Le chômage continue sa progression en France et en Europe. En ce début 2013, et après 21 hausses mensuelles consécutives, le chômage flirte avec les records de 1997. La France compte ainsi 3,358 millions de chômeurs indemnisés et sans activité (3,421 millions Dom compris). Sur un an, leur nombre a ainsi progressé de plus de 10%. Au total, ce sont plus de 5,091 millions de Français qui pointaient à Pôle emploi en janvier. L’industrie automobile ne sort pas du marasme qui touche plus ou moins tout notre secteur industriel… le chômage va donc continuer à s’aggraver.
Pendant ce temps, les nouvelles sorcières de Salem mijotent une potion magique dont elles enivrent tous ceux qui font appel à elle. Ces nouvelles magiciennes, ce sont les Banques Centrales qui enivrent leurs gouvernements respectifs. La Fed en tête d’entre elles qui, sous la férule de Ben Bernanke, distille dans ses cuves la potion magique à base de « Quantitative Easing », potion qui n’est ni plus ni moins qu’une impression de monnaie virtuelle, basée sur rien. L’Etat américain cherche la relance économique à tout prix et sacrifie la dette qui s’est envolée au-dessus de la limite permise. Faute d’accord sur le dépassement du plafond prévu, Républicains et Démocrates jouent depuis ce matin au jeu dangereux du séquestre des 85 milliards de dollars injectés chaque mois. Les administrations sont au chômage technique faute de nouvel argent…mis dans le circuit de la dette.
Mais toutes les banques centrales mènent une politique monétaire ultra-expansive. La BCE, la Banque du Japon, la Banque d'Angleterre et la Fed ont vu leur bilan, mesuré en pourcentage du PIB, atteindre des niveaux historiquement élevés, jamais atteints jusqu'ici. Depuis 2007, le total bilan de la Fed affiche une augmentation astronomique, passant de un à plus de trois mille milliards de dollars. Mais la France, comme beaucoup de pays, se drogue au QE sous prétexte de relance de la croissance en relâchant la réduction du déficit.
Selon Agora : « Les gouvernements de la plupart des grands pays industrialisés donnent l'impression de faire peu de cas d'une discipline budgétaire ("austérité") et de souhaiter, à la place, toujours plus de relâchements quantitatifs dont les montants ne s'expriment plus, maintenant, en milliards mais en milliers de milliards. C'est maintenant la planche à billets qui finance les déficits budgétaires. »
Il est évident que l’accroissement de l’offre de la monnaie qui encourage, à bon compte, l'endettement et rend attrayante la "douceur de vivre à crédit" ne peut durer. Les dettes publiques deviennent « irremboursables » et une nouvelle crise mondiale se prépare. Les Etats-Unis commencent à frôler la catastrophe et les politiques monétaire et budgétaire sont de plus en plus imbriquées.
Aucune mesure économique basée à long terme sur la création de monnaie, qui entraîne normalement l’affaiblissement de celle-ci et pousse les investisseurs vers les marchés financiers, ne peut permettre de retrouver un équilibre économique. La dévaluation, librement et volontairement décidée, ne s’accompagne pas en plus de création de monnaie pour relancer une économie. On est donc dans un monde de « sorcellerie » où les manipulations de la monnaie échappent au contrôle d’un monde devenu fou ! L’Italie rejette la potion magique, l’Espagne est dans la rue, le Portugal est au Secours populaire, la Grèce dans le caniveau et les Etats-Unis inondent le monde d’une potion mortifère.
Il n’y aura pas pour notre pays d’autre solution que de dévaluer la monnaie utilisée, que ce soit l’euro actuel, un nouvel euro de pays en difficulté ou une monnaie nationale. La mutualisation de la dette, prônée par la France et rejetée par l’Allemagne, est l’illustration de notre impuissance actuelle. Le poids de la dépense publique est trop fort par rapport à notre PIB et notre industrie, trop ponctionnée fiscalement, est en trop faible compétitivité pour supporter l’euro actuel. Si rien ne se passe en 2013, la chute sera plus dure dans l’année suivante. Les dogmes rendent sourds et impuissants, celui de l’euro tuera notre pays.
Les sorcières de la Fed croient à leur propre magie…
Avec 2.000 milliards de dollars injectés
Elle a "boosté" le taux de croissance le plus lent depuis 1945
Et pollué les équilibres économiques mondiaux…
Claude Trouvé
Coordinateur MPF Languedoc-Roussillon
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