Nous allons donc fêter dans une quinzaine de jours les 56 ans de la date de ratification des traités de Rome et donc de la création de la Communauté Economique Européenne dont la mission est alors de « promouvoir un développement harmonieux des activités économiques dans la Communauté ». Elle reposait alors sur l'union douanière permettant la libre circulation des produits dans la CEE. C’est pour accomplir cette mission que le « Marché Commun » et le rapprochement des politiques économiques sont devenus des objectifs. Il a fallu atteindre 1968 pour que l’union douanière soit complètement réalisée.
Il faut souligner que cette naissance s’est effectuée sans que le peuple soit appelé aux urnes en dehors de sa représentation parlementaire, nul référendum n’est venu pour permettre aux nations de comprendre dans quel avenir ils s’engageaient. Cette communauté leur a été présentée comme allant de soi, sous les deux arguments chocs, d’une part la fin des guerres entre nations et l’affirmation péremptoire « l’union fait la force ». Il faut aussi souligner que les Etats-Unis ont donné leur feu vert à ce rapprochement économique dès le 15 janvier 1957 dans le but du renforcement d’un grand marché de libre-échange transatlantique !
Elle avait pour objectif de créer une zone de libre-échange entre les pays d’Europe non membres de la Communauté économique européenne (CEE) et de contrebalancer celle-ci en regroupant les États qui ne souhaitaient pas entrer dans la CEE. Le but était de créer une zone de libre-échange, alors que la CEE se fondait sur une union douanière et un marché commun, ainsi que des politiques communes (agriculture, transports, etc.), avec un objectif d'approfondissement progressif et d'union politique.
Lors de sa création en 1960, elle est composée initialement de sept membres : Royaume-Uni, Danemark, Norvège, Suisse, Portugal, Autriche et Suède. Ce sont ajoutés par la suite jusqu’en 1991, l’Islande, la Finlande et le Lichtenstein. Après son retrait en 1961 le Royaume-Uni, qui souhaitait finalement adhérer à la CEE, a vu la France opposer son véto en 1960 et 1968. Par la suite trois pays de l'AELE (l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège) et l'Union européenne ont constitué l'Espace économique européen en 1994. La Suisse faisait partie de l'accord, mais la population et les cantons suisses ont refusé cette adhésion par référendum le 6 décembre 1992 ! Elle fait toujours partie de l’AELE et a signé des traités bilatéraux avec l’UE.
Cette digression est d’une grande importance pour comprendre que ce qui se passe actuellement n’est que la suite de la mainmise des Etats-Unis sur une Europe, militairement faible mais économiquement porteuse du plus grand marché mondial. Le Royaume-Uni, dans cette optique, est toujours porteur des développements futurs de cette stratégie et la France de De Gaulle, l’empêcheur de tourner en rond, devait rentrer dans le rang… c’est fait aujourd’hui et la grande zone de libre-échange transatlantique est dans les pourparlers actuels !
Il n’est pas étonnant que le 50ème anniversaire du rapprochement franco-allemand, n’ait eu aucun retentissement dans la zone anglo-saxonne et même très peu en Allemagne. Il signait pour nous la fin des guerres sanglantes avec notre voisin mais l’Allemagne et le Royaume-Uni avait déjà, à cette époque, leurs yeux tournés vers les Etats-Unis. Mais c’est les bases de la construction européenne depuis la CEE qui sont porteuses de son devenir en particulier les quatre libertés : libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux. Elles la plongent dans un univers mercantile où la liberté d’expression, la plus importante pour les peuples, est confiée à des technocrates non élus, des gouvernants menottés par les puissances financières, américaines en particulier, et des parlementaires ignorés du peuple.
L’Union des peuples sous un même drapeau n’intéresse que les idéalistes
Les politiques pour le pouvoir, les lobbies pour l’argent
En entourent les peuples comme d’un linceul !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon