Adossée
à la puissance américaine et aux ordres des directives européennes, la France a
non seulement perdu une partie de son indépendance dans sa politique étrangère
en suivant, voire en précédant, la politique hégémonique américaine, mais avec l’accord
tacite de cette dernière, elle a continué une politique néocolonialiste sur l’Afrique
francophone. Le suivi de la politique étasunienne va encore se concrétiser par
la « convocation » à Washington d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel
sur fond de politique étrangère concernant l’Iran, la Syrie et la Russie,
sujets sur lesquels Donald Trump va chapitrer ses principaux vassaux. Pour ce qui
concerne l’Iran, Trump apparaît vouloir s’en occuper seul avec la visite
annoncée en Chine du Secrétaire d’Etat au Trésor. Si on peut penser à une
attitude prudente de l’Allemagne, on peut craindre de voir Macron céder à Trump
après avoir arraché 6 milliards à l’Arabie Saoudite et la promesse de fourniture
de réacteurs nucléaires moyennant une compensation par le durcissement du traité
nucléaire avec l’Iran.
Aux
yeux du monde la France apparaît désormais comme un Etat-voyou, ne respectant
ni ses engagements internationaux, ni la souveraineté des Etats. Nos
interventions en Libye, au Mali, en Irak et en Syrie, et notre rupture de
contrat avec la Russie sur les navires Mistral, ne sont que les évènements les
plus médiatisés d’une politique étrangère irrespectueuse des conventions internationales.
Sarkozy a même montré que le vote de son propre peuple sur la Constitution
européenne n’était pas respecté. Cette désinvolture, ce non-respect de son
peuple et des autres nations, a finalement des revers terribles que la France va
rapidement payer cash. Le premier retour des sanctions contre la Russie s’est
traduit par un coup bas porté à l’agriculture française et ses exportations
vers ce pays, coup bas qui ne se limitera pas à la durée des sanctions mais un
coup bas quasi définitif, quasi irrécupérable. Pourquoi ? Parce que la Russie a réagi en développant sa
production de produits alimentaires en particulier en viande et en fromages,
produits que nous exportions. Tout cela se traduit par un pied de nez russe et
un discrédit dans l’esprit d’un peuple qui a retrouvé sa fierté.
Mais
il y a un domaine qui fait partie intégrante de la politique française depuis plusieurs
siècles, c’est l’emprise de la France sur l’Afrique, et même au-delà, emprise
faisant d’elle la deuxième puissance coloniale mondiale. Cette politique a été
initiée par François Ier qui a contesté le partage du monde par les Portugais
et les Espagnols avec l’assentiment du Pape. C’est la mission de Jacques
Cartier et sa découverte de Terre-Neuve et de l’embouchure du Saint-Laurent en
1534 et le début de la puissance maritime française qui ne va plus cesser d’explorer
le monde après la mort du roi, surtout après la rénovation de la marine par
Colbert. C’est à partir de la fin du XIIème que la France a commencé à se
construire son premier grand empire colonial. C’est la conquête de l'Algérie en
1830 représente un premier pas vers un renouveau de l'empire colonial français.
Il sera surtout celui de la Troisième République qui permet de prétendre à un
second espace colonial français, essentiellement en Asie et en Afrique avec le
Niger, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Bénin, la Mauritanie, le Sénégal, le
Mali, le Tchad, une partie du Congo-Brazzaville, la Côte d'Ivoire, la Guinée,
le Burkina Faso, le Gabon, une partie du Cameroun, Madagascar et Djibouti.
J’ai
connu le découpage de l’Afrique en Afrique de l’Ouest et en Afrique équatoriale.
C’était l’époque où la France pillait les ressources minières mais donnait plus
qu’elle ne recevait en particulier dans les infrastructures et la santé. Tout
ceci a bien changé avec la politique néo-colonialiste actuelle. Si la France a
gardé son aura auprès des africains jusqu’en 1974, la collusion-corruption avec
les chefs africains promus et adoubés a depuis commencé. Désormais nous « protégeons »
notre domaine d’emprise des sociétés françaises sur les ressources africaines
par la corruption des chefs d’Etat, les bases militaires et leurs interventions
à la demande, comme au Mali et en Côte d’Ivoire. Ceci n’échappe, ni aux autres
chefs d’Etat africains qui ont acquis leur indépendance, ni aux migrants dont
la grande majorité vient de nos ex-colonies. Au Maroc ou en Algérie et selon
les observateurs, on peut observer les nombreux migrants d’Afrique
subsaharienne cherchant à parvenir dans « l’eldorado
» européen, on se rend compte d’une réalité indéniable : Sénégalais, Maliens,
Ivoiriens, Guinéens et d’autres représentants de pays appartenant encore au
fameux système de la Françafrique ne représentent probablement pas moins de 90%
de ces migrants. Si l’on trouve très peu d’Angolais, de Namibiens, de Nigérians
ou d’Équato-Guinéens, dans le flot prêt à risquer sa vie pour traverser la
Méditerranée, ce n’est pas par hasard, c’est que le néocolonialisme à la française
n’y appauvrit pas ces peuples souverains.
Non seulement nous
avons détruit la Libye, mais le faisant nous avons fait sauter le verrou économique
de la Jamahiriya libyenne de Kadhafi, qui pouvait se permettre d’accueillir un
bon nombre de ces migrants et de leur offrir une vie décente sur le continent
africain, sans avoir à traverser la Méditerranée. Si dans notre domaine d’influence
néocoloniale, un leader patriote africain essaie de faire bouger les lignes, ou
en d’autres termes de diversifier ses partenariats avec le monde extérieur, il fait
immédiatement face à une rébellion armée orchestrée par l’Occident, à une
tentative de putsch, ou si besoin à une intervention des forces spéciales
françaises, comme l’opération Licorne en Côte d’Ivoire. Mais de Bamako à Bangui
et d’Abidjan à Douala, les forces néocoloniales finiront par perdre pied. La
Chine et la Russie ouvrent à rue africaine, l’option d’un monde multipolaire de
partenariat respectant la souveraineté des peuples. Ils investissent mais dans
le cadre d’accords librement consentis. L’Occident prend peur, à Londres, à
Paris et à Washington. Pourquoi ?
Parce que l’Afrique c’est un marché de
1,2 milliards d’habitants en croissance exponentielle, et des ressources
minières de 97% des réserves mondiales de cuivre, 80% de celles de coltan (minerais
dont on extrait le tantale et le niobium), 50% de celles de cobalt, 57% de
celle d’or, 20% de celles de fer et de cuivre, 23% de celles d’uranium et
phosphates, 32% de celles de manganèse, 41% de celles de vanadium, 49% de
celles de platine, 60% de celles de diamants, 14% de celles de pétrole et surtout
des gigantesques découvertes gazières au Mozambique, en Tanzanie, et plus
récemment au Sénégal et en Mauritanie. Voilà de quoi attirer les convoitises du
monde entier.
Mais
la politique hégémonique américaine sur laquelle se cale les pays occidentaux,
n’a plus l’attirance de l’Afrique souveraine et les moyens de pression viennent
en concurrence désormais avec une autre politique mondiale, celle du monde
multipolaire qui représente déjà une alternative plus attractive pour les peuples
africains, surtout ceux souverains. La France, soumise à la politique
unipolaire américaine, et engluée dans l’UE où l’Allemagne et ses satellites qui
ont un profond mépris pour les anciennes possessions d’Outre-mer et d’Afrique
françaises, est en train de perdre pied en Afrique dans ce qui va devenir l’un
des grands pôles économiques de demain. Mais notre aveuglement ou notre soumission,
comparable à l’abandon de la Louisiane, nous fait mener une politique d’abandon
pour nos possessions d’Outre-mer à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en
Polynésie, en Guyane, qui ne peut que se traduire par la montée des mouvements
indépendantistes et faire reculer l’influence de la France dans le monde, son indépendance
et son essor économique, culturel et linguistique. A ce stade il est difficile
de trancher entre la bêtise, l’aveuglement, et une politique délibérée de
rétrécissement de la France dans le giron allemand et américain, bien que je
penche pour la seconde alternative.
La France a entrepris une politique d’autodestruction
tous azimuts
Elle gâche un à un tous ses fleurons économiques
et territoriaux
Pour une dissolution dans une politique pangermanique
Dont les États-Unis ont toujours pensé
se servir.
Les États-Unis d’Europe sont toujours le
rêve
Des dictateurs et de ceux qui pensent
Qu’ils seraient le couronnement de
Leur puissance… de Hitler à ?
Cherchez,
vous trouverez…
Claude Trouvé
22/04/18
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