Le
fer de lance de la politique « macronienne » est arc-bouté sur l’Union
Européenne, fille des États-Unis, qui en ont fait leur pré carré avec leur
glacis économique et militaire. Le glacis économique devait être définitivement
cadenassé avec le TAFTA qui s’enlise, mais il s’est infiltré avec le CETA, l’accord
de libre-échange de l’UE avec le Canada. Quand on sait que, depuis 1994, l’ALENA
est un accord de libre-échange nord-américain qui institue une zone de
libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, couvrant environ
480 millions d'habitants, on comprend que l’utilité du TAFTA peut attendre et
que le Canada est la plaque tournante par où passeront les produits américains.
Alors que le président américain Donald Trump menace de remettre en cause
l'Accord de libre-échange nord-américain, le Mexique s’agite pour faire aboutir
l’accord de libre-échange, dit Mercosur, pour avoir un lien plus direct avec l’UE
sans passer par les États-Unis. La France est donc ouverte à la concurrence des
produits du continent nord-américain sans qu’il soit besoin du TAFTA.
Macron laisse la France
affronter la concurrence mondiale avec un euro qui ne lui permet pas d’être
globalement compétitif alors qu’il est plus haut par rapport au dollar que lors
de son introduction et que depuis la compétitivité de notre pays a baissé. Si
certains secteurs peuvent bénéficier de ces accords, on peut déjà prévoir que
globalement ils nous enfonceront un peu plus. Les premiers de cordée passeront
peut-être le surplomb mais les autres risquent de rester suspendus dans le vide
ou décrocher. C’est de cette image dont s’est servi le député européen Belge et
ancien Premier Ministre, Philippe Lamberts, pour une diatribe détonante contre
Macron dans le cadre de cette assemblée européenne, prouvant ainsi que la
liberté de parler y existe encore, plus en tout cas que chez nos médias
serviles et médisants. On est loin, très loin même, des petites interviews
entre amis où l'on ne parle que de la pluie, du beau temps, du bonheur de la
restriction, des bienfaits de la CSG et de la limitation de vitesse à 80
kilomètres à l'heure ; essentielle au bon fonctionnement du pays, à en croire
les élites en marche.
Il s’étonne
que, dans un pays, où la devise affichée au fronton des édifices officiels est « Liberté
Égalité Fraternité », l'état d'urgence français permanent permette
à la police de perquisitionner, assigner à résidence ou débarquer au petit
matin chez vous sur simple soupçon des forces de l'ordre, sans mandat ni
procédure quelconque. Il s’étonne qu’après avoir renoncé au projet d'aéroport
de Notre Dame des landes, Macron envoie quelques 2500 gendarmes déloger à la
grenade lacrymogène les occupants d'une bergerie nullement terroriste, et
détruire au bulldozer ces lieux de vie écolo très éloignés du Daesch Way of
Life. L’Opération Zad se solde par un enlisement de la situation et du conflit,
qui est loin d'être terminé. Quand « vous
imposez toujours plus de précarité aux ouvriers, aux classes moyennes, aux
retraités et quand dans le même temps ; vous faites des cadeaux fiscaux à ceux
que vous appelez les ''premiers de cordée'', en qui vous semblez avoir une confiance inébranlable », où est
la liberté ?
L’estocade
finale est terrible car il rappelle, à un Chef d’État, la vocation initiale de
l’UE : « le but de cette
construction européenne est justement d'éviter qu'une seule personne affiliée à
cette entité ne soit jamais traitée comme une chose sans importance ou plus
précisément comme un ''rien'' (...) ». Il met ainsi les points sur les
i et les barres aux t en rappelant ainsi l'exaction verbale révélatrice de
Macron qui dit un jour que parfois dans les gares ''on croise des gens qui ne sont rien'', et pas qui ne font ni
n'ont rien, nuance, rappelle ici Lamberts. Le discours est disponible sur
internet et est un grand moment de vérité assénée avec un moment d’humour vache
où celui-ci lui offre un cadeau de bon cœur et sur ses propres deniers : une
corde d'escalade, ornée de petits drapeaux européens symbolisant selon lui la
solidarité des peuples, censée éviter aux derniers de cordée de tomber dans le
ravin !
Le
mépris du peuple et le sentiment de pouvoir tout faire sans son avis décrivent
la méthode de gouvernement choisie par Macron. Son appui sur les grandes
finances du Système et son sentiment d’être un partenaire militaire des
Etats-Unis au même titre, sinon mieux que le Royaume-Uni le croit-il, lui
confère un sentiment de puissance qui peut conduire aux plus grandes
catastrophes pour notre pays. Le précédent article s’intéressait à la politique
intérieure mais c’est sur la politique extérieure que se profile les dangers encore
plus graves. L’intervention en Syrie vient de nous le faire sentir. Mais
commençons par l’Europe, où l’UE commence une période du chacun pour soi que l’Allemagne
vient presque de déclarer. Macron, le prince charmant de l’UE en 2017, devient
un ambitieux qui veut tout régenter aussi en Europe et soulève désormais un
sentiment de révolte nationaliste. La Pologne, lui demandant de s’occuper des affaires
de son pays, et l’intervention détonante d’un député belge, et pas n’importe
lequel, montrent que la France ne pourra pas changer grand-chose, et risque de
ne plus être écoutée. Quand on décide de frapper sans avoir l’avis préalable
des pays auxquels on dit être lié, on ne peut que renforcer le sentiment d’hostilité
envers notre pays par ceux-ci.
Mais Macron a pensé
qu’Angela Merkel en difficulté et Theresa May n’ayant plus intérêt à intervenir
sur la politique de l’UE lui donnaient l’opportunité de se présenter en leader
d’une nouvelle UE. C’était oublier que l’Allemagne ce n’est pas qu’Angela
Merkel, il y a une politique allemande beaucoup moins fluctuante que la nôtre
et où l’aspect de souveraineté est primordial et garanti par la Constitution. L’Allemagne,
devenue de plus la puissance centrale incontestée de l’UE, entend se servir de
l’UE sans s’y diluer, contrairement à ce vers quoi nous mène Macron. Les
différences d'approche et de vision se sont encore révélées patentes entre la
France et l'Allemagne, à l'occasion de la visite du président français à
Berlin, jeudi. La CDU/CSU, le parti d'Angela Merkel, est décidée à freiner les
ambitions d'Emmanuel Macron en matière d'Europe. « Nos points de départ sont parfois différents, il nous faut des échanges
ouverts et francs », a admis la chancelière en plaidant pour « des compromis ».
En
réalité la messe est dite, Angela Merkel est de retour, le « con promis »
est déjà connu de l’Allemagne. Le charme de Macron est rompu, et la solide
politicienne allemande l’avait dit à sa première rencontre avec Macron à
Berlin : « Tout début a sa part de magie,
mais le charme ne dure que si les résultats sont à la clé ». De Gaulle
avait cru pouvoir ligoter l’Allemagne en l’empêchant de faire cause commune
avec les Etats-Unis, il s’est fait avoir et ce n’est pas un Macron affaibli qui
gagnera. Macron, fort d’une puissance militaire supérieure à l’Allemagne, croît
pouvoir régenter le monde sous couvert des Etats-Unis. Là encore son action est
catastrophique. Il reprend le va-t’en guerre contre Bachar el-Assad, faisant
siennes les paroles idiotes de Fabius l’affublant du titre de « boucher »
assoiffé de sang. Comme Sarkozy pour la Libye, comme Hollande pour la Syrie
heureusement freiné par Obama et le Congrès américain, il commet l’irréparable,
une intervention inutile et hors de toutes les conventions internationales.
Au
ventre ouvert de la Libye à l’islamisme, à sa destruction et à une porte de
sortie offerte aux trafiquants de l’immigration africaine, il veut ajouter
celui de la Syrie alors que visiblement Trump n’a plus envie de s’y engager et
veut sauver l’honneur par un coup de semonce sans mort et donner un gage à l’Etat
profond qui vibre à l’heure israélienne. Nous jouons petit bras devant un Prince
héritier saoudien qui lâche 6 milliards mais retient son projet de dizaines de
réacteurs nucléaires qui nous passera sous le nez si nous ne tuons pas l’accord
nucléaire avec l’Iran. Mais plus honteux c’est que c’est des armes que nous lui
vendons qui vont servir à augmenter de milliers de morts la centaine de
milliers déjà tués au Yémen. Déclencher un risque de guerre générale pour une
quarantaine de morts, dont il semblerait qu’ils ne soient pas morts par les gaz
mais par manque d’oxygène dans les souterrains bombardés, quand on vend des
armes à ceux dont on sait qu’ils vont en tuer des milliers est une honte pour
la France.
Non
seulement notre image est ternie dans l’UE, mais elle le devient dans le monde
entier. « Mais où va la France ? On ne la reconnaît plus »
disent les ressortissants de pays qui nous aiment encore. Quand Macron a l’impudence
de dire que la voie est désormais ouverte à la négociation en Syrie, il se
fiche du monde. La France a perdu sa dernière carte permettant d’avoir une
influence quelconque sur ce pays alors que nous n’avons même plus d’ambassade. Trump
se désengage de la Syrie et va laisser Israël et l’Arabie Saoudite fomenter des
actions de présence sur la partie à l’Est de l’Euphrate pour permettre aux
16.000 hommes de 90 pays différents de laisser une menace et un point d’ancrage
pour des négociations de partage dont il espère des retours économiques alors
qu’on vient de trouver de nouvelles très importantes sources de gaz dans ce
pays.
Macron est devenu un irresponsable que
le succès a enivré.
Son incompétence dans la stature d’un
homme d’Etat
Est désormais visible mais les puissances
de l’argent
Ne le lâcheront que si le peuple le met
dehors.
L’heure est grave, notre peuple commence
A sonner le moment de l’hallali et la rue
Se remplit de son désappointement !
Claude Trouvé
19/04/18
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