Ce dimanche 24 mars 2013 sera marqué par deux évènements majeurs, l’un dans la zone euro et l’autre dans l’hexagone. Chypre est officiellement en faillite ou plutôt mise sous coma artificiel. Il lui est interdit de se financer sur les marchés, les liquidités lui sont administrées au compte-gouttes par la troïka (FMI, UE, BCE). Pour éviter une révolution sociale et surtout pour sauver l’euro, un accord devait être trouvé. Il le fut au petit matin.
Cet accord règle-t-il la descente chypriote aux enfers ? Sûrement pas, le pays est hospitalisé et son pronostic vital est engagé. Mis sous tutelle, sans autre moyen d’action que de faire ce que la troïka lui impose, le pays n’existe déjà plus en tant que tel. La sortie de l’euro va continuer à se poser. La Grèce aussi en sort affaiblie, étant donné les liens forts entre l’économie grecque et chypriote. On va donc reparler désormais de la Grèce, de l’Espagne et de l’Italie. Ces pays ont fait fortement pression pour qu’une aide soit apportée à Chypre en pensant qu’eux aussi en auront besoin.
La position de la France est toujours la même, « sauver l’euro avant tout ». Nos caisses sont vides mais au nom de la solidarité, nous sommes prêts à payer. Le dogme est toujours là bien vivant et ne souffre aucune discussion entre les deux grands partis français. Plus la situation s’aggrave, plus il faut s’accrocher à l’euro comme à une bouée de sauvetage. Il n’est pas question de se demander pourquoi tous les pays européens du sud s’enfoncent de plus en plus vite par rapport à ceux du nord et à ceux qui n’ont pas pris l’euro comme la Suède ou qui ne sont pas dans l’UE, comme la Suisse et la Norvège.
Cet accord sur Chypre, qui signe la fin de la souveraineté d’un pays, se traduit par la spoliation de clients bancaires au-dessus de 100.000 euros, ce qui est une limite somme toute assez basse. Plus grave elle touche, sans aucune vergogne, principalement les étrangers. Ceux qui ont le souvenir des emprunts russes qui ont dépouillés nombre de français apprécieront. Quelle crédibilité aura encore ce pays ? Qui osera y mettre son argent ? De plus on assiste toujours au déni de démocratie. Le peuple n’a pu s’exprimer que dans la rue et il n’est pas question de lui demander s’il veut rester dans l’euro et boire le calice de la pauvreté.
Evidemment en matière de démocratie, nous n’avons pas de leçons à donner. Par deux fois de nombreux français se rassemblent à Paris, la plupart venus de loin et à leurs frais, montrant ainsi leur détermination. Ils signent même une pétition par centaine de milliers. Tout cela pour quoi ? Pour qu’on les écoute ! Déjà dimanche les esprits se sont un peu plus échauffés, car, à cette demande pressante de fonctionnement d’une démocratie plus directe, il s’est adjoint un « ras-le-bol » d’une politique confuse, parcellaire, brouillonne et visiblement sans effet notable par rapport aux promesses du candidat président.
S’il n’est pas frappé de cécité, le Président Hollande est atteint de surdité. Fort d’une majorité parlementaire à l’Assemblée Nationale, il se terre dans une fin de non-recevoir. Il a tout-de-même réussi à couper la France en deux parts, désormais inégales sur un sujet pour lequel la France n’avait pas à donner une telle priorité. Un changement d’orientation d’une société est un sujet grave, donc devant être traité avec sagesse, prudence, lenteur et concertation.
Si l’on considère que c’est une évolution positive, ce à quoi je me garde d’adhérer, il faut le faire comprendre et le faire adopter en particulier aux jeunes qui vont y vivre et aux plus anciens toujours réticents au changement. C’est une persuasion de longue haleine sur tout un peuple et non une simple réalisation d’une promesse électorale à une petite minorité de français concernés.
Là encore nous démontrons au monde entier que nous ne sommes plus le pays républicain qui donne la parole au peuple mais un pays soumis à une oligarchie politico-médiatique qui suit son propre chemin sans un regard pour son peuple tant que celui-ci ne met pas le pays à feu et à sang. Son seul slogan c’est « Ce qui est bon pour nous, doit l’être pour nos citoyens, dont le rôle et l’utilité est de remplir le tonneau des Danaïdes des dépenses de l’Etat ». Fermez le ban, il n’y a plus rien à voir, rentrez chez vous !
Notre démocratie est malade, le peuple en prend conscience et commence à résister. Je vous en propose donc une nouvelle définition :
La démocratie est une dictature contrôlée par quelques individus
Qui veulent faire des électeurs
Leurs complices !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon