Malraux avait
dit : « Le XXIème siècle sera
religieux ou il ne sera pas ».
Affirmation prémonitoire qui trouve déjà sa démonstration
dans ce que naïvement nous avons appelé le « printemps arabe ». Nous
assistons désormais à une guerre des puissances militaires et économiques sur
fond de guerres religieuses. Comme nous l’avons fait à Munich nous nous cachons
la réalité peut-être parce qu’au fond nous la craignons. Nombreuses sont les
voix qui encouragent nos croisades guerrières (pour la paix ?) et l’immigration
maghrébine donc musulmane. Nombreux sont ceux qui saluent notre perte d’indépendance
en rentrant dans l’OTAN. Nombreux sont ces incultes qui trouvent une
explication dans les excès du capitalisme et du colonialisme pour justifier les
pressions, les exactions et les massacres sur des chrétiens dans de nombreux
pays musulmans.
Pourtant quelques-uns voient qu'un combat planétaire est en train de se diriger vers sa phase
guerrière généralisée et que deux grandes stratégies se déploient pour dominer le
monde.
Celle tout d’abord des États-Unis, concoctée depuis 1974, qui
a eu sa première phase en mettant à genoux l’URSS. Après la création d’Al-Qaïda
au Pakistan par les EU, comme l’a avoué Hilary Clinton, les russes sont partis
d’Afghanistan, psychologiquement et financièrement très atteints. L’encouragement
aux mouvements séparatistes des républiques musulmanes a suffi à désagréger l’URSS.
Al-Qaïda et talibans ont alors justifié l’arrivée des EU en Afghanistan avec
une volte-face aidée par les attentats du 11 septembre sur New-York. L’épisode
tragi-comique de la mort de Ben Laden n’est, à mon avis et de celui de
personnes très bien informées, qu’un montage de la CIA. Ben Laden était mort de
sa maladie dans la péninsule arabique et ce depuis longtemps. L’immersion
immédiate du prétendu Ben Laden en est l’épilogue.
La deuxième stratégie est directement liée à la guerre
économique. Ce fut d’abord la main mise sur l’Irak et son pétrole avec l’élimination
de Saddam Hussein. La Russie redevient une puissance qui compte et la Chine est
en passe de disputer la première place mondiale aux États-Unis. On ne peut donc
s’étonner de voir en Syrie le duo Russie-Chine s’opposer au duo EU-Royaume Uni
et son bras armé, l’OTAN.
La maîtrise des richesses minières et pétrolières passe
désormais par le refoulement de la Chine qui s’implante un peu partout en Afrique
et est largement alimentée en pétrole par l’Iran. La maîtrise de l’Iran est
indispensable aux yeux des EU, non seulement pour ses richesses pétrolières
mais pour sa faculté à bloquer le détroit d’Ormuz le plus important lieu de
passage des pétroliers. Il est facile de trouver des alliés directement
concernés sur la péninsule arabique d’autant plus que des rivalités religieuses
existent. C’est chose faite avec l’Arabie Saoudite et le Qatar.
C’est là que l’utilisation des rivalités religieuses et
tribales devient indispensable. Elle va trouver sa première utilisation en
Tunisie, où l’ « occidentalité » de ce pays donnait des
aspirations de démocratie mais où surtout la crise mondiale frappait durement.
L’aide des religieux musulmans plus ou moins intégristes a suffi pour renverser
Ben Ali. Pour la Libye, historiquement en guerre permanente, le dictateur avait
maintenu un couvercle autoritaire sur les tribus séparatistes. Il avait créé une
armée forte, aidé par la France, et une puissance économique grâce au pétrole. Au
nom d’Allah il a suffi d’aider les volontés séparatistes et les rancœurs des
tribus de l’est pour enflammer le pays avec la complicité de Sarkozy, humilié
lors du passage de Kadhafi à Paris. Après une tentative américaine de meurtre ratée, la France l'a exécuté en sauvant les apparences.
C’est là que deux stratégies émergent et se complètent
provisoirement. Un grand mouvement djihadiste se développe dans le monde, plus
ou moins discrètement manipulé par les Frères musulmans toujours présents
pour ramasser les fruits politiques et implanter la religion coranique. Ce
mouvement rêve de réaliser d’une part l’unification du monde musulman, avec un califat à Jérusalem ou à Rome, et d’autre
part son extension mondiale. Il trouve dans la stratégie américaine une véritable
occasion de progresser vers ses objectifs. La guerre demande beaucoup d’argent,
les pétrodollars inondent le Qatar, qui cherche à devenir le leader sunnite, et
l’Arabie Saoudite, berceau de l’Islam. De plus au nom d’Allah les mercenaires
peuvent se recruter dans tous les pays islamiques non chiites.
Cette lecture des évènements qui se déroule sous nos yeux
montre que le piège se referme sur la France en particulier, simple vassal des
EU et qui ne peut plus ou n’ose plus jouer de sa voix au Conseil de Sécurité.
Mais les préparatifs d’une guerre de niveau mondial se mettent en place. Il ne
s’agit plus de pays africains, faibles militairement. Il s’agit d’une part des
pays les plus puissants militairement et d’un affrontement religieux de
prédominance mondiale.
La Russie, n’abandonnera pas Tartous, son port syrien sur la
méditerranée et la Chine n’abandonnera pas l’Iran à une domination américaine,
comme les EU l’ont fait en Irak. L’Iran se prépare à un affrontement militaire. Le 27 juillet, juste avant
les prières du vendredi, le Guide Suprême d’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei a
convoqué les chefs militaires du sommet de la hiérarchie en Iran à ce qu’il a
appelé « leur dernier Conseil de Guerre ».
“Nous entrerons en guerre dans les semaines à venir”, a-t-il dit déclaré
d’emblée à l’assemblée, selon ce que dévoilent les sources exclusives du
renseignement à Debkafile. Elle renforce la protection de son site d’enrichissement
de l’uranium et en pousse les performances vers une utilisation militaire.
Obama de son côté autorise,
officiellement, la CIA à intervenir en Syrie. Ce n’est qu’un simple signal aux
médias car la CIA y opère depuis longtemps pour fomenter le mouvement de
révolte des insurgés et mettre à leur disposition son réseau de renseignement. Abrutis
par les politiques, puissamment relayés par les médias, les occidentaux commencent
néanmoins à découvrir que cette guerre civile en Syrie est une sale guerre où
les tueries, les meurtres sont loin d’être d’un seul côté. Ils peuvent aussi
constater que le gouvernement syrien, qui avait instauré une laïcité bassiste,
dans laquelle les communautés religieuses, les chrétiens en particulier,
vivaient en paix, doit affronter une guerre à relent religieux. Il affronte une
coalition occidentale qui arme, instruit, aide à opérer sur le terrain de
véritables troupes de mercenaires étrangers et aguerris.
La démocratie ne peut plus être
la motivation de cette guerre qui est en passe de dégénérer. Des stratégies
mondiales s’affrontent ou se coalisent. Nous pactisons même avec notre ennemi,
le mouvement djihadiste qui veut dominer le monde, pour le compte d’une
stratégie américaine qui ne devrait plus être la nôtre. Il serait plutôt temps
de penser à notre association, économique ou plus, avec la Russie que de
risquer d’être empêtré dans le conflit mondial qui se prépare.
Il est des erreurs qui se payent dans le sang
Après Munich, Churchill avait dit :
« Ils ont préféré
le déshonneur à la guerre
et ils auront
les deux. »
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon