Dans le premier article sur ce sujet, on a constaté des similitudes dans les décisions politico-économiques des gouvernements des années trente avec celles d’aujourd’hui. Dans le second, on a vu que la collusion entre banques et Etats devenait de plus en plus forte au profit des banques et des Etats dépensiers mais au détriment des citoyens.
Pour comprendre l’enchaînement fatidique, dans lequel nous trempons depuis l’avant première guerre mondiale, il nous manque la réflexion sur la monnaie or qui a été pendant très longtemps le lien indestructible entre lui et la monnaie métal ou papier. Celle-ci doit son utilité à la facilité des transactions par rapport à des échanges d’or physique. L’Etat ne devrait être que l’autorité qui crée la monnaie et qui garantit son authenticité et sa convertibilité en or.
Il est intéressant de se pencher sur les propos de Nicolas Oresme, confesseur de Charles V, qui écrivait en 1356 :
- « Le droit monopolistique de battre monnaie de l’Etat est un expédient qui vise à assurer, à la communauté des citoyens, aux marchands et aux marchés, l’authenticité de la monnaie, à savoir :
- Elle vaut bien ce qu’elle prétend valoir du fait de son poids et de son titre affichés et authentifiés ;
- Elle n’est pas émise par un contrefacteur ;
- Elle est fiable sans qu’il soit besoin à chacun de se livrer à des vérifications longues, coûteuses et incertaines ;
- Elle n’est pas falsifiée
- Il n’y a pas de fausse monnaie en circulation »
Autrement dit la réduction des coûts de transaction ne doit pas entraîner avec elle la malhonnêteté. On est loin du « droit monétaire » qui serait un attribut régalien et permettrait à l’Etat de faire n’importe quoi avec l’argent du citoyen. La monnaie n’est pas un bien public puisqu’elle est transformable en un bien acquis ou acquise pour un service rémunéré. Chacun en est alors propriétaire.
Il est d’autant plus important d’en prendre conscience que nous nous en éloignons de plus en plus au fil du temps. La fausse monnaie augmente chaque jour la dette mondiale. Ce sont les années trente qui ont fourni l’alibi des deux décisions les plus importantes de l’après seconde guerre mondiale et qui ont bouleversé le système monétaire. L’or, qui avait garantit la prospérité du début du vingtième siècle et qui avait été un gage de stabilité du système monétaire mondial, va se trouver exclu de la convertibilité au profit du dollar et va sortir de la poche des citoyens pour se retrouver dans les Banques Centrales.
Nous verrons dans un prochain article que les deux décisions prises en 1945 et en 1971 aboutissent à une collusion Etat-banques, qui crée une oligarchie mondialiste au pouvoir absolu, et un servage des citoyens. L’équilibre voulu par la Révolution entre l’Etat (la noblesse d’épée), la Religion (la morale divine) et le Tiers-Etat (le peuple travailleur) n’existe plus. La Religion a été exclue en 1905 et la collusion s’est faite entre l’Etat et les marchands pour prendre le pouvoir absolu par le pouvoir de l’argent. De fait la République n’existe plus et chacun peut mesurer dans les évènements récents que la démocratie n’a plus guère de créneaux pour s’exprimer sur les décisions de l’Etat. Ce dernier est beaucoup plus tributaire des banques que des votes de ses citoyens.
Les rois qui payaient sur leurs deniers pouvaient être en faillite. Désormais les Etats créent un système interdépendant qui permet de dépenser sans grand risque et d’enrichir les banques privées prêteuses par la création monétaire.
Il y a toujours un cocu dans l’histoire
Devinez qui ?
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon