La France est en vacances et ma plume est paresseuse. Le
soleil, lui, est de plomb, le bain ne rafraichit que quelques instants et l'atteinte des sommets
nous trempe de sueur. Alors il nous reste la nuit et la
voûte céleste zébrée de météorites, autant de signes révélateurs de la
petitesse de notre condition humaine devant l’immensité de l’univers.
Dans le silence de la nuit, on prend alors conscience de la relativité des choses. E=mc² tombe des étoiles. L’humilité nous
envahit dans un réflexe d’autodérision. C’est bien ainsi qu’il faut prendre les
choses car nous ne faisons qu’un court passage dans l’histoire de notre pays et
du monde. Dérision… un mot plein de sagesse que l’humour sait habilement magnifier
dans le sourire qu’il nous arrache. Jean de La Fontaine en a été un
grand-maître, peintre sans concession de nos travers et du pouvoir dans une
représentation souvent bestiaire. La magistrale mise en lumière de la dérision
et du ridicule en a fait une inoubliable leçon de morale pour petits et grands.
Il est encore des plumes qui savent toujours montrer que la
nature humaine n’a pas changé et la décrire joliment à la manière de La
Fontaine. On ne peut résister à la belle écriture, celle qui perpétue notre
culture que l’on veut nous arracher dans des communications entre humains qui
se rapprochent des onomatopées (Bing Bang Kiss Kiss). Place à l’humour d’un poète inconnu…
Voilà plus de quatre ans qu'un
coq en rien gaulois
Gouvernait sans partage et imposait sa loi.
Nombre de volatiles n'osaient le contredire
Bien qu'il fut bas sur pattes, c'est le moins qu'on puisse dire.
D'origine hongroise, ce coq trop agité
Ne laissait à personne le soin de décider.
Oui mais dans quelques mois il faudrait bien choisir
Gouvernait sans partage et imposait sa loi.
Nombre de volatiles n'osaient le contredire
Bien qu'il fut bas sur pattes, c'est le moins qu'on puisse dire.
D'origine hongroise, ce coq trop agité
Ne laissait à personne le soin de décider.
Oui mais dans quelques mois il faudrait bien choisir
Un chef pour la basse-cour. Qui
allait-on élire ?
« On ne veut plus du coq, il nous a affamés
Gardant le blé pour lui et pour tous ses poulets »
Disaient les pensionnaires de notre basse-cour.
« Voyons un peu pour qui voter au premier tour.»
Trouver un prétendant n'était pas chose aisée,
On le voulait plus grand, pas trop mou et racé.
Une faisane royale aux dernières élections
Avait perdu des plumes dans cette confrontation,
D'ailleurs perdu aussi la confiance de ses potes
Qui cherchaient quelqu'un d'autre pour battre le despote.
« On ne veut plus du coq, il nous a affamés
Gardant le blé pour lui et pour tous ses poulets »
Disaient les pensionnaires de notre basse-cour.
« Voyons un peu pour qui voter au premier tour.»
Trouver un prétendant n'était pas chose aisée,
On le voulait plus grand, pas trop mou et racé.
Une faisane royale aux dernières élections
Avait perdu des plumes dans cette confrontation,
D'ailleurs perdu aussi la confiance de ses potes
Qui cherchaient quelqu'un d'autre pour battre le despote.
Un jars avait la côte, vieux mâle
grisonnant ;
Dominer et niquer, tel était son passe-temps.
Partout, dans chaque recoin, on le voyait le soir
Sauter toutes les oies, qu'elles soient blanches ou noires.
« Pas question de le prendre, il pense trop à la chose.
Dominer et niquer, tel était son passe-temps.
Partout, dans chaque recoin, on le voyait le soir
Sauter toutes les oies, qu'elles soient blanches ou noires.
« Pas question de le prendre, il pense trop à la chose.
Qu'il aille se faire soigner,
que nos oies se reposent »
Clamait un fier dindon venu droit de Hollande
Qui jurait d'exaucer jusqu'aux moindres demandes.
Il avait réussi à se débarrasser
D'une grosse dinde chti qui voulait s'imposer
En cherchant le soutien des poules et des faisanes
Par l'interdit des œufs de plus de trente-cinq grammes.
Ce Dindon courtisait une cane colvert.
Migratrice, elle venait d'un pays où l'hiver
Est plus rude qu'en France et pour son grand bonheur
Avait mis hors combat un pigeon voyageur.
Au demeurant jolie, elle jugeait qu'il fallait
Pour pouvoir l'emporter promettre aux poulets
Nourriture plus saine, une vie plus aisée,
Mais sans OGM et blé labellisé.
Le Dindon disait oui mais en réalité
C'était juste pour lui prendre les voix qu'il convoitait.
Et pour tout perturber, voila qu'un vieux poulet
Qui avait trépassé, était ressuscité.
Prétextant qu'il avait ainsi côtoyé Dieu,
La place de dirigeant, il appelait de ses vœux.
Ajoutez à ceux là une sorte de poule d'eau,
Une espèce marine qui parlait fort et haut
Et voulait qu’Allah sorte de son poulailler
Mettre les poules tête nue qui avaient
immigré.
« Elles viennent nous envahir et manger notre blé
Si on les laisse faire, nos cous elles vont plumer.
Renvoyons-les chez elles à coups de pieds aux cul(te)s !»
Tels étaient les propos de notre gallinule.
Il y en aura bien d'autres d'ici les élections,
Candidats qui voudront susciter des passions,
Des paons et des canards essayant de faire croire
Que dans la basse-cour il faut reprendre espoir,
Que le bonheur est là, juste à portée de patte.
Vous y croyez vraiment ? Mais que vous êtes tartes !
« Elles viennent nous envahir et manger notre blé
Si on les laisse faire, nos cous elles vont plumer.
Renvoyons-les chez elles à coups de pieds aux cul(te)s !»
Tels étaient les propos de notre gallinule.
Il y en aura bien d'autres d'ici les élections,
Candidats qui voudront susciter des passions,
Des paons et des canards essayant de faire croire
Que dans la basse-cour il faut reprendre espoir,
Que le bonheur est là, juste à portée de patte.
Vous y croyez vraiment ? Mais que vous êtes tartes !
Après ce
succulent pastiche on peut retrouver le sourire. Pour l'espérance et l'adoucissement des mœurs, je vous convie à un concert pas comme les autres dans l'Hymne à la Joie…
Ce
moment de communication musicale est un signe que tout n’est pas perdu pour l’humanité
mais…
"Si
vous ne changez pas en vous-même,
Ne
demandez pas que le monde change"
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon