Dans
une société de plus en plus tendue vers le loisir, la consommation et le
confort, la mère de famille, le retraité en pantoufles et même le jeune qui
pense vacances autant que travail, n’ont aucune propension guerrière. Les
anciens, qui ont connu la « drôle de guerre », l’exode, la milice, le
travail obligatoire, la main d’une puissance étrangère sur leurs libertés, puis
ceux qui ont passé une partie de leur jeunesse, la peur au ventre, sur les
pitons dans les Aurès, n’ont pas la moindre envie de voir leurs enfants en
découdre pour une autre cause que la défense du territoire contre une prédation
étrangère. Pourtant le Président de la République vient de prendre la décision
d’engager nos armées dans une attaque, sans mandat de l’ONU, contre un régime
légal syrien ayant fait appel au soutien de la deuxième puissance militaire
mondiale, la Russie. La France prend donc le risque d’allumer un feu pouvant
déboucher, soit sur un affrontement local de grande ampleur entre des
puissances fortement armées et solidaires, comme l’Iran, la Russie et la Chine
d’un côté, et les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël et la Turquie de l’autre,
soit dans un conflit mondial dont les conséquences peuvent être mortelles pour
l’humanité entière.
Le
peuple français en est-il réellement conscient ? Je ne suis pas sûr que la
majorité le soit. Chez les plus anciens, probablement, mais chez les plus
jeunes, de la génération de mai 68 à la plus récente, la guerre se résume à la
guerre des pavés, des barricades, au Larzac, au « faites l’amour, pas la
guerre », à l’empressement de consommation, à la culture des loisirs, et à
des jeux guerriers déconnectés de la réalité du vécu. Ce peuple jeune des
actifs pense confusément que la guerre est le jeu des politiciens, des chefs d’Etat,
des diplomates, des généraux, mais que le territoire, leur patrimoine, leurs
biens matériels, sont protégés et que toutes les destructions massives
entreprises en Libye, en Irak, en Syrie, au Yémen, etc. sont à regarder avec
les lunettes des Droits de l’Homme au mieux, et avec l’œil du voyeur au pire.
Mais en majorité la peur de la guerre ne les habite pas.
Petit
à petit, nous nous habituons ainsi à considérer que la France a un rôle de
justicier lui permettant d’intervenir dans des pays souverains sans mandat de l’ONU
ou en allant bien au-delà de ses décisions. Nous considérons même que, placer dans
des pays des chefs d’État à notre convenance par un coup d’État, et invoquer
ensuite la demande d’intervention des forces françaises par ceux-ci pour
intervenir militairement est une pratique normale et n’a rien à voir avec le
néocolonialisme. Le Mali en est un exemple récent. Ce droit d’ingérence est
couvert par l’OTAN ou les États-Unis, ce qui revient au même, et nous les suivons
dans des guerres punitives en maniant les sanctions économiques et bancaires,
aussi bien que les interventions armées. Le peuple ne s’insurge pas massivement
ou même considère comme normal le fait que nos forces militaires soient en
Syrie et que nous ayons bombardé ce territoire en violant nos engagements de
respect des décisions onusiennes. Le nom d’État-voyou est donné à celui qui ne
respecte pas le Droit international.
Pourquoi est-ce
ainsi ? Parce que l’intoxication de notre peuple est faite par les médias aux
ordres tous tenus par seulement par quelques patrons de presse qui sont les
pions avancés d’un Système occidental où les chefs d’État ont été choisis pour
mener la politique de mondialisation au profit des plus grandes fortunes et de leurs
obligés. Pendant ce temps leurs bras secrets, le Mossad israélien, le MI6
britannique, la CIA américaine, montent des affaires créant l’ennemi dans l’esprit
des peuples et permettant l’ouverture de conflits, à l’endroit, au moment et contre
l’ennemi, tous choisis. La France, qui dispose d’une force militaire d’intervention,
de forces spéciales, de sous-marins nucléaires, et dont les armées et les
services secrets ont une compétence reconnue mondialement, participe au jeu
mené par ce trio.
Il
apparaît chaque jour plus nettement que l’affaire de l’empoisonnement de l’agent
double russe est un coup monté par le MI6 et que celle des gaz utilisés à la Ghouta
en Syrie ne dispose pas de preuves pouvant valablement être fournies aux peuples
pour justifier une intervention avant que l’OIAC, organisme international de
contrôle des armes chimiques, ait pu rendre ses conclusions. Devant l’embarras
et les faux pas de Teresa May, devant les propos de Donald Trump trop tonitruants
et contraires à ses engagements de campagne de retrait du territoire syrien, il
apparaît que les services secrets agissent au nom des États profonds, ceux qui
influent les Chefs d’État et les contraignent à se plier à leurs désirs de
pouvoir. Il est curieux que Donald Trump soit poussé à intervenir alors que le
Pentagone, qui dispose de la force militaire, était particulièrement réticent.
La guerre n’est pas qu’entre États, elle fait rage même à l’intérieur d’États
puissants.
Le peuple
est donc enfermé dans un univers de non-dits qui n’ont rien à voir avec les
informations dont on l’abreuve. En fait les grandes décisions sont celles de la
City, et des grandes puissances financières israélo-américaines, décisions dans
lesquelles se joue l’hégémonie anglo-saxonne. Ces puissances ont toujours déclenché
les grands conflits mondiaux. C’est ainsi que se créent les empires et les
grandes fortunes, et la guerre en est le meilleur instrument. On sait même que
les États-Unis ont un temps soutenu l’effort de guerre allemand du temps d’Hitler.
La Finance ne recule devant rien et la seule loi est le profit à tout prix. La
banque Rothschild est présente dans la très grande majorité des pays du monde
et leurs liens de dépendance avec elle sont obligatoires. Il faut donc saluer
la décision de la Hongrie d’expulser cette banque après avoir payé toutes ses
dettes, même au prix d’un emprunt partiel ailleurs. L’élection de Macron montre
que nous avons un lien direct avec cette banque, comme nous l’avions eu avec
Pompidou. Nous n’échappons donc pas à son influence.
Nous
voilà donc engagés dans une intervention armée et à haut risque en Syrie.
Israël, selon les russes, a ouvert les hostilités en envoyant huit
missiles sur une base aérienne syrienne, dont trois ont atteint leur but le 8 avril.
Ceci est suivi par l’envoi de 103 missiles, dont 71 interceptés par la DCA
syrienne, ont frappé ce pays cette nuit. On notera au passage que ni l’Allemagne,
ni le Canada ne s’associent à cette décision d’intervention. Qu’on le veuille ou
non, si la guerre froide déclenchée contre la Russie n’a pas débordé des engagements
à fleuret moucheté sur les théâtres d’opération, cela est dû au calme de Poutine
devant les provocations. C’est la dernière chance avant d’aller vers un risque
de chaos général. Poutine n’avait pas réagi sur la Libye par faiblesse
militaire à cette époque. Aujourd’hui Poutine ne réagit pas fébrilement parce
qu’il est sûr de sa force. Ceci étant il est prêt à en découdre, les iraniens aussi
et les navires chinois sont arrivés en Méditerranée. Cette frappe du trio Etats-Unis,
Royaume-Uni et France, ne peut donc plus rester impunie par la Russie et l’Iran…
alors à la Grâce de Dieu dit-on.
C’est
la Turquie, spécialiste du double ou triple jeu, qui a pris la place de
médiateur, rôle historique que ne peut plus tenir la France. Les occidentaux n’ont
pas digéré leur défaite en Syrie mais ne veulent pas être exclus de discussions
sur le partage de ce territoire, c’est le dernier enjeu à odeur de pétrole, de
base militaire, de Kurdistan et de grand Israël qui se joue en réalité entre la
Turquie, le trio occidental, la Russie, l’Iran et Israël. L’Arabie Saoudite y
mêle son conflit avec l’Iran. La France dans tout cela y perd son âme et sa
crédibilité. L’intoxication des français est à son comble car le peuple devrait
se dresser pour mettre en cause la légitimité de son Président qui viole les
engagements de la France devant l’ONU, engagements envers le droit
international. Il s’agit ni plus ni moins d’une déclaration de guerre même si
elle est implicite. Donc le président n’est pas autorisé à agir sans l’aval des
parlementaires en vertu de l’article 35 alinéa 1 de la Constitution qui pose
que « la déclaration de guerre est autorisée par le Parlement ». Pour
y déroger Macron ne peut évoquer l’alinéa 2 qui l’autorise à s’en passer, car nous
ne sommes plus dans le cas d’une intervention limitée à caractère humanitaire
ou pour des citoyens français, mais bien devant le risque d’un conflit mondial.
La France plonge définitivement vers la
dictature et la vassalité.
Le viol de sa Constitution, comme ses
aménagements récents,
Ouvrent la voie à la mondialisation sauvage
et au servage
D’un pays offert aux grandes puissances
de l’argent,
Au pangermanisme et à l’Empire
anglo-saxon !
Macron n'est que le dernier maillon politique
Qui prépare la disparition de la France
Par l’intoxication de son peuple !
Claude Trouvé
14/04/18
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