Fini les flonflons de l’Europe sociale protectrice du travailleur, l’UE et particulièrement la zone euro sont dans une phase d’augmentation rapide du chômage. Le rapport de la Commission européenne donne des chiffres accablants. "La crise sociale que traverse l'Europe continue de s'aggraver. Dans un certain nombre d'États membres, aucun signe d'amélioration tangible n'est en vue. Les personnes les plus pauvres ont très souvent été les plus sévèrement touchées", a reconnu le commissaire européen chargé des Affaires sociales, Laszlo Andor.
Le chômage des jeunes a atteint un nouveau sommet dans l'ensemble de l'Union (23,6 % des jeunes actifs étaient sans emploi en janvier 2013). On recense 26,2 millions de chômeurs soit 10,8% de la population active dans l’UE. Encore une fois il faut mettre en lumière la différence entre l’eurozone et le reste de l’UE. 19 millions de chômeurs dans l’eurozone donc par déduction 7,2 millions hors zone. Les chômeurs de l’eurozone représentent 11,9% de sa population active. On en déduit facilement que les chômeurs hors zone euro ne représentent que 8,7% de sa population active ! S’il fallait une démonstration de l’efficacité de l’euro pour diminuer le chômage, c’est raté, elle a 3,2% de chômeurs de plus.
Mais le constat global sur l’UE est désespérant. Le taux d’emploi, qui est l’indicateur le plus significatif, s’est dégradé de 0,4% en 2012 dont 0,2% dans le quatrième trimestre, donc il s’aggrave de plus en plus vite. Le rapport constate que la proportion des ménages de l'Union faisant état d'une situation de détresse financière reste largement supérieure à ce qui a pu être observé au cours de la précédente décennie. Près d'un ménage à bas revenus sur quatre connaît une telle situation. Les dépenses sociales ne suivent donc plus l’augmentation du chômage.
Ajoutons à cela que le PIB de l'Union a affiché un recul de 0,5% au quatrième trimestre 2012, le plus important depuis le début de l'année 2009. Il serait illusoire de compter sur une amélioration du chômage à court terme dans les pays en difficulté du sud de l’Europe, pays dans lesquels on va pouvoir mettre la France. Les chiffres du taux d’emploi du quatrième trimestre parlent d’eux-mêmes. Parmi les pays les mieux placés on trouve : Suisse 79,8%, Norvège 75,5%, Pays-Bas 75,1%, Suède 74,3%, Allemagne 73,1%, Danemark 72,5%, Royaume-Uni 70,3. Parmi les moins bien placés on note : Grèce 50,4%, Espagne 54,6%, Italie 56,8%, Portugal 60,5%. Il est clair que les pays du sud, tous dans l’euro, sont les plus en difficulté et que, dans ceux du nord, ceux qui sont hors de l’euro ou hors UE s’en tirent globalement mieux.

Au rythme actuel de 0,6% mensuel d’augmentation du chômage, c’est plus de 6% de chômeurs en plus que nous aurons à la fin de l’année soit 200.000 de plus. Il est à craindre non pas que ce nombre soit atteint mais que la courbe du chômage s’accélère. Rien en tous cas ne peut soutenir l’inflexion de cette courbe, les 2.000 personnes supplémentaires à Pôle emploi ne sont évidemment pas à la hauteur du problème posé !
Depuis 2009, au bilan création-disparition d’entreprises, 500 ont disparu et les délocalisations continuent. 67% de nos propres fabrications automobiles se font à l’étranger… La fiscalité s’abat sur le capital, les fortunes s’en vont avec les entreprises… Les remèdes appliqués sont visiblement inefficaces et vont développer des effets collatéraux à consonance sociale qui paralyseront le pays.
Le remède des médecins ne peut être qu’une purge amère
Bue au nom de la justice, du dogme de l’euro
Et du déni du peuple !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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