 2 fois inférieurs aux seuils de pauvreté),
- les étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires, qui sont donc bien demandeurs d'emploi, en concurrence avec les autres (même si beaucoup sont aussi exploités en stages sous-payés, voire gratuits).
- les autoentrepreneurs, qui ne gagnent rien ou presque, et sont demandeurs d'emploi en parallèle
- les retraités qui cherchent un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre (loyer, énergie, assurances, voiture, téléphone, eau
- lesjeunes de moins de 25 ans, primo demandeurs d'emploi,
- , nourriture, santé (lunettes, dentiste...) incalculable.
On arrive à un total probable de plus de 9,5 millions de citoyens sans ressources suffisantes par manque d’emploi.
Non seulement
le chômage continue à croître mais la pauvreté s’installe dans les sans droits.
La confiance des entrepreneurs dans l’avenir n’est toujours pas là et le
gouvernement s’ingénie à faire croire que la croissance est à nos portes et que
le chômage est en passe d’être jugulé. Pourtant toutes les contraintes extérieures
sont au vert. La baisse de l’euro, par rapport au dollar, conjuguée à la baisse
du prix du baril de pétrole et aux taux d’emprunt qui avoisinent zéro, sont des
conditions favorables que nous n’avons pas connues depuis l’entrée dans la zone
euro. Pourtant le chômage et la dette augmentent, nous perdons du terrain par
rapport à la moyenne européenne et celle de l’OCDE et la balance du commerce
extérieur déficitaire ne s’améliore que par la diminution des importations…
Une
réalité s’impose, la France ne s’est pas mise sur les bons rails.
Elle
stupéfie tout le monde par son incapacité économique,
Monde
qui lui voit l’un des plus forts potentiels européens.
La
faute à qui ? Qui devons-nous virer des manettes ?
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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