Le
BURKINI, néologisme formé à partir de Burka et Bikini, est la nouvelle
polémique sur fond de tension religieuse inter-communautaire que la France
aurait préféré éviter au cours de cet été sanglant. Le nombre de cas signalés
n’a pour l’instant rien à voir avec l’ampleur de la polémique largement montée
en épingle par les médias mainstream. D’ailleurs si une majorité dite de droite
s’accorde assez largement sur les mesures d’interdiction, le port de ce
vêtement divise profondément le parti socialiste. Ce dernier, qui est
fondamentalement pour le « il est
interdit d’interdire », trouve un Premier Ministre qui prend le parti
de soutenir les maires ayant promulgué des arrêtés d’interdiction. L’affaire ne
serait guère sérieuse si elle ne portait pas un aspect symbolique comme le port
du voile et de la burka. C’est devenu un sujet politique et l’affaire corse
vient rappeler que tout est dans le symbole affiché.
Il
est intéressant de noter que certains défendent un point de vue digne
d’intérêt. On peut penser que le choix du burkini pour une femme musulmane,
prise entre sa religion et son désir de modernité à l’occidentale, peut aussi être
une tentative de compromis, un pas vers l’Occident sans renoncer d’emblée aux
rites de sa religion. Ce serait un pas d’une nouvelle génération comme un pont
vers l’Occident que les générations précédentes n’osent pas franchir. Ce point
de vue est intéressant et défendable. Mais quelle assurance a-t-on que ceci
soit le cas de la majorité des femmes qui ont porté ce vêtement ? L’autre
alternative est en effet un geste symbolique d’affirmation des rites musulmans,
une affirmation des différences de civilisation, en particulier en ce qui
concerne la femme. C’est alors non plus un rapprochement mais au contraire une
volonté de ne rien céder et d’imposer sa propre religion aux yeux de tous.
C’est
là tout le débat et il est curieux que l’on ne retrouve pas là l’occasion de coopérer
avec le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) pour éclairer la position de
l’Islam sur ce point. Comme d’habitude celui-ci est aux abonnés absents mais
pas pour toucher des subventions. Le Ministre des Cultes ne s’est pas exprimé,
ni n’a fait aucune démarche dans ce sens. On laisse la polémique enfler sans
chercher à la régler directement avec les représentants musulmans. Le Coran n’oblige
pas le port cette tenue qui couvre pratiquement tout le corps, pas plus que la
burqa. D'ailleurs le roi du Maroc, chef religieux, l'interdit ! Il s’agit d’interprétations faites par les hommes musulmans qui ont une
conception de l’égalité homme-femme différente de la nôtre. A ce propos l’incident
corse de Sisco est très révélateur. Comme rapporté par les jeunes, il avait mis
en avant l'attitude : "parce que ma
femme se baigne en burkini, alors un touriste n'a pas le droit de prendre de
photo sur la plage"... Ce n'est pas le burkini en lui-même le
problème, c'est l'attitude autour... Cette polémique permettra peut-être de
rappeler les règles de base du vivre ensemble, mais elle a surtout mis en avant
la poudrière sur laquelle on est assis : les gens vivent côte à côte, pas
ensemble du tout...
On
ne peut pas s’arrêter aux réflexions du style : « Cette interdiction des burkinis sur les
plages n’a pas de sens. Est-ce que les personnes qui vivent en France ont
encore le droit de se baigner dans la mer avec les tenues qu’elles
veulent ? » De toute évidence la tenue d’Eve n’est pas
autorisée en dehors des camps naturistes. Par contre s’il ne s’agit pas d’une
provocation on peut s’interroger sur le fait que ces femmes en
"burkini", donc soi-disant "pieuses", viennent se baigner
au milieu des hommes et de femmes en string et seins nus ! Il y a une
grande contradiction dans l’attitude de ces musulmans en particulier des hommes
qui sont si prompts à empêcher le regard sur leurs femmes lesquelles ont un
spectacle « indécent » devant les yeux. On peut avoir tous des
opinions différentes sur l’interdiction, mais il faut éviter que ce genre de
chose mette un clivage de plus entre deux communautés. S’il ne s’agit pas de
provocation, l’Islam doit le dire haut et fort et demander que ces pratiques
cessent, car elles sont clivantes.
C’est tout le travail du
politique et en particulier du Ministre des Cultes de provoquer la réaction des
instances musulmanes. Les décisions abruptes de soutien aux interdictions ne
traitent pas du fond de cette affaire. Le cadre légal doit être redéfini afin d’éviter
aux maires de prendre des décisions plus ou moins bien adaptées aux
circonstances particulières à chaque commune. Mais il y a une attitude générale
et politique devant les initiatives musulmanes dans un contexte où la
radicalisation enfle. Le CFCM veut-il ou non l’assimilation de cette population
musulmane ? Il faut redéfinir ce qu’est l’assimilation et le « vivre
ensemble ». Ce ne peut être la juxtaposition de deux cultures, de deux
civilisations. Nous naviguons dans des eaux troubles du non-dit et d’accommodements
successifs sans axe politique clair qu’exploite une religion dont le but est l’islamisation
de l’Europe. On louvoie et on décide au jour le jour, un jour pour le voile, un
autre pour la burqa et le niqab, etc. Par contre on ne s'étonnera pas de constater que le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) attaquera devant les
juridictions locales tous les arrêtés municipaux interdisant le port du
burkini à la plage, tout comme la Ligue des droits de l’homme (LDH),
ont annoncé ces deux organisations que finance Open Society, l’ONG du
milliardaire cosmopolite George Soros.Ceci est beaucoup plus révélateur.
On ne peut pas vivre dans
un pays de la laïcité, qui sépare le temporel de la sphère public, du spirituel
de la sphère privée, et remixer les deux à toute occasion. On n’accueille pas
les fêtes musulmanes dans l’Hôtel de Ville de Paris, pas plus que les fêtes
juives ou chrétiennes. La démocratie, tout autant que la laïcité, ne doivent
pas céder sur leurs principes fondateurs ou alors il faut en prendre acte expressément.
L’immigration ne peut signifier l’adaptation de ceux qui reçoivent mais de ceux
qui émigrent. Les français en pays musulman doivent s’adapter aux rites et
coutumes du pays où ils vivent, la réciprocité est vraie. Par contre plus le
poids des arrivants est conséquent par rapport aux hôtes, plus leur façon de
vivre devient pesante sur ceux-ci. A un moment si l’assimilation ne s’est pas
faite, le conflit latent explose. C’est la dure loi de la vie, vous ne pouvez
imposer que si vous êtes le plus fort et le temps ne joue pas en notre faveur.
"Nous vous conquerrons par vos valeurs
démocratiques,
nous vous dominerons par nos valeurs musulmanes
"
Recep
Tayip Erdogan
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF
du Languedoc-Roussillon
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