Il faut vraiment
prendre les gens pour des imbéciles pour se permettre de parler du recul avéré
du chômage, comme vient de le faire François Hollande. Quel culot ! Les
chiffres publiés par la Dares sont éloquents, le nombre total de demandeurs
d’emplois ne diminue pas, il augmente toujours même si l’augmentation
fléchit légèrement. On note, toutes catégories confondues, une augmentation de +1,5%
en un an et de +1,2% sur le trimestre ! Hollande et Valls se permettent de
pavoiser avec le -0,5% de la catégorie A, la seule qui compte à leurs yeux,
mais la seule qui soit en baisse pardi ! Les manipulations de changement
de catégorie ont bon dos et les radiations administratives aussi. Malgré cela
la catégorie A ne baisse que de -0,1% en trois mois, donc l’affirmation de
Hollande est simplement du flanc.
Depuis
un an Hollande manipule les chiffres du chômage pour se donner la possibilité de se
représenter sans renier sa parole. Malheureusement si le contexte économique
mondial l’a aidé jusque-là, l’euro ne baisse plus par rapport au dollar, le
prix du baril remonte et la conjoncture économique mondiale n’est pas
favorable. Le taux de croissance du dernier trimestre est nul, bien loin d’être
un vecteur de retournement du chômage. Au passage il faut insister sur l’emploi
abusif de l’appellation « inflexion de la courbe du chômage ». Il s’agit
en réalité de la courbe des demandeurs d’emploi, ce qui n’est pas la même chose
car tous les salariés sans travail ne sont pas tous inscrits à Pôle Emploi
comme les jeunes de moins de 25 ans et les handicapés sans emploi qui touchent
une indemnisation spécifique sans être inscrits. Le chiffre total du chômage
est de l’ordre de 10 millions.
Mais
revenons sur la manipulation éhontée des chiffres des demandeurs d’emploi.
Comme le montre le tableau ci-dessus la catégorie D a augmenté de 1,6% en un
mois, de 10,1% en trois mois et de 10,7% en un an. Nous sommes donc dans une
augmentation brutale sur 3 mois dans cette catégorie. C’est celle des
demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi
(en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie…), y compris les
demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en
contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de
sécurisation professionnelle. Dans le cas de menace de licenciement économique
le contrat de transition professionnelle, d'une durée maximale de 12 mois avec
80% du salaire, a pour objet, à titre expérimental dans 8 bassins d’emploi, le
suivi d'un parcours de transition professionnelle. Il peut comprendre des
mesures d'accompagnement, des périodes de formation et des périodes de travail
au sein d'entreprises ou d'organismes publics. La CRP s’étend sur tout le
territoire et propose une assurance-chômage sur 12 mois avec 80% du salaire
pendant 8 mois et 70% ensuite. Le but de ces deux dispositions est de faciliter
le retour à l’emploi de salariés en passe d’être licenciés.
On voit que la
catégorie D est nourrie de salariés en formation dans le cadre ou non de l’entreprise
et des administrations publiques. C’est le grand déversoir de la Catégorie A.
On presse les salariés sans emploi à
entrer en formation, ou on maintient les salariés licenciés dans leur emploi
avec obligation de formation. Tout cela nourrit la Catégorie D et décharge la
Catégorie A. Mais le nombre de salariés A+C reste constant. Tout au plus
peut-on espérer que ces salariés retrouve un emploi au bout de la formation.
Tout cela n’est pas de l’emploi normal mais de l’assistance ou de l’emploi
aidé. Depuis 3 mois Hollande manipule les statistiques en payant de la formation
dont les résultats ne sont pas convaincants mais dont l’effet sur la
statistique du chômage, entendez de la catégorie A, sert le projet présidentiel
du futur candidat Hollande.
Il en est de même de
la catégorie E des demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de
recherche d'emplois (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés). Dans ce
cas le salarié acquiert un emploi grâce à une aide de l’État et coûte moins
cher à l’employeur. Celui-ci profite d’un effet d’aubaine mais depuis un an cette
catégorie grossit en nombre, de 2,2% en trois mois et de 7% en un an. Que ce
soit la catégorie D ou E, les deux aboutissent à de la formation dont on
devrait espérer une baisse du chômage. L’ensemble de ces deux catégories a
augmenté de 58.000 demandeurs d’emploi. On devrait en voir l’effet sur les
catégories A,B,C qui devraient diminuer. Or l’ensemble a augmenté de 39.400
demandeurs en un an. Où est la réussite de l’opération sur la diminution des
demandeurs d’emploi quand le nombre total de demandeurs d’emploi augmente
de 1,4% en 3 mois ?
On nous avait
pourtant bien dit que les statistiques sur un mois ne voulaient rien dire et qu’il
fallait tirer des conclusions sur 3 mois. Avec -0,1% en juillet en catégorie A,
+0,8% sur les catégories A+B+C et +1,4%
sur 3 mois sur l’ensemble des catégories, la conclusion s’impose le chômage
augmente. Le reste n’est que manipulation et enfumage de l’opinion publique. Le
juge de paix c’est d’ailleurs le montant des indemnisations perçues sur l’ensemble
des catégories. Le graphique ci-contre est visuellement significatif de l’augmentation
du nombre de demandeurs d’emploi. Si le chômage baisse, vu par Hollande, il
coûte de plus en plus cher !
Mais
si l’on examine les sorties des fichiers de Pôle emploi sur 3 mois de mai à juillet, on constate que
49,5% des sorties sont des défauts d’actualisation ou des radiations
administratives, 15,9% des stages. Les reprises d’emploi ne représentent que
18,1% des sorties ! En 3 mois nous avons 97.000 demandeurs d’emploi de
plus, un nombre de personnes indemnisées
croissant de 1,3%... et « le chômage baisse » !
Cette constante « abêtisation »
de nos concitoyens
Est l’illustration du mépris de l’élite
dirigeante
Pour qui le Bien commun compte peu
Devant l’ambition du pouvoir
Et la captation de l’argent !
Claude
Trouvé
Coordination
MPF du Languedoc-Roussillon
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