« Une porte doit être ouverte ou fermée »
écrivait Alfred de Musset, donnant une notion d’état au système de cloisonnement
d’un espace. En fait cette notion d’état est applicable à toutes choses, au
passage d’un état dans un autre, comme les glaçons fondant dans nos verres,
mais aussi à la biodiversité, aux trous noirs dans l’univers, à la survie de
notre planète comme au passage de la vie à la mort. C’est par la thermodynamique
que ce passage irréversible de la chaleur au froid sans apport extérieur a été quantifié
et fait l’objet de son deuxième principe, après le premier disant tout
simplement ; « Rien ne se
perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Lorsque l’on passe d’un
système fermé où la pression et la température sont plus élevées que le système
ouvert dans lequel il se déverse, on arrivera à un système global où les
pressions et les températures seront égales. C’est l’eau froide obtenue après
la fonte des glaçons dans le verre. Ce passage vers l’équilibre est dit passage
de l’ordre au désordre, et est caractérisée par une augmentation du désordre quantifié
par l’entropie. Ce mot est d’ailleurs
utilisé à tort et à travers en particulier par Macron pour paraître savant et
incompréhensible, l’apanage des enfumeurs. Mais si je ne suis pas physicien, en
quoi cela me concerne-t-il ?
Cela concerne tout le monde car cette
loi est universelle et régit chaque chose autour de nous, dont la planète bleue
sur laquelle nous vivons dans un grand univers allant vers sa mort à l’échelle astronomique.
Sur notre terre bleue règne encore la vie, un système fermé par rapport au
reste de l’univers essentiellement gris. Ceci nous conduit vers son application
dans les domaines politique, géopolitique, énergétique, monétaire, économique,
etc., autant de disciplines n’échappant pas à ce principe universel de la physique.
Si l’on prend le domaine énergétique, l’utilisation du pétrole pour faire de l’électricité
fait passer celui-ci dans une centrale thermique où sa combustion produit de la
chaleur qui fait tourner un alternateur produisant de l’électricité, et de la
chaleur inutilisable pour la plus grande part finalement destinée à retourner à
la température ambiante. Nous sommes passés de l’ordre représenté par l’agitation
frénétique et énergétique des molécules dans le fioul, à un état partiellement
de désordre dans la chaleur émise et refroidie devenue un état où l’espace
donné aux molécules fait qu’elles ne s’agitent plus que mollement. Il y a donc perte
d’énergie.
Dans le domaine monétaire, il en est
de même entre l’or physique, et l’or papier ou le papier monnaie. En ayant
déconnecté la monnaie de sa valeur or, on a franchi le cap du désordre. On peut
créer de la monnaie sans limite mais à chaque création, on dévalue l’énergie potentielle
de celle-ci, soit son pouvoir d’achat. C’est ainsi que le dollar a perdu 99% de
sa valeur depuis sa création, et que le Système monétaire manipulé par la Fed
fait régulièrement plonger le cours de l’or pour masquer ce phénomène. C’est
ainsi qu’elle maintient le mythe de la possibilité de changer les dollars en or
au cours actuel, sans jamais publier le montant des réserves d’or américaines devenues
secret d’Etat. Tout ceci aboutit à une croissance exponentielle de l’argent mis
en circulation et corrélativement de la dette mondiale. Selon une étude de
l'Institute of International Finance (IIF), l'ensemble des dettes accumulées à
travers la planète a atteint un nouveau record à la fin 2017. Au total, les
créances cumulées des Etats, des entreprises et des ménages représentent
237.000 milliards de dollars (192.000 milliards d'euros). L’évolution étant de
plus en plus rapide, le désordre monétaire s’accroît, l’entropie du système s’accroit
et va vers l’équilibre signifiant la mort du Système monétaire. Alors dans l’éventration
du Système monétaire, il y aura peu de gagnants et une énorme masse de
perdants.
On peut parler aussi bien de politique où l’agitation fébrile, celle du changement pour
le changement vanté comme une qualité de vie gouvernementale, ne peut mener
globalement que vers plus de désordre même si sur certains points peut se
trouver un gain. Regardons l’Union Européenne dont la vocation est en principe,
depuis sa création, de permettre à celle-ci de porter l’ensemble de ses pays
plus haut en croissance que la moyenne des pays de l’OCDE. Force est de
constater qu’il n’en est rien. Mais si l’ensemble a failli, les distorsions
entre les pays s’aggravent projetant certains d’entre eux dans la faillite et
la mise sous tutelle. L’Union Européenne a fait croître le désordre, et cela
était prévisible selon la loi universelle de l’entropie. Les systèmes plus ou
moins fermés des pays se sont laissé envahir socialement et économiquement, ou
ont envahi les autres projetant l’ensemble de l’UE dans le désordre même si certains
pays en sont bénéficiaires. Cela s’applique aussi à la zone euro et vient mettre
en défaut la pensée idéologique très française prônant l’ouverture à tous
vents. Cela peut tout aussi bien s’appliquer à l’immigration et à la mondialisation
surtout lorsqu’elle tend vers la globalisation.
Il faut aborder une autre notion celle du temps. Il y a une foultitude de temps,
le temps d’activité et de repos quotidien, le temps du rythme hebdomadaire,
mensuel, annuel, le temps d’une vie, le temps d’une génération, le temps séculaire,
le temps d’une ère, le temps astronomique, etc. L’oubli de l’espace-temps est à
la base de la plupart de nos grossières erreurs et le monde occidental est, sur
cette appréciation du temps, bien plus mauvais que le monde asiatique dans ce
domaine. Ainsi nous portons des jugements sur la climatologie avec le temps météorologique
et on valide des prévisions climatologiques sur un siècle à partir de constats sur
20 ans. La loi universelle appliquée à notre planète prévoit sa mort
inéluctable à l’échelle du temps astronomique quoique nous fassions, mais nous
avons la maîtrise de nos actions dans les temps d’une génération. Autrement dit,
nous avons le pouvoir de ralentir ou d’accélérer ce processus d’équilibre dans
le désordre… alors ralentissons ! Les Systèmes ouverts ne sont pas
forcément les meilleurs pour tous, regardons au moins où est notre intérêt. Réfléchissons !
Il n’est même pas dit alors que ce soit au détriment global des autres.
Tous les partisans de l’ordre sont assimilés à des statues immobiles.
La physique nous dit au contraire que le désordre est mortifère.
Alors dans ce monde fou d’agitation dénommée progrès
Il convient de ne pas oublier la parole des physiciens
Celle de la loi universelle nous parlant d’entropie
Pour mesurer la progression du désordre.
Claude Trouvé
28/05/18
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