En ce dimanche 2 octobre 2011 le soleil brille et la mer est tentante. On aimerait rêver à un avenir radieux pour nos enfants et pour nous-mêmes bien sûr. Or le décalage entre la météo et les orages qui s’amoncellent sur l’Europe et déboussolent nos dirigeants, est frappant. La Grèce est dans la rue, l’Espagne et le Portugal aussi et ce dernier demande un nouvel emprunt, l’Italie émet 7Mds€ dont les privés ne veulent plus et que la BCE achète pour ne pas les laisser aux Chinois. La France même ne maîtrise plus sa dette publique. L’Allemagne crie de plus en plus fort qu’elle ne veut plus payer pour la Grèce au-delà de ce qui a été prévu.
Que l’on considère ou non que la Grèce a dilapidé l’opportunité d’emprunter à bas taux donnée par son entrée dans la zone euro, le spectacle que nous offre son premier ministre est pitoyable. Sans soutien de son peuple celui-ci va quémander d’une capitale à l’autre l’assurance du déblocage d’un prêt pour le 14 octobre. Sans cet argent, la Grèce est en état de cessation de paiement. Le deuxième plan d'aide de 160Mds est en discussion cette semaine, or ce n’est pas gagné puisque les Pays-Bas, Malte et surtout la Slovaquie n’ont pas donné leur accord. Cette dernière dit ne pas pouvoir donner son accord éventuel avant le 25 octobre… trop tard pour la Grèce.
La panique est à nos portes. A peine l’accord s’est-il fait sur les nouveaux pouvoirs du FESF que l’on reparle d’élargir ceux de la BCE pour la transformer en une véritable FED dont les effets sur l’économie américaine ne sortent pas ce pays de la crise. Les dettes européennes sont trop lourdes et l’argent manque. La BCE, nantie du pouvoir de créer de la monnaie, ce qu’elle fait déjà en sortant de son rôle, est l’image de l’impuissance de nos politiques devant la situation qu’ils ne savent plus gérer. Les marchés sont réalistes et ne leur laissent aucun répit, la lourde machine européenne patine. Les capitaux qui peuvent circuler dans et de l’Europe vers le monde ne manquent pas de leur imposer leur loi du profit.
Le Qatar s’intéresse à la Grèce prête à lui vendre du terrain constructible, la Chine à ses installations portuaires et à l’achat d’obligations italiennes. Les pays du Golfe prévoient la fin du pétrole et investissent en Europe. Les achats privés dont on voit l’impact dans nos grandes métropoles s’étend aux possessions publiques. La Chine en fait autant et dispose de 3000 Mds$. Elle doit assurer une mainmise sur l’économie européenne pour affirmer son droit à l’exportation dans cette zone et la parité faible du yuan.
Plus notre faiblesse s’accroît, plus ces pays vendent leur aide et nous tiennent sous leur coupe. La Grèce ne peut déjà plus négocier, l’Italie est en passe de ne plus pouvoir le faire. L’argent manque et l’on doit accepter les conditions des vainqueurs. C’est ce qui nous pend au nez si nous continuons à croire au mirage de l’euro, ce qui revient à compter sur les autres, en particulier l’Allemagne. C’est une attitude irresponsable. Un enfant, qui vit au crochet de ses parents, n’est vraiment majeur que quand il vit de ses propres deniers.
L’euro n’est pas un lit douillet mais un licou qui se sert d’un cran à chacune de nos erreurs. Le spectacle d’une Grèce perdant toute fierté pour mendier sa survie devrait nous faire comprendre que le même sort va nous être réservé. La France est en train de perdre sa fierté comme nos footballeurs et maintenant nos rugbymen dans la Coupe du Monde. Comment motiver la jeunesse à laquelle on ne propose pas un véritable projet d’avenir ?
Il est encore temps de lancer la France sur sa propre reconquête par un sursaut de fierté, car c’est en elle qu’est la force de s’en sortir. Il faut secouer l’Europe et montrer que l’Europe des peuples est possible en laissant à chacun de ceux-ci la responsabilité d’adapter sa politique socio-économique à sa propre situation. J’ai connu le spectacle de nos troupes fuyant en débandade devant l’envahisseur allemand, puis celui du sursaut de la Résistance, je ne peux envisager de livrer notre pays à un autre envahisseur qu’il soit musulman ou chinois !
La France doit retrouver la fierté
De reconstruire une Europe des peuples
Mais des peuples libres, maîtres de leur destin.
Claude Trouvé