La publication des
informations sur la production électrique par le Réseau de Transport de l’Électricité
(RTE) de mars 2018 permet de faire une comparaison sur son évolution entre les
1er trimestre 2017 et 2018. On peut ainsi constater que la
consommation électrique a très peu évolué en un an avec seulement +0,566 TWh
(+0,4%). Il n’y a donc pas de besoin supplémentaire d’électricité d’autant
plus que la température moyenne a baissé de 0,8°C entre les deux trimestres
entraînant une augmentation de consommation de 1,6 TWh par °C, soit +0,521 TWh
pour 2018 à comparer aux 0,566 TWh constatés. D’ailleurs la France est
exportatrice de 5,6 % de sa production sur le 1er trimestre 2017 et
de 7,9% sur celui de 2018, soit une augmentation de 2,3% par rapport à la production
et une progression de 41% d’une année sur l’autre.
Si l’on
part du principe que les énergies nucléaire et hydraulique sont pilotables et ne
sont pas polluantes en CO2, elles représentent la production de base
à hauteur d’environ 80%, et on fera appel pour le reste aux autres énergies pilotables
mais polluantes, bioénergies, et thermique (fioul,
gaz, charbon). La combustion des déchets étant recommandée donc prioritaire, la
véritable énergie de pilotage pour adapter la production à la consommation
reste l’énergie thermique. On constate sur le tableau ci-dessus que cette
production thermique est en moyenne supérieure aux besoins de pilotage de la
consommation. L’apport des énergies renouvelables intermittentes et
aléatoires (EnRia), solaire et éolien, sont donc destinées à l’exportation, sachant
de plus que c’est elles que l’on doit vendre en priorité sur le marché de l’énergie.
Ainsi dans de nombreux cas, elles n’interviennent pas dans la compensation nécessaire
par une énergie pilotable pour répondre à une demande étrangère. L’acheteur
peut l’accepter dans ses conditions de production intermittente et aléatoire.
Pourtant
on constate que les contraintes de régulation demandent de faire intervenir de
l’énergie thermique supplémentaire à celle nécessaire pour réaliser l’adaptation
à la consommation. Ceci est représenté sur le tableau ci-dessus sous le nom de « Thermique
assistance aux EnRia » et représente 2,413 TWh en 2017 et 6,955 TWh en
2018, soit une progression de 4,542 TWh, quand le solaire et l’éolien
ont produit à eux deux
8,681 TWh en 2017 et 11,288 TWh en 2018, soit une augmentation de 2,584 TWh.
Ceci ne fait que confirmer le fait que l’augmentation
de la production des EnRia entraîne obligatoirement celle des énergies
pilotables, en l’occurrence thermiques donc polluantes en CO2 et
autres.
Ceci
permet de mettre le doigt sur l’enfumage de l’opinion publique consistant à faire miroiter les puissances
installées en MW des EnRia et non de parler des MWh que l’on peut en espérer. Alors
que l’on vous parle en 2017 d’une puissance installée des EnRia de 37,2% de la
puissance totale, ceux-ci n’ont représenté que 5,60 % et 6,94% de la production
respectivement dans les premiers trimestres 2017 et 2018. On est donc bien loin
encore, depuis cette aventure des EnRia datant de 2007, de réduire de moitié la
part du nucléaire. De plus l’énergie hydraulique ayant peu de chances de
pouvoir augmenter son parc, la progression des EnRia demande celle des énergies
pilotables de préférence non polluantes en CO2, l’énergie nucléaire
en l’occurrence. Mais l’utilisation du pilotage par les réacteurs nucléaires dans
un suivi horaire est une mauvaise utilisation de cette énergie. Elle dégrade
son efficacité énergétique et accélère le vieillissement
de ceux-ci par les cycles de variation de température que cela induit. Une politique de mise
en œuvre des EnRia ne se justifie pas pour la France d’autant plus que le
créneau de fabrication des panneaux solaires et des éoliennes ne lui est que
très peu ouvert. C’est la chasse gardée du Danemark et de l’Allemagne qui
doivent se protéger par des droits de douane des fabrications chinoises dont l’ambition
est de dominer le marché mondial.
Mais, après consultation de la population, ce
qui n’a jamais été fait sur ce choix aussi stratégique, si celle-ci entend
continuer sur cette voie, il est indispensable de maintenir des énergies
pilotables adaptées au suivi instantané de la consommation. Dans ce domaine l’énergie
thermique est la mieux adaptée. Il faut au moins maintenir les centrales thermiques
à gaz. L’Allemagne, plus en avance que nous sur les EnRia et ayant une politique
de retrait du nucléaire, maintient d’ailleurs ses centrales au lignite et au
gaz. La désinformation sur les EnRia est telle que
même RTE cache sur son graphique de présentation de mars 2018, et occulte
volontairement la production thermique en présentant donc un bilan faux par
omission. Je l'ai ajouté en noir car c’est un oubli volontaire de 63,5 TWh soit 12% de la production alors que
les EnRia n’ont produit que 33,2 TWh soit 6,3% ! Une paille !
Mais
il y a mieux encore sur l’idiotie des EnRia. Nous venons de voir qu’elles n’alimentent
pas la consommation, la majeure partie du temps, mais l’exportation. Selon la
Cour des Comptes le coût de l‘éolien terrestre est de 82 €/MWh
et le coût minimum du solaire est de 229 €/kWh. Sur l’année 2017 la production
éolienne étant 2,6 fois plus élevée que le solaire, on obtient un coût moyen
des EnRia de 122,73 €/MWh. Le
prix moyen obtenu par la France en 2017 a été de 44,97 €/MWh selon RTE. Ceci veut dire que la différence entre le
coût et le prix de vente est une perte de 77,76
€/MWh, ce qui pour une exportation de 54,4 TWh représente en 2017 une perte
de 4,23 Mds€ ! Certains
argueront qu’il s’agit au contraire d’un gain de 2,45 Mds€, mais ceux-ci oublient
le coût des investissements de mise en œuvre et des lignes électriques
supplémentaires calculé avec un amortissement sur 20 ans et une utilisation au
mieux (en 2015) de 23% pour les éoliennes terrestres et de 14% pour le solaire.
Cette production doit donc être réalisée et vendue coûte que coûte sous peine
de voir grimper le coût du kWh.
Tant que nous ne
saurons pas stocker de l’énergie électrique en quantité et à faible coût,
les EnRia resteront une arnaque qui pollue indirectement et coûte très cher à
la France et aux français par le biais des impôts et de la taxe CSPE sur leur
facture d’électricité. Mais je voudrais finir par un clin d’œil paradoxal. Le 1er
trimestre 2018 a enregistré une baisse moyenne de 0,83°C en France par rapport
au 1er trimestre 2017. Vous vous souvenez de la couverture médiatique
qui a été donnée aux températures de janvier de cette année avec des records et
une liaison affirmée avec le réchauffement climatique. En France effectivement ce
mois a eu une température moyenne supérieure de 5,4°C par rapport à janvier
2017. Mais sur le trimestre 2018 on a enregistré au contraire une baisse, comme
quoi la climatologie et la météorologie sont deux sciences différentes et que
le genre de commentaires des médias aux ordres sont nuls et non avenus. La météorologie
s’attache à des prévisions qui ne vont guère au-delà du mois avec une confiance
acceptable, la climatologie raisonne sur des siècles, voire des millénaires. On
conçoit donc que ses prévisions actuelles sont loin d’avoir le degré de
confiance acceptable pour le siècle à venir. Elle n’est même pas capable de
vérifier ses prévisions en 1998 sur les 20 ans qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui.
Le paradoxe
en forme de clin d’œil dont je veux vous parler part de l’hypothèse inverse du refroidissement
climatique (comme le prouve le refroidissement
du 1er trimestre 2018 ?!!). Si c’est le cas nous aurons
besoin de consommer plus d’électricité pour se réchauffer, alors peu importe
les nuisances des énergies pilotables qui émettent du carbone, puisque celui-ci
ne réchauffe plus, et donc alors vive les EnRia ! C’est donc au nom de ce
principe de précaution que l’on devrait demander au ciel de nous donner une
énergie de réchauffement, en lieu et place du CO2 ! Gloup !!
L’arnaque sur les EnRia ne tient que par
le mensonge
Sur leur inefficacité dans la «
décarbonisation »,
Sur la réalité de leurs dépenses
somptuaires
Sur ce marché ouvert pour les lobbies
Qui s’engraissent à nos dépens !
Claude Trouvé
10/05/18
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