Les
discours politiques s’appuient rarement sur des chiffres résultant d’une étude
comparative entre pays proches et sur des périodes de temps suffisamment longues
pour être distinctes. Ils s’en affranchissent facilement en substituant la
parole à la réalité brutale des chiffres ou alors ne prennent que ceux qui
valident leurs discours. Le dogme unioniste pour lequel Macron, plus encore que
ses prédécesseurs, a été placé à la Présidence française par la grande finance
judéo-américaine, balaie ainsi les contradicteurs par deux préceptes en forme
de postulats. L’UE est un gage de paix, l’UE est un gage de prospérité.
Pourtant
les chiffres ne manquent pas dans les bases de données de l’Insee, de l’UE, de
l’OCDE, de la Banque mondiale, du FMI, etc. Les chiffres sont à disposition, chacun
peut y prendre ceux qui lui conviennent ou les travailler pour les faire parler
pour se confronter à la réalité. Il en est ainsi du dogme de l’UE. Ses
préceptes sont-ils vérifiés ? Pour celui de la paix, je laisse vous
répondre toutes les familles de nos soldats qui ont péri en France et dans des ingérences
en pays étranger sans mandat explicite de l’ONU. Je laisse aussi répondre les
familles de toutes les victimes des attentats en représailles de nos incursions
guerrières et illégales en terre musulmane. Mais je peux répondre sur l’argument
de prospérité et simplement en partant des chiffres du PIB/habitant. Celui
utilisé est le PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA) et à monnaie
constante. Il permet les comparaisons dans l’espace et dans le temps et est
l’un des meilleurs indicateurs de la prospérité susceptible d’améliorer le niveau
de vie de chaque individu de la population.
Les graphiques
ci-contre représentent les données brutes de départ de la Banques mondiale qui
vont servir de base à cette étude. Le premier graphique représente la variation
moyenne annuelle de ce PIB/habitant en comparant la période 1990-2000 avant
l’euro et la période 2000-2016. Ces données brutes ne donnent pas beaucoup de
renseignements, sinon que le PIB/habitant est croissant de 1990 à 2016 sauf
pour l’Italie dans la période 2000-2016. On retrouve la même indication sur le
deuxième graphique du PIB en milliards de dollars représentant la croissance du
PIB des deux périodes 1990-2000 et 2000-2016. La croissance de la deuxième
période est nettement plus faible. La moyenne de la croissance sur ces 6 pays
passe de 2,47% à 1,19%. Toutefois il faut noter la crise financière de
2008-2009 de la deuxième période.
Pour
aller plus loin il faut travailler ces chiffres. Sur le premier graphique suivant
la période en bleu 1990-2000 montre que la France et l’Allemagne affichaient une
évolution de l’ordre de 1% par an de l’indicateur PIB/habitant, valeur
notoirement inférieure au Royaume-Uni, à l’Italie, à l’Espagne. Celle-ci
dépassait d’ailleurs les États-Unis. La deuxième période montre un
affaiblissement général de la variation annuelle et une variation relative importante
entre les pays. Le pays qui s’en sort le mieux est l’Allemagne, puis le Royaume-Uni.
La France et l’Espagne font nettement moins bien que les États-Unis et l’Italie
tombe dans une grave récession de cet indicateur. Le deuxième graphique ne fait
qu’illustrer ces évolutions d’une manière plus claire en représentant les
écarts par pays entre les deux périodes.
On
peut désormais en tirer des conclusions très solides. La première est que l’évolution
économique mondiale s’est nettement dégradée entre les deux périodes. Si la
croissance du PIB été divisée par un facteur supérieur à 2, la variation du
PIB/habitant a même pu devenir négative pour l’Italie. On trouverait la même
chose pour Chypre et la Grèce. On voit bien sur le dernier graphique que les États-Unis ont été frappés un peu plus durement que la France mais que ceci s’est
fait au détriment de l’Espagne et surtout de l’Italie. Ce processus de vase
communiquant se voit encore plus nettement sur la performance de l’Allemagne,
le seul des 6 pays à afficher une valeur de croissance du PIB/habitant entre
2000-2016 supérieure à la précédente période.
L’Allemagne
reste le pays bénéficiaire du passage à l’euro dans l’UE et sa croissance du
PIB/habitant dans la période de l’euro dépasse celle des États-Unis. Le Royaume-Uni
les dépasse aussi alors que la France est nettement en arrière avec l’Espagne,
sans parler de l’Italie en déconfiture. Le passage à l’euro a cassé la dynamique
espagnole et le grand perdant est l’Italie dont le PIB/habitant dépassait celui
de la France en 1990 et était à égalité avec l’Allemagne. La zone euro est une
zone allemande de l’euromark et la livre montre qu’elle permet au Royaume-Uni de
faire mieux que les trois autres grands pays de la zone euro et même que les États-Unis. Elle n’a aucune raison de craindre le Brexit. L’euro tue les
pays du Sud de l’UE, hormis Malte, paradis fiscal protégé.
Certains pensent que le danger du Frexit
est l’abandon de l’euro.
L’euro est la manière élégante de
prédation de l’Allemagne
Comme l’UE est le carcan économique et
militaire
Imposé par l’hégémonie américaine de l’OTAN
Et par son mondialisme sans contraintes.
Pour sortir de l’euro sortons de l’UE !
Claude Trouvé
04/04/18
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