La situation économique européenne n’est pas brillante. La crise de Chypre vient nous rappeler que des Etats en difficulté peuvent se retourner sur l’épargnant lorsque le binôme banques-Etat ne peut plus se soutenir réciproquement, c’est-à-dire lorsque les deux sont au tapis ! Toutefois cette croissance atone, ou récession pour les pays les plus en difficulté, est encore alimentée par une croissance chinoise de 7%, même si elle diminue un peu, et une croissance américaine maintenue à 2% par les liquidités que la Fed injecte dans l’économie américaine à raison de 85 milliards de dollars par mois !
Autrement dit l’économie américaine, et avec elle l’européenne, est sous perfusion, et ce depuis une vingtaine d’années, mais encore plus aujourd’hui avec une croissance qui ne peut résoudre le problème du chômage. La dette américaine, non seulement dépasse les 16.000 milliards de dollars, rendant illusoire son remboursement, mais la dette continue à s’aggraver par la politique de la planche à billets de la Fed. Cette dette qui représente déjà deux fois celle de l’ensemble de l’UE s’accroît encore plus rapidement. Cette course en avant génère une dépréciation continue du dollar.
Barack Obama est prisonnier des lobbies, il ne sait plus comment relancer la machine, redonner du sens au rêve américain, créer des emplois dignes de ce nom, tant la dette et les déficits explosent. Les chiffres sont plus ou moins manipulés ou sans réel impact sur l’économie américaine et nourrissent les bourses de soubresauts également manipulés par les algorithmes des grands investisseurs. La Bourse se déconnecte de l’économie réelle de l’Occident. La seule porte de sortie de l'économie occidentale est de laisser filer la dette et la dépréciation de la monnaie… jusqu’à la catastrophe finale.
L’économie mondiale se transfert à grande vitesse de l’Occident vers l’Asie de l’Est et du Sud-est. Le FMI prédit que la Chine sera la première puissance économique mondiale en 2016 mais des agences américaines disent qu’elle l’était déjà en 2010. C’est en tous cas le premier fabricant d’automobiles, le premier exportateur, le premier pays minier. Mais la Chine non seulement s’est éveillée mais elle devient une puissance incontournable et riche… oui riche même si le niveau moyen de vie du chinois est encore en retard et si une grande masse vit encore difficilement.
Le dollar américain perd de sa superbe même s’il est encore aujourd’hui la référence et l’objet du plus grand pourcentage de transactions mondiales. Pourtant la Russie, la Chine et la Thaïlande, entre autres, commercent non en dollar mais en yuan ! Les Etats-Unis sont les premiers clients de la Chine. Celle-ci, qui a ainsi engrangé beaucoup de dollars et d’obligations américaines, est en passe de s’en débarrasser progressivement pour acheter… de l’or. Elle est déjà le premier producteur d’or, or qui va directement dans ses réserves, elle fait main basse sur les achats d’or en particulier par Hong-Kong et rachète des mines d’or en Afrique, en Australie, au Brésil ou négocie des contrats à long terme avec les minières aurifères.
L’Occident est en déclin, les Etats-Unis sont empêtrés dans des dettes impossibles à rembourser et dévaluent leur monnaie ipso facto en déversant des centaines de milliards de liquidités pour tenir leur économie hors de l’eau. L’Europe est empêtrée dans la crise, la rigueur, l’austérité, le chômage, les déficits comme un continent qui perd pied. Elle s’avère incapable de gérer un ensemble disparate où les inégalités entre pays s’aggravent, et où la technocratie et les lobbies tuent la démocratie sans générer une unité politique et un sentiment d’appartenance à ses citoyens. Il n’y a pas, comme aux Etats-Unis, en Chine ou au Japon, de patriotisme européen mais le règne de plus en plus évident du chacun pour soi.
Nos petites préoccupations sur les prochaines mesures fiscales, sociales sont bien peu de choses devant les menaces que de nouvelles puissances, Chine en tête, font peser sur nous. Contrairement à ce que pensent encore la plupart des gens, ni l’Europe, ni l’euro ne nous protègeront. Ce dernier sombrera avec le dollar, si ce n’est pas avant, le jour où la Chine estimera être prête pour devenir maître du monde économique. L’Europe a brisé son propre rêve et délité le patriotisme en dépeçant lentement les Etats, c’est pourtant bien de ce patriotisme dont nous aurions besoin pour rassembler les français sur la volonté de s’en sortir, par des sacrifices certes, mais avec la conviction qu’ils ne sont pas inutiles. Ceux qui ont failli depuis plus de trente ans ne méritent plus d’être aux commandes. De leur éviction naîtra l’arrivée d’hommes et de femmes plus responsables, plus clairvoyants et plus propres… la survie est à ce prix.
Napoléon et Alain Peyrefitte avaient prédit l’éveil de la Chine
Ils ne voyaient pas un tel déclin de l’Occident
Nous vivons les deux aujourd’hui !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon