L'indice de démocratie est un indice
créé en 2006 par « The Economist
Group » qui prétend évaluer depuis 2006 le niveau de démocratie de 167
pays dont 166 sont des États souverains et 165 sont membres des Nations Unies. Le
calcul est basé sur 60 critères regroupés en cinq catégories : le
processus électoral et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement
du gouvernement, la participation politique et la culture politique. La
notation se fait selon une échelle allant de 0 à 10 et à partir de cette note
les pays sont classifiés selon quatre régimes : démocratique, démocratique
imparfait, hybride ou autoritaire avec des notes de 0 à 10. La France est
classée 26ème avec 8,04 en 2014 et 7,92 en 2015 dans les démocraties
imparfaites et elle est désormais derrière toutes les nations limitrophes de
notre pays. Tous les pays du Nord de l’Europe sont dans les huit premières
places avec la Suisse, le Canada et la Nouvelle-Zélande. La France, qui perd
petit à petit le sens des mots Liberté, Egalité, Fraternité, perd du même coup
ce qui en est le support : la démocratie.
La
démocratie est censée faire le bonheur du peuple, elle est un bien précieux que
la Révolution Française a inclus dans notre Constitution. Un indice mondial
essaie de quantifier le bonheur des peuples. Comme tous les indices, il peut
être critiquable mais il est basé sur 40 indicateurs statistiques permettant la
comparaison entre 60 des principaux pays du monde, c’est l’Indice du Bonheur
Mondial (IBM). Les indicateurs sont regroupés sous quatre chapitres : la
paix et la sécurité ; la liberté - la démocratie et les droits de la
personne humaine - la qualité de la vie - l’intelligence, la communication et
la culture. La France est à la 16ème place sur 60, derrière la
plupart de nos pays limitrophes et l’Europe du Nord, mais elle perd des places
chaque année. Elle était 12ème en 2008.
Un
autre indice, celui du Développement Humain (IDH) calculé par l’ONU, est basé
sur trois critères, l’espérance de vie, le niveau d’éducation, et le niveau de
vie. Lui aussi est censé reflété l’état d’avancement des nations où la
démocratie devrait montrer sa supériorité. La France était 8ème en
2008, en progression et devant tous les pays limitrophes de nos frontières.
Elle est 20ème en 2014 derrière l’Allemagne 4ème, le Royaume-Uni 14ème
mais devant l’Italie et l’Espagne. On voit que globalement la démocratie
régresse en France et que, corrélativement, les autres indices suivent. Les
pays du Nord de l’Europe, les plus démocratiques du monde, sont en tête de tous
les classements qui cernent au mieux une notion de bonheur ou de développement
des nations. Parmi les explications possibles, l’une d’entre elles paraît assez
fondée. Les français seraient entrés dans une crise de perte de confiance qui
finit par paralyser le pays. Ils se méfient de tout et des politiques en
particulier selon les sondages pour 80% d’entre eux à l’inverse des pays
nordiques qui font confiance à 60%.
Le
multiculturalisme forcé, la pression d’une immigration incontrôlée et d’une
civilisation différente, difficilement assimilable, le climat d’insécurité,
font des ravages dans la confiance des français les uns envers les autres. La
notion de perte de liberté prend de l’ampleur et le gouvernement s’y emploie.
Le 49.3, utilisé désormais pour tout et n’importe quoi, le sort de son but
constitutionnel et en fait un instrument de dictature. Son utilisation devrait
se restreindre à la gestion budgétaire, sur laquelle le gouvernement est en
droit de demander la confiance. Mais si la démocratie régresse c’est aussi sous
la pression européenne. L’UE est fondamentalement anti-démocratique. Son
allégeance aux Etats-Unis ne lui permet pas d’écouter les peuples en même temps
que la pression américaine par une ploutocratie orientée vers le mondialisme et
le profit aux dépens des peuples. La démocratie recule, lentement et sans doute
imperceptible pour beaucoup d’entre nous, d’où la nécessité de regarder des
indicateurs, certes imparfaits, mais qui permettent de se comparer aux autres
pays.
La
démocratie trouve un support vital dans la liberté de la presse et de ce point
de vue nous ne brillons pas. Les médias sont presque tous noyautés par un
groupe de 3 magnats qui contrôlent l’ensemble. Le dernier classement de
Reporters Sans Frontières classe la France au 45ème rang, au dernier
rang des grands pays européens ! Les informations sont totalement
contrôlées et la manipulation bat son plein. On le voit clairement en ce qui
concerne le conflit syrien où l’on a, entre autres, décrit la bataille d’Alep
comme le combat désespéré du camp de la liberté encerclé dans la ville contre
la tyrannie du boucher Bachar El Assad. C’est exactement le contraire qui s’est
déroulé où les troupes gouvernementales et l’aviation russe ont desserré l’étreinte
d’un blocus des « troupes révolutionnaires » sur la majeure partie de
la ville qui devait être ravitaillée par hélicoptères. Ces troupes sont évidemment
complètement noyautées par Al Al-Qaïda. Nous couvrons leurs exactions
sanguinaires. On pourrait parler de même de la désinformation sur le
réchauffement climatique où toutes les publications des scientifiques
eurosceptiques sont tournées en dérision ou ignorées quelle que soit leur
notoriété.
Pour terminer j’ajoute
une interview de Danielle Mitterrand, veuve de l’ex-président français François
Mitterrand et présidente de l’association « France-Libertés », que l’on ne peut
accuser de suivre la pensée unique, par Hernando
Calvo Ospina, journaliste colombien réfugié en France et
collaborateur, entre autres, du Monde Diplomatique. En voici quelques extraits :
Hernando
Calvo Ospina : « Mme.
Mitterrand, qu’a signifié pour vous l’arrivée au gouvernement de votre époux
François ? Est-ce que les idéaux sociaux et politiques qu’il portait dès
sa jeunesse ont été reconnus en ces moments-là ?
Danielle
Mitterrand : « Mai 1981
fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au
pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en
moi, pour que ces rêves d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne,
deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste
et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François :
Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais
offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la
Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement
mais non pas le pouvoir. J’appris
ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose
dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience
directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif
du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement. »
[…] « Quand j’écoutais au cours de
mes visites aux ambassades les discours du « commercialement
correct », où le tout-puissant marché était ce qu’il y avait de
fondamental avant la solidarité entre les peuples, cela me donnait l’envie de
partir en courant. Je ne pouvais croire que les « bulldozers » du
marché pourraient arriver à recouvrir jusqu’aux fondements mêmes de notre culture.
Et ils l’ont fait. […] Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration
des droits de l’Homme – juillet 1989 – j’ai pu voir jusqu’à quel point nous
étions soumis aux États-Unis. L’État français n’invita pas plusieurs
dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard c’était ces
pays-là que Washington voulait annuler, détruire. Et je ne vais pas citer de
noms, mais c’est facile à vérifier. Je me rappelle avoir dit à François :
« Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des
États-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos
festivités… ? » Ce fut une honte.
HCO : « Mme Mitterrand,
est-ce que la France est un modèle de démocratie ? Est-ce une puissance
mondiale ? »
DM : « En France on élit
et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons
jamais voulu. Est-ce la démocratie quand après avoir voté nous n’ayons pas la
possibilité d’avoir de l’influence sur les élus ? Je ne crois pas que dans
aucun des pays qui se disent démocratiques, ceux-là qui croient avoir le droit
d’imposer « leur » démocratie aux pays pauvres, il existe la
démocratie, à commencer par les États-Unis et la France. La France est une
démocratie ? Une puissance mondiale ? Je le dis en tant que
Française : Cela ne veut rien dire. Si on le dit pour les niveaux
d’éducation, de la recherche ou la santé, c’est nul. Pour être capables d’aider
la paix mondiale, les peuples opprimés ? Nul. »
Dépendance aux États-Unis, à la
mondialisation,
Aux puissances de l’argent et des armes
Ne peuvent permetre à notre nation
D’avoir la liberté de pratiquer…
La démocratie pour le peuple !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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