Pour comprendre ce
vers quoi notre pays se dirige il faut regarder ce que seront les grands enjeux
mondiaux. Parmi ceux-ci la reconfiguration du monde a fait l’objet de l’article
précédent, mais deux autres sujets vont marquer son évolution. Le premier est
la révolution du système monétaire et l’effondrement du modèle globaliste qui
pousse le monde vers une dette progressant sans cesse et mène le système à sa
perte. Le second est la poussée de l’immigration en Europe en particulier en
provenance du Moyen-Orient et de l’Afrique avec l’ajout du problème de
civilisation à base religieuse. L’un et l’autre ont des liens étroits avec la
politique hégémonique américaine où l’on retrouve les accords de Bretton Woods
de juillet 1944. Il en est sorti le rôle de pivot du dollar américain et la
création d’un fonds de stabilisation construit sur les dépôts des États membres,
ainsi que la Banque Mondiale (BM) et le Fond monétaire international (FMI). Il
viendra s’y adjoindre l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. Ces
accords ont été mis à mal avec la non convertibilité du dollar en or en 1971
décidée par les États-Unis et confirmée internationalement en 1976 par les accords
de la Jamaïque déclarant officiellement l'abandon du rôle légal international
de l'or. Depuis il n’y a plus de système international organisé. Il est basé
sur un panier de monnaies, dites de réserve où le dollar tient encore la
première place. L’arrivée de l’euro, puis récemment du renminbi chinois, et le
fonctionnement incontrôlable des planches à billet, viennent remettre en
question le système monétaire international et ses taux de change flottants.
Les économistes
conviennent facilement que le système court à sa perte et que la valeur réelle
des monnaies ne cesse de diminuer. Pour un même produit il faut de plus en plus
de dollars pour l’acheter. On ne peut se référer à court terme sur le cours de
l’or car celui-ci est manipulé en permanence jusqu’à ce que cela devienne
impossible, mais cela se voit lorsque l’on regarde sur une longue période de
temps. Le 1er janvier 1955 l’once d’or était à 35,03$, il est à
1133,75 le 21 décembre 2017, soit une valeur 32 fois moindre. A la non convertibilité
des monnaies en or, voulu par les États-Unis pour disposer des fonds
nécessaires à ses guerres, s’ajoute l’arrivée de l’économie mondiale dans une
zone de croissance réelle faible. Il y a en fait deux sortes de croissance, la
croissance réelle que permettent les avancées scientifiques, technologiques, l’augmentation de la productivité, la baisse
des coûts de transport, etc. et la croissance forcée par l’injection de
liquidités par les Banques centrales. Quitte à répéter mes propos dans un
article précédent, il est très important d’avoir ce constat en tête. Les États-Unis, le Japon, et la BCE plus récemment, entre autres, créent de l’argent
ex-nihilo pour maintenir une croissance censée dynamiser leur économie. Mais la
plus grande de ces liquidités créées fait marcher la spéculation dans les
Bourses. La croissance est de plus en plus difficile à soutenir et la
régulation de la Fed, la Banque Fédérale américaine, se borne à maintenir les
Bourses hors l’eau. L’économie réelle est de plus en plus déconnectée de l’économie
spéculative qui vit à son propre rythme, celui des marchés boursiers.
Pourquoi
en est-on arrivé là ? Ceci tient au fait que la croissance réelle n’est
plus soutenue par une révolution technologique qui bouleverse la nature des
besoins, et les types de consommation et de production comme pendant la
révolution industrielle et de la machine à vapeur. On créée de nouveaux besoins
pour maintenir la croissance mais la valeur ajoutée n’est plus suffisante sur
les produits de base. C’est l’incitation permanente de la publicité par les
médias à consommer de nouveaux produits, chacun rendant obsolète le précédent.
Cette frénésie de l’obsolescence s’entrechoque d’ailleurs avec l’idéologie du
développement durable. La création de monnaie pouvant être faite de façon
illimitée, comme l’a dit le premier ministre japonais, celle-ci a explosé d’autant
plus qu’elle sert relativement peu à la croissance et s’est avérée un moyen
commode surtout quand les taux d’emprunt deviennent ridiculement bas. Les
gouvernements empruntent à tour de bras, se contentant de payer des intérêts d’emprunt
de moins en moins lourds et rejetant sur les générations futures le
remboursement du capital emprunté. D’où des politiques de facilité où le
déficit public est chronique en France depuis 1974.
Nous
sommes donc dans un moment ou un krach, façon 1929 mais en pire, va devoir
remettre les pendules à zéro mais laissera beaucoup de morts financières
derrière lui. Les banques italiennes, grecques, espagnoles, et même certaines
américaines sont en piteux état. Le tissu de relations entre elles et l’ampleur
des dégâts, en particulier sur les obligations souveraines pourries, sont tels que
les États vont en devenir impuissants. Les citoyens d’Europe et de France n’y
échapperont pas. On peut voir monter d’un seul coup une hyperinflation et des
taux d’intérêt qui plomberont les budgets des pays très endettés comme nous. Ce
peut aussi être une récession générale bloquant tout le système et amenuisant
gravement les recettes des États. Bien malin celui qui peut le prévoir avec
certitude, mais le système monétaire mondial, les accords de Bretton Woods et
la séparation des monnaies avec l’or, sont en train de vivre leurs derniers
moments. Dans les deux cas le renflouement passera par la captation des
épargnes des administrés et la montée du prix des métaux précieux. Même la
globalisation et sa mondialisation est en train d’être contestée par les peuples,
la peur commence à s’installer chez les élites car l’argent commence à avoir du
mal à couvrir la voix des peuples. Le Brexit, l’élection de Donald Trump, l’invasion
de peuplement avec son cortège de problèmes de civilisation vont continuer à
faire de 2017 une année charnière de tous les risques.
Cette
dernière menace de l’invasion civilisationnelle n’est pas la moindre. Les
Maîtres du Monde ont joué à l’apprenti sorcier en poussant ce flot de migrants
vers l’Europe, en fomentant et en aidant la guerre religieuse dans tout le
Moyen-Orient. Tout éclate au grand jour avec les deux officiers américain et israélien
piégés dans Alep-Est. Pour ceux qui n’écoutent pas seulement France 2, BFM WC
et bien d’autres, ceci n’est pas une surprise mais c’est l’image du gamin pris
dans le pot de confiture. Les américains et les israéliens sont à Alep, ne
seraient-ils pas aussi à Ankara et à Berlin ? La défaite des occidentaux
est tellement cuisante qu’ils ne peuvent en rester là et la Russie doit payer d’une
façon ou d’une autre. Le règlement politique de la guerre en Syrie doit se
négocier en cette fin d’année entre la Russie, la Syrie, l’Iran et la Turquie
double face. C’est un autre camouflet qui serait effacé si le torchon brûlait
de nouveau entre la Russie et la Turquie.
Le
flot de peuplement et le choc de civilisation commencent à faire leur effet en Allemagne
dont les portes se sont ouvertes toutes grandes et sans précaution. Le mal est
fait et le rétropédalage d’Angela Merkel n’est peut-être même pas sincère. Elle
cherche surtout à diluer son trop-plein vers les autres pays dans une UE où l’intérêt
des frontières ne cesse de monter. La France fait de même en repoussant vers l’Italie
et en poussant vers le Royaume-Uni, bien inspiré de quitter l’UE. Les
frontières-passoire de l’UE ne peuvent juguler le flot malgré les force navales
d’interposition qui finissent par jouer un double jeu de sauvetage et de
destruction. Les migrants vont inexorablement se répandre si les frontières des
pays ne se ferment pas et ce n’est pas en un an que l’on rend des frontières
hermétiques. La France avec ses côtes et ses montagnes est un des pays
européens les mieux placés pour empêcher le flot de se répandre. Il s’agit
avant tout d’une volonté politique, le globalisme d’un côté et son indifférenciation
d’origine, de religion, de civilisation, voire de sexe, et de l’autre le
souverainisme avec la volonté de garder une identité influençable mais
structurellement historique, la volonté de maîtriser ses frontières comme des
filtres aux échanges de toute nature, de décider de la collecte et de l’utilisation
de l’argent de son peuple ainsi que l’utilisation de son Armée. C’est ce que
peut faire la France face à ces dangers que nous aborderons dans un dernier
article sous ce titre.
Il est illusoire de penser que nos « amis »
ne nous veulent que du bien.
La globalisation n’a pas coupé l’appétit
des Maîtres de l’Argent,
Elle n’en est qu’un instrument de leur
soif du Monde.
Entre amis ou ennemis, tous les coups
sont permis.
C’est aux peuples d’en décider pour leur
bien
Et non pour celui desautres dans un
monde
Qui n’a jamais rien eu de Rousseau… ien !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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