La première constatation que l’on peut faire à la lecture des
cinq premiers articles sur ce sujet, c’est l’importance de la monnaie dans le
monde économique et cela dure depuis des millénaires. Il semble bien que tout
soit fait d’ailleurs pour enlever au citoyen toute réflexion sur ce sujet par
les dirigeants et la Banque. Comme le disait Henry Ford, il vaut mieux qu’il ne
s’y intéresse pas, sinon on peut craindre la révolution.
Dan le trio économique du pouvoir politique, de la Banque et
du travailleur-citoyen, il y a deux coquins, le faux-monnayeur et l’usurier qui
dépouillent le naïf, comme au poker. Le pouvoir politique le berce dans
l’Etat-providence, empruntant pour ce faire à la Banque dont il paye les
intérêts grâce à des augmentations de taxes et d’impôts. Le pouvoir peut ainsi
continuer à creuser la dette, pensant ne jamais devoir la rembourser, et la
Banque à engranger des intérêts croissants dans une monnaie de plus en plus
dématérialisée, c’est-à-dire s’éloignant de plus en plus du monde économique et
des richesses acquises ou produites.
Cette évolution ne peut se poursuivre sans éloigner de plus
en plus le citoyen des décisions prises par le pouvoir politique en connivence
avec la Banque, c’est le cas dans le Conseil européen pour l’Europe. Les décisions
sont prises à huit-clos et tellement engagées, lorsqu’elles viennent à
l’approbation des élus, que ceux-ci n’y peuvent plus rien. C’est à une lente
mais définitive perte de démocratie à laquelle nous assistons. Même l’élection
présidentielle devient un cirque qui mobilise les médias et nous amuse d’un
semblant de démocratie. Tout se passe à Bruxelles, à la City, à Wall Street, à la BCE, au
FMI et à la FED. Il reste à nos dirigeants politiques le devoir de
gesticulation justifiant leur salaire.
D’ailleurs d’un président à l’autre, plus rien ne change.
Sarkozy est d’abord allé voir les Etats-Unis, Hollande la City. Les mêmes
consignes leur ont été données. Les Etats-Unis viennent donner des leçons à
l’Europe en éclaireurs de la gouvernance mondiale. La BCE imite la FED, riche
de 2500 milliards avec ses douze banquiers gouverneurs, et met en circulation de nouvelles liquidités en rachetant des obligations pourries. Le peuple français est abreuvé à 90% de nouvelles du territoire national et de théâtres d'opérations guerrières, selon une enquête sur les médias, alors que notre avenir se joue à 80% dans les décisions prises à Bruxelles. Ceci n'est pas anodin et laisse les mains libres aux politiques et aux technocrates de Bruxelles. Un peuple ignorant est un peuple manipulable.
Se sortir du piège du système monétaire actuel n’est donc pas
chose facile pour le citoyen naïf à qui seule la révolution peut donner du
poids, à ses risques et périls d’ailleurs. L’histoire du monde de Crésus, en
passant par les rois de France et surtout nos dirigeants actuels, montre que le
pouvoir, qui fait frapper monnaie, a une tentation incorrigible à en abuser pour
guerroyer ou éviter le pénible travail de gestion et d’équilibre budgétaire.
Il ne peut donc être question, dans la reconstruction d'un système monétaire, de nationaliser la
Banque Centrale émettrice de monnaie, ce serait donner au renard la clé du poulailler.
Chacun sent bien que la règle d’or, qui est proposée au vote dans
le nouveau traité intergouvernemental, est une promesse de gascon. Elle n’a
même pas été tenue avec les déficits limités à 3%/PIB décidés en 1997 et ce par
l’Allemagne et la France qui sont les promoteurs de la règle d’or. C’est une
poudre d’or aux yeux du citoyen, mais les raisons ne manqueront pas, dans
l’actualité à venir, pour prendre de la distance par rapport à cette contrainte. Un État, totalement libre de faire émettre de la monnaie, ne peut qu'en abuser.
Il n’est pas non plus pensable que l’Etat n’exerce pas un
contrôle sur la monnaie et que celle-ci puisse être émise ad libitum par des
banquiers sollicités de toute part. Il convient donc que l’action de garantie
par l’Etat sur la monnaie soit sous le contrôle de ceux qui paient en dernier
ressort, les citoyens. C'est la raison pour laquelle, l'Europe dirigeante et bancaire s'évertue à tuer la démocratie.
Par ailleurs de quelle monnaie peut disposer une nation dans
la mondialisation de l’économie ? Ce sujet commence à être amplement
discuté dans la sphère financière mondiale. De Gaulle avait, sous l’impulsion
de Jacques Rueff, pris la tête des partisans du retour à la monnaie garantie
or. La Banque et ses acolytes du pouvoir avaient vilipendé les tenants de cette
idée, prétendant qu’il n’y aurait pas assez d’or pour faire marcher l’économie
mondiale. Cet argument apparaît pourtant fallacieux, car augmenter le papier
monnaie ou augmenter le prix de l’or revient exactement au même. C’est ce qui a
été fait depuis la première guerre mondiale.
Une chose est sûre c’est qu’une monnaie dématérialisée,
n’ayant plus de lien avec la vie économique, avec les richesses et la valeur
ajoutée, n’est plus que le jouet d’une spéculation débridée qui devient
rapidement incontrôlable. Alors pourquoi l’or, que les États idolâtrent,
n’est-il pas envisageable comme monnaie de référence ? Nous en reparlerons
dans une dernière partie sur ce sujet.
La guerre est une chose
trop sérieuse
Pour la laisser seulement
aux militaires.
C’est aussi le cas de
la monnaie
Qu’il ne faut pas
laisser seulement aux États et à la Banque.
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon