Nous avons vu comment l’or a été confisqué aux citoyens par cette décision de non-convertibilité du dollar et la mise en place des changes flottants autour d’un pétrodollar. Le XXème siècle s’est particulièrement illustré dans ce domaine puisque, depuis le franc-or de Poincaré, la monnaie française a perdu 99% de sa valeur. De l’or que votre famille a donné en échange de billets au début du siècle dernier, vous ne pourriez en récupérer que 1%, mais cela vous est même interdit et les billets n'ont plus cours.
On aurait pu penser que ce rejet de l’or comme fondement du système monétaire reléguait celui-ci au rang de métal que les femmes aiment à porter transformé en bijoux. Il n’en est rien, cet or s’entasse dans les caves et les forts des États et des banques centrales et privées. Dès que la Chine a eu un doute sur la solidité des bons du Trésor américain, il s’est dépêché de s’en dessaisir pour acheter… de l’or ! On peut même dire que l’ensemble des États et des banques font preuve d’une véritable idolâtrie vis-à-vis de l’or.
Si l’on a dépouillé les citoyens de leur or, ce n’est donc pas sans raison. Lorsque la monnaie était convertible en or, les dévaluations successives dépouillaient les citoyens et « enrichissaient » les Etats qui détenaient de l’or. Depuis le pétrodollar, la création de monnaie de singe, celle que l’on créée à partir de rien, ou l’inflation qui en résulte ont le même résultat, l’appauvrissement des peuples.
Le monde est inondé de cette fausse monnaie par la FED principalement mais la BCE s’y met également. Les Etats dépensent plus pour leur fonctionnement que les recettes courantes. Certains voient même leur balance des paiements déficitaire. Ils ont recours à l’emprunt, d’autant plus facile que le taux est bas et les liquidités abondantes. Le citoyen fait de même et le système s’emballe avec des bulles énormes chez les banquiers, et des faillites annoncées des Etats.
Le citoyen ne peut plus payer et l’Etat non plus. On augmente les impôts et taxes d’un côté, on baisse les salaires et les retraites d’un autre côté. L’Etat, premier responsable de cet état de fait, ponctionne le citoyen et agit sur les Banques Centrales pour créer toujours plus de liquidités. Ces dernières n’étant chacune qu’une banque des banques privées, donnent la possibilité à celles-ci de prêter aux Etats avec un intérêt lié au degré de confiance que ceux-ci leur inspirent.
On mesure le degré d’irresponsabilité des États dans lequel le dévoiement du système monétaire nous conduit. On mesure également combien le monde bancaire tient les Etats dans ses mains et profite d’une situation qu’il a créée par l’endettement de ceux-ci. Mais ce sont les Etats qui ont permis de créer ces liquidités de fausse monnaie par des décisions de sauvetage à court terme contre l’assurance de dépenses illimitées. De toute évidence la plupart des Etats ne pourront jamais rembourser leurs dettes et la planche à billets sauve toujours les déficits. De cette collusion d’intérêts naît la nécessité de sauvetage du monde bancaire mis en difficulté par des prises de risque inconsidérées et la nécessité de sauver les États cigales qui s’appuient encore sur des citoyens muselés et spoliés.
Derrière tout cela il y a le monde des grands banquiers, en résumé la Banque, qui tirent visiblement les ficelles. Les guerres, qui endettent les États, sont leurs alliées, en particulier les deux dernières ainsi que les coûteuses guerres des Etats-Unis en Orient et au Moyen-Orient. La guerre et le mondialisme, mixture de libre-échangisme et de dirigisme international à distinguer de la mondialisation, en sont leur fonds de commerce.
Il est bon de citer les propos du Président Woodrow Wilson (1856-1924) au soir de sa vie, vingt-huitième président et élu pour sa soumission à la Banque :
« Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Notre grande nation industrielle est désormais contrôlée par leur système de crédit. Notre système de crédit est privatisé, c’est pourquoi la croissance du pays, ainsi que toutes nos activités, sont entre les mains d’une poignée d’hommes qui, si nécessaire, pour des raisons qui leur incombent, peuvent geler ou détruire l’authenticité de la liberté économique. Ainsi sommes-nous devenus un des plus mal gouvernés, des plus contrôlés et des plus soumis des gouvernements du monde civilisé. Il ne s’agit plus d’un gouvernement d’opinion libre ni d’un gouvernement de conviction élu à la majorité, mais d’un gouvernement soumis à la volonté et à la fermeté d’un petit groupe d’hommes dominants ».
On ne peut être plus clair et ceci est conforté par les paroles de Danielle Mitterrand relatant l’aveu d’impuissance de son mari vis-à-vis de cette gouvernance mondiale. On peut comprendre que le retour à une monnaie convertible en or tuerait la poule aux œufs d’or de cette dernière et justifie ses actions pour que toute velléité dans ce sens soit tuée dans l’œuf. Nous y reviendrons dans une sixième partie d’article à venir et nous essaierons de dégager quelques idées générales sur la création d’un système monétaire viable et redonnant la parole au principal acteur et payeur du système… le citoyen.
« Le monde est dirigé par des personnages très différents
de ce que peuvent imaginer ceux qui ne sont pas dans les coulisses »
Benjamin Disraeli
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon