Quelques
pistes de réflexion sur les remèdes à apporter à l’économie française ont été
avancées dans l’article précédent et il convient de parler de leur mise en œuvre.
La première est la sortie de l’UE et de l’OTAN. Les deux conditionnent toute la
politique économique de notre pays. La sortie de l’UE signifie l’abandon de l’euro,
celle de l’OTAN les dépenses des campagnes militaires dans des pays étrangers
désignés par l’OTAN, donc les Etats-Unis. Cette sortie, le Frexit, est
juridiquement possible par l’utilisation de l’article 50 du traité de l’UE,
contrairement à la sortie seule de l’euro qui n’est pas prévue. Le Brexit a
montré que l’utilisation de cet article était possible et ne souffrait aucune
contestation possible. Cette sortie de l’UE devrait être signée par la France en
octobre 2017 au plus tard de façon à prendre effet sur le budget 2018. Dès 2018
la France devrait couper sa participation financière solidaire à l’UE. Le
montant actuel de 21 milliards serait amputé des 14 milliards rétrocédés à la France
sous forme de subventions européennes dont celles pour l’agriculture. C’est en
réalité 9 milliards qui sont gagnés par le budget français tout en assurant les
14 milliards de subventions européennes devenues nationales. Il n’y a donc pas
à priori de changement pour les organismes ou les entreprises bénéficiaires.
Il
est temps de sortir du « catastrophisme » égrainé en permanence par
les tenants politiques et médiatiques du Système dont on sait qu’ils sont à la
solde des puissances de l’argent. Plus que tout discours politico-économique,
intéressant en soi mais facilement manipulable pour mener le peuple où l’on
veut qu’il aille, il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays qui ont
choisi soit de garder leur monnaie nationale, soit d’être hors UE. Non
seulement l’économie anglaise est d’ores et déjà boostée par la perspective de
sortie mais le Parlement britannique, hostile au départ, vient de voter en
masse l’autorisation de signer la sortie de l’UE. L’Islande, la Suisse, la
Norvège montrent que l’on se porte bien en dehors de l’UE, et les pays
nordiques que l’on vit bien en dehors de l’euro alors que l’on vit très mal
avec l’euro des pays du sud. Si l’Irlande fait la nique aux autres pays de l’euro,
c’est qu’elle a gagné des conditions avantageuses sur les impôts des sociétés
auprès de l’UE. Ryanair en sait quelque chose. Si la sortie de l’euro est
indispensable pour redonner immédiatement de la compétitivité aux entreprises,
elle n’est pas suffisante et doit être accompagnée d’une politique économique
volontariste du prochain gouvernement.
La
première priorité est de remettre en marche le moteur de l’économie, l’appareil
productif et non l’austérité aveugle sur les dépenses. Il ne sert à rien d’alléger
une voiture si le moteur est poussif. Deux séries de mesures sont à prendre, l’allègement
des charges et taxes qui pèsent directement ou indirectement sur le prix d’achat
proposé au consommateur, l’allègement des tâches administratives qui soustraient
des heures travail productif pour de l’administratif, la flexibilité dans le
marché du travail et la négociation des heures travaillées entre patrons et
salariés dans un cadre maximal défini par la loi. De même l’âge de départ à la
retraite doit être défini par le salarié lui-même, au prorata des heures
travaillées pour le montant de sa retraite, dans un cadre beaucoup plus large
qu’aujourd’hui de façon à mettre patrons et ouvriers dans la même perspective.
Les maîtres-mot d’une économie dynamique sont flexibilité et adaptabilité.
La
baisse de la TVA est nécessaire car elle fait baisser le travail au noir et
redonne du pouvoir d’achat à tous. Ceci doit être compensé en tout ou partie
par l’impôt sur les revenus, à la mode anglo-saxonne. Une grande réforme de la
fiscalité doit être entreprise tenant compte d’une plus juste répartition des
richesses dans le monde du travail et du nécessaire accompagnement de l’économie
que représente le capital hors spéculation. L’élargissement de l’assiette de l’impôt,
et y inclure la CSG pour plus de clarté, est nécessaire pour de multiples raisons. Tout revenu doit donner une
quote-part à l’État qui assure sa sécurité, sa santé, son éducation, etc. aussi modeste soit-elle Ceci
ne peut exclure que les revenus qui assurent un minimum vital, aides comprises,
dont le montant doit être calculé sur les besoins vitaux : se loger, se
chauffer, s’éclairer, se nourrir, s’habiller, se soigner pour les adultes et en
plus s’éduquer pour les enfants. Pour tous les revenus au montant supérieur, l’impôt
doit s’appliquer selon une grille de progressivité sans effet de seuil en
allant vers les hauts revenus. Aucune distinction ne doit être faite entre les
revenus du travail et du capital productif restant dans le pays. Par contre la
taxation ou l’impôt sur le capital spéculatif doit être relevé en particulier pour
ce qui concerne les opérations boursières sur des sociétés ne payant pas leurs
impôts en France.
L’équilibrage
entre le capital et le travail, entre les ressources de l’État et l’augmentation
du pouvoir d’achat des consommateurs, entre l’imposition des plus riches et des
plus pauvres, fait partie de la consultation nécessaire du peuple par tous ses
représentants et par référendum si besoin. D’ailleurs à ce propos, la perte de
démocratie doit marquer un point d’arrêt et le référendum d’initiative
populaire doit voir ses conditions de validation abaissées fortement. En ce qui
concerne les charges patronales des entreprises, il est nécessaire d’abaisser
celles-ci au niveau de celles des principaux pays ayant des échanges
commerciaux importants avec nous en Europe. Il en est de même de l’impôt sur
les sociétés. En fonction de l’importance de l’écart avec la situation
actuelle, la progressivité d’application peut être nécessaire.
Pour
ce qui concerne les tâches administratives, le chantier ne se limite pas au
Code du travail dont les strates rajoutées donnent un mille-feuilles indigeste
demandant une grande réécriture, mais à une volonté de simplification dans
lequel le monde « entreprenarial » doit être le moteur car ce sera
lui le premier bénéficiaire. Le passage de l’impôt à la source peut en faire
partie mais ceci ne peut être imposé par L’État car il s’agit d’une tâche
complémentaire qui abaisse la productivité des entreprises. N’oublions pas que
le problème majeur de la France est son manque de création de PIB par heure
travaillée. J'ai dit ce que je pensais des fonctionnaires d’État dans un précédent article. L'urgence n'est pas le nombre mais la répartition sur les tâches régaliennes au détriment des autres. La diminution en découlera.
Enfin
nous touchons au rôle nécessaire de l’État dans la relance économique :
les investissements à plus ou moins long terme qui amélioreront la compétitivité
des entreprises en leur facilitant l’écoulement de leurs produits et la
productivité de leurs employés. Cela va de l’enseignement aux infrastructures
de toute nature améliorant la qualité de formation des salariés, aussi bien que
celles de toutes les améliorations de circulation des hommes, des marchandises
et des échanges d'information. L’aide à la recherche fondamentale et dans les
secteurs prometteurs et négligés par le privé doit faire partie d’un plan révisable
sur une dizaine d’années. Il faut savoir qu’un euro investi dans un secteur
productif peut donner 2,5 euros dans l’économie du pays. La France, pays
maritime presqu’autant que nos amis et concurrents britanniques, a un retard
considérable dans l’accueil du transport maritime, il serait temps d’y penser.
Il
ne s’agissait ici que de montrer les décisions politiques à éviter et les
pistes d’orientation politique nécessaires au redressement de notre pays.
Il ne s’agit pas d’un programme chiffré mais il faut d’abord savoir où l’on
veut aller et par où. C’est ce que ces articles ont voulu montrer car la France
a, plus que beaucoup d’autres pays, les moyens de ne pas mourir à petit feu.
Seulement voilà, les puissances de l’argent qui tiennent les rênes de notre
pays, par le biais d’un Système qui corrompt les hommes et femmes politiques et
les médias, n’ont qu’une seule envie… celle de sucer son peuple et ses
ressources jusqu’au sang. Tournez votre regard sur l’Espagne et le Portugal qui
battent de l’aile, vers l’Italie qui voit s’approcher le gouffre et vers la
Grèce qui y plonge… c’est ce qui nous attend. Pourrons-nous l’éviter par la
voie démocratique et légale ? Nous en reparlerons, c’est un autre sujet d’article.
La France vogue sur un océan de
désinformation
Comme le Titanic voguait dans l’insouciance.
Elle se dirige droit vers son iceberg
Mais les canaux de sauvetage
Ne sauveront que les riches !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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