« Nous sommes en guerre »
a déclaré le couple à la tête de la République. On peut en déduire que l’information
est donc celle du temps de guerre, c’est-à-dire manipulée. Elle l’est
effectivement et les informations sur Alep en sont un exemple particulièrement édifiant.
Malheureusement si elle était manipulée par les allemands pendant la seconde
guerre mondiale, elle n’a pas cessé de l’être depuis mais en particulier depuis
deux quinquennats. Sans doute parce que nous avons suivi les USA dans ces
guerres de possession des pays rebelles, riches en ressources pétrolières,
gazières et minières ou proches de la Russie.
Nous avons mis en place un régime en
Ukraine avec un nouveau corrompu à la botte de l’alliance UE-USA pour permettre
aux américains de prendre le contrôle financier de ce pays et d’y implanter les
« conseillers » et les armes nécessaires à la réduction des républiques du Donbass et de Lougansk et à la menace sur la Russie. Porochenko
ne respecte plus la trêve depuis des mois et pilonne ces républiques qui
restent sur la défensive sans trop chercher à envenimer le conflit en faisant le
gros dos. Cette situation n’émeut nullement nos gouvernants et nos médias aux
ordres. Ces civils-là ne comptent pas même s’ils sont des milliers morts ou
blessés.
Nous avons repoussé les djihadistes
au Mali sans vraiment combattre, mis en place là aussi un Président à notre
convenance. Nous contrôlons ainsi le pays et nos soldats veillent à tout
manquement à la ligne tracée. Le conflit de fond qui oppose les Touaregs au
gouvernement central n’est en rien résolu, et les djihadistes font toujours
pesé leur menace. Ceci nous permet de pousser notre troupe plus au nord pour
gêner la mouvance djihadiste et pour protéger la frontière du Niger où nous
avons une importante mine d’uranium. L’Algérie va devenir un enjeu
géostratégique à la mort de Bouteflika, ou même avant, et nous serons ainsi au
plus près… en tant que force de l’OTAN.
La guerre en Libye a permis de
récupérer les richesses pétrolières, au risque d’éparpiller les armements d’un
des pays d’Afrique le mieux équipé. Le chaos qui y règne laisse un pays sous
surveillance américaine et française. Leurs troupes y sont et sont passées de
la présence officieuse à l’aveu officiel. La Tunisie sombre aussi de nouveau dans
la prise en main du radicalisme de l’Islam et l’autorité de son gouvernement s’affaiblit
de jour en jour. Des forces armées grossissent à la frontière algéro-tunisienne
et Israël aide le Maroc à sécuriser sa frontière avec l’Algérie. Tout ceci se
fait avec le regard complaisant d’une stratégie de l’alliance atlantique qui se
prépare à une nouvelle guerre avec un pays rebelle et riche en pétrole qui
tourne ses regards vers la Russie. On parle peu de ce qui se passe au Maghreb
mais on y agit beaucoup. On sait pourtant que le passage des djihadistes du
conflit Syrie-Irak vers la Libye est en cours au fur et à mesure du recul en
Irak sous la pression du gouvernement chiite irakien et des armées russes et
syriennes loyales envers Bachar al-Assad. On combat mollement l’EI, on crie
très fort les victoires sur le terrain en Irak. Les villages pris autour de
Mossoul permettent de dire à Hollande qu’il est l’un des grands acteurs de la
victoire sur l’EI. On est plus discret sur les difficultés pour prendre
Mossoul, ce qui ne se fera pas sans de nombreuses victimes et de longs mois ou
un marché de plus avec l’EI.
Mais la guerre dont on parle dans les
médias, c’est celle d’Alep beaucoup plus que de celle de Raqqa que l’on devait
faire tomber rapidement. On ne parle pas plus de la guerre près de Damas ou des
bombardements aériens d’Israël près du Golan. Non l’information est concentrée
sur Alep où le boucher Bachar extermine la population avec la complicité des
forces aériennes russes. Evidemment la situation s’est renversée. Une partie d’Alep,
plus citadine qu’industrielle, sous contrôle des forces syriennes
gouvernementales, s’était trouvée encerclée et sous les tirs des rebelles. L’alimentation
en électricité et l’approvisionnement étaient très problématiques. Des articles
ont même un moment parlé d’une victoire totale des rebelles en se réjouissant d’une
défaite cuisante pour le régime. On ne parlait pas des victimes civiles très
nombreuses, seule la victoire comptait sur Bachar al-Assad.
La situation a changé, c’est Alep Est
aux mains des rebelles qui est encerclée et assiégée. Branle-bas de combat dans
les chancelleries. Bachar utilise des gaz, et fait mourir des centaines de
milliers de civils sous les bombes. La Russie est à traduire devant le Conseil
de Sécurité pour crime contre l’humanité. On somme la Russie de faire une trêve
humanitaire, puis une autre. On ne se préoccupe pas de l’action des rebelles
pour empêcher la population de partir et en faire des boucliers humains. Au
départ les couloirs humanitaires sont peu fréquentés à cause de la peur qui
étreint la population. On fait même viser par des projectiles meurtriers un
hôpital russe de fortune pour l’accueil des réfugiés en tuant deux médecins
russes. Poutine accuse l’alliance d’avoir donné les coordonnées GPS de l’hôpital.
Mais la zone rebelle se réduit comme peau de chagrin et les rebelles ne sont
plus les « forces armées libres » mais celles d’Al-Qaïda parmi
lesquels il est évident que se trouvent des « conseillers » occidentaux.
On comprend les efforts désespérés
faits par John Kerry pour essayer de sauver notre non-implication dans la
bataille d’Alep. Nous mentons effrontément mais les choses tournent en notre
défaveur et en notre confusion car les journalistes commencent à arriver à la
limite des zones de combat et la vérité qui en sort n’est plus celle du roman d’Alep.
Les bombardements par les rebelles avec des gaz sur les civils d’Alep Ouest est
évident et la population d’Alep Est fuit désormais en masse parce que les
rebelles sont en déconfiture et ne peuvent plus les en empêcher. Les rebelles
se rendent par milliers, c’est bientôt la fin. Le reportage de RT France à Alep montre sans ambiguïté la situation réelle.
Si Mossoul tombait, ce serait une
bronca de manifestations de victoire. Pour Alep on essaiera de ne retenir que
le carnage du boucher Bachar et des Russes. Il est probable que ces derniers
seront les premiers à s’attaquer réellement à Raqqa, le fief de l’EI, et ce
sera une nouvelle gifle à l’Alliance des occidentaux. Il nous restera l’OTAN
pour envenimer le conflit en Ukraine avec un putsch des néo-nazis qui se
profile, pour créer un incident dans les Pays-Baltes à la frontière russe, et
pour s’attaquer, sous un faux prétexte, au dernier gouvernement rebelle du
Maghreb.
Notre duplicité dans la politique étrangère
Est telle qu’elle en est même inavouable.
Hollande parade sur notre porte-avions,
Mais il ignore Bachar et la Russie
Qui aideraient à notre sécurité
Dont il prétend se préoccuper !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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