Les deux me direz-vous et peu
importe que ce soit l’un ou l’autre ou bien l’un et l’autre, l’euro est sauvé
et notre président revient sous les louanges. Pas si sûr ! Non seulement
Angela Merkel a gagné sur toute la ligne mais l’idée d’une gouvernance
économique fait son chemin et l’Allemagne, réticente au départ, sent que
celle-ci peut être désormais à la merci de sa puissance. La concession allemande
sur le rôle de la BCE intervenant dans le rachat des obligations pourries des
états en difficulté était déjà en cours. Il s’agit d’une autorisation
temporaire en violation des traités.
L’Allemagne parle haut et fort
désormais et le couple franco-allemand par lequel nous pensons être les maîtres
du destin de l’Europe me fait penser à une image plus réaliste.
Souvenez-vous du temps de la machine à vapeur. Il y avait aussi un couple, la
locomotive à vapeur et le tandem. L’un avait la force motrice et l’autre le
carburant. L’Allemagne a besoin de nous pour alimenter son économie , mais qui commande ? La locomotive ou le tandem ?
Les marchés se réjouissent, les
banques aussi, le monde de la spéculation en somme. La Grèce n’est pas pour
autant sauvée car elle ne revient qu’à sa dette de 2009 et l’on sait ce qui est
arrivé après. Les plans d’austérité drastique qui lui sont imposés risquent en
plus de devenir insupportables et mettre la population dans la rue, ce qui n’arrangera
rien. Par contre dans le même temps l’économie réelle de la zone euro, dont la France,
est en recul, les perspectives de croissance en berne et le chômage en hausse.
La France est sous surveillance et a dû s’engager plus loin que prévu dans un
plan d’austérité devant l’Allemagne.
Le retour du président nous
annonce de nouvelles mesures touchant obligatoirement notre pouvoir d’achat car
on ne parle guère d’économies mais surtout de ressources nouvelles. L’augmentation
de la TVA et la baisse des cotisations sociales des salariés ne peut se compenser
totalement car elle ne sera pas suffisante pour relancer nos exportations sur
les pays à faible coût de main-d’œuvre, les écarts sont trop grands. Pour la
même raison elle ne freinera pas les délocalisations.
Notre déficit commercial ne va pas
s’en trouver amélioré car l’économie mondiale est touchée par une baisse de la
demande. Les Etats-Unis en font les frais actuellement et nous n’y échapperons
pas. Notre croissance est liée à la consommation intérieure et elle ne peut
âtre relancée que si la baisse des cotisations sociales des salariés augmente
plus leur pouvoir d’achat que ce qui le baisse par l’achat des produits de
première nécessité au moins. Dans ce cas l’Etat en serait de sa poche. Il s’agirait
d’un plan de relance de l’économie comme le font les Etats-Unis avec le succès
que l’on sait (1$ de relance = 3,14$ de dette).
La partie est loin d’être gagnée pour
la France et pour les PIIGS, notre note AAA ne tient toujours qu’à un fil même
si le président en a fait une condition nécessaire à sa réélection. Le peuple
tiendra-t-il aussi longtemps que les agences de notation, rien n’est moins sûr.
Attention aux victoires à la Pyrrhus !
C’est un avenir Spartiate qui nous attend !
Claude Trouvé