Dans
le précédent article il a été question d’un des meilleurs indicateurs de
prospérité, le PIB/habitant PPA constants. La conclusion de cette petite étude
a été de constater l’influence inopérante de l’UE et de la zone euro dans la
montée globale de la prospérité de l’ensemble des pays de l’UE par rapport au
reste du monde. Dans cet article il sera question du chômage, deuxième
indicateur très sensible au bien-être des populations. Le taux de chômage selon
l’Organisation Internationale du Travail sera utilisé. Le graphique ci-contre
permet plusieurs constats. Le premier est que l’ensemble de tous les pays
membres de l’OCDE se comporte globalement comme l’ensemble du monde, mais il
est vrai que leur poids est considérable dans la statistique mondiale. Le
second est que leur niveau de chômage évolue peu dans le temps et tourne autour
de 6%. Le troisième est que les taux de chômage de l’UE et de la zone euro sont
très différents de ceux du Monde et de l’OCDE avec un surplus de près de 3%. Le
quatrième est que les taux ont baissé de 1991 à 2017 dans le Monde, l’OCDE, et
l’UE mais ont augmenté dans la Zone euro. Le cinquième est que c’est dans la Zone
euro que le taux de chômage a le moins baissé depuis l’introduction de l’euro
en 2000.
Les statistiques de l’UE
ne présentent jamais les chiffres distinguant les pays de la zone euro de ceux
de l’UE hors zone euro. Ceci permet d’occulter toute comparaison qui est
souvent peu à l‘avantage de l’euro. En reprenant les chiffres des populations
respectives et des taux d’emploi de l’UE et de la zone euro, on peut construire
le graphique ci-contre. On visualise ainsi de façon claire que la zone euro n’amène
aucune diminution du chômage. Mais on constate également que l’UE n’amène rien
par rapport au taux de chômage de l’ensemble des pays de l’OCDE. Le même manque
d’informations de comparaison existe pour les pays de l’OCDE hors UE. En
recherchant bien dans les publications de l’OCDE on peut montrer que l’UE a un
taux de chômage plus de deux fois plus élevé que celui des pays de l’OCDE hors
UE. La conclusion qui s’impose est que l’UE ne protège en rien le continent européen
sur le chômage et que la zone euro s’avère comme un handicap supplémentaire avec
un taux près de trois fois supérieur. L’UE est bien un mythe et l’euro une
monnaie qui ne permet pas de lutter contre le dollar en ramenant une croissance
suffisante.
Il nous reste à voir
une comparaison entre les principaux pays du monde pour voir la place de notre pays.
En dehors du constat des mauvaises performances de l’UE et de la zone euro, on
peut constater que tous les pays du sud sont ceux où le taux de chômage est le
plus élevé. La France se tient tout juste dans la moyenne des pays de la zone
euro. On peut constater la dégradation de ce taux en Espagne, au Portugal et
surtout en Grèce depuis l’arrivée de l’euro. A l’autre bout du graphique l’Islande
affiche une santé de l’emploi qui semble se moquer de l’évolution mondiale de l’économie.
Le grand gagnant de l’UE est encore une fois l’Allemagne qui affiche le taux de
chômage correspondant au plein emploi, ce qui explique son appel à de la main-d’œuvre
étrangère, ce qui n’est absolument pas notre cas. C’est pourquoi la méthode des
quotas migratoires devrait être basée sur le taux de chômage et non la
population. Seuls les pays ayant le plein emploi devraient être sollicités et
ils sont très peu nombreux en dehors de l’Allemagne en Europe.
Si l’on
compare les taux de l’UE et de la Zone euro, on constate de nouveau que l’on est
loin du résultat des États-Unis, ce qui est en phase avec les taux de
croissance de ces entités. Le Royaume-Uni montre qu’il a lui aussi réussi le
plein emploi et que son refus de l’euro est justifié. La montée des contraintes
de l’UE sur les pays l’a fait fuir désormais dans le Brexit dont on voit
nettement qu’il se comprend. Il faut aussi noter que les pays les plus
performants dans l’emploi sont des pays limitrophes de l’Allemagne : Danemark,
Autriche, Pologne, Pays-Bas sans compter la Suisse. Cela montre qu’il existe
bien un pôle performant autour de l’Allemagne qui importe main-d’œuvre bon
marché et sous-ensembles, et exporte les produits finis. A contrario, la France
est isolée et subit la concurrence de l’Italie et de l’Espagne, qui bradent leurs
prix à l’export, sans pouvoir exporter suffisamment vers l’Allemagne pour
équilibrer sa balance commerciale. Elle n’a pas le glacis autour d’elle qui lui
permettrait de combler son handicap de compétitivité dû à l’euro trop cher. La
baisse du dollar et la volonté de Trump de mener une guerre commerciale sur l’Europe
ne peut que toucher la France beaucoup plus que sa voisine.
Par
le taux de chômage on voit la figure économique de l’UE et de la Zone euro. Le
couple franco-allemand est de plus en plus contre nature, car ces deux pays ne
sont complémentaires que dans leur engagement derrière les Etats-Unis, lesquels
sont prêts à tailler une Europe aux dimensions allemandes dans un partenariat
de prédation économique. Même si la France résiste mieux que les autres pays du
sud, elle s’use progressivement et recule sans cesse par rapport aux autres
pays, de la sphère allemande et les pays aidés financièrement. La France, deuxième
donateur des participations au budget européen, est loin de pouvoir récupérer
son argent par une réussite économique supérieure à la moyenne. En se payant au
passage l’UE redistribue notre argent vers les pays de l’Est dans un transfert
global nord-sud mais elle échoue dans la réussite économique relative par
rapport aux autres continents. Après le PIB/habitant, le taux de chômage
aboutit aux mêmes conclusions, la France ne peut que mieux se porter en dehors
de l’UE et de l’euro.
Il ne peut y avoir de jeu favorable
quand on a les mauvaises cartes.
L’UE piétine devant les autres continents
et l’euro fait reculer
Pendant que nous entrons dans une
pauvreté relative
Et un chômage qui reste endémique et sans
espoir.
Débarrassons-nous des mauvaises cartes
Et repartons avec un beau jeu.
Claude Trouvé
05/04/18