Macron, en ce 2 mai
2018, était en Australie non pour y défendre la langue de son pays mais pour faire
miroiter sa connaissance de la langue de Shakespeare. Malheureusement comme son
anglais est à base commerciale, nombre de subtilités de la langue lui échappe. Du
coup il se prend « déliciousement » les pieds dans le tapis, et ce
lapsus sexy porte à confusion la signification de son message de salutations à
la Première Dame australienne dans un pays qui n’est pas spécialement
francophile. Je peux en témoigner. Ceci nous a ainsi valu une caricature dans
le Daily Telegraph avec la tête de Macron remplacée par celle d’un putois. Si une
bonne pratique de l’anglais est utile dans ses conversations en privé même avec
un interprète, le Président devrait, en dehors d’une phrase de bienvenue dûment
contrôlée par un expert de la langue, affirmer notre langue qui se voit tomber
en désuétude progressivement dans les grandes instances internationales où elle
est la langue officielle au même titre que l’anglais. C’est d’ailleurs dans les
usages protocolaires. Vu le coût d’un tel voyage où il va signer des contrats
déjà négociés et rédigés pour en réalité redorer son image sur le réchauffement
climatique dans un pays qui est l’un des grands pays fournisseurs d’uranium pour
l’énergie nucléaire, on peut déplorer qu’il nous ridiculise.
Mais
Macron n’en finit pas de salir son pays. Il arrive ce jeudi en
Nouvelle-Calédonie, à six mois du référendum d’autodétermination, et se rendra samedi
sur l’île d’Ouvéa où il ira se recueillir sur la stèle des 19 indépendantistes
tués. Doit-on rappeler que ce déplacement qui intervient trente ans après la
prise d’otage de gendarmes puis le massacre de leurs ravisseurs Kanaks s’est aussi
soldé par 6 morts du côté des forces de l’ordre ? De toute évidence il est
clair que les Kanaks n’apprécient pas cette visite sur les lieux du drame et se
considèrent comme dans leur droit de résistance, comme une simple manifestation
qui tourne mal. Ce recueillement aurait tout son sens si l’île exprimait dans
six mois son choix de rester liée à la France, mais il est mal venu aujourd’hui
et est reçu comme une provocation par les indépendantistes. Mais il y a plus
grave. Macron, dès son arrivée, exprime son souhait de ne se mêler en rien à la
campagne électorale sur l’indépendance ! Voilà un Président qui affiche
son désintérêt pour ce vote, propos qui ne peuvent que décevoir les partisans du
maintien du lien avec la France et encore majoritaires dans les sondages. Ce
message ne peut qu’aller renforcer ceux pensant que la France, n’en fait pas
assez pour l’île, s’est comportée comme un envahisseur pilleur de nickel, et ne
voit désormais plus d’intérêt à garder ces terres lointaines.
Ceci
est à rapprocher de son désintérêt pour la Guyane qui souffre d’un
sous-investissement dans les infrastructures, l’enseignement et la santé. Il a
d’ailleurs crû qu’il s’agissait d’une île. Pourtant ce département français est
très important pour l’industrie spatiale française, l’un de nos derniers
fleurons restants. Son mépris pour Mayotte, après sa visite dans l’île, transparait
également dans ses propos le 2 juin 2017 durant sa visite au centre de sauvetage
d’Etel dans le Morbihan : « le
kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » alors que ce problème d’immigration
ne fait que s’envenimer sans susciter un véritable intérêt du gouvernement.
Pourtant les habitants de cette île sont très attachés à leur lien avec la France.
On peut aussi citer les élections territoriales en Polynésie française où son
parti n’a même pas présenté une liste pour défendre le rattachement à la France.
Le seul parti français présent était l’UPR de François Asselineau, battu mais
au moins présent.
Tout
ceci ne peut plus être le fruit du hasard. Il s’agit d’une position délibérée
de dépouillement de la France de tous les territoires qui « rapportent moins qu’ils ne coûtent »
Les premiers visés sont ceux appartenant à la Collectivité d’Outre-Mer (COM), donc
ceux échappant à l’Union Européenne comme la Polynésie, Saint-Pierre-et-Miquelon,
Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin (encore qu’il s’agit de l’île
des milliardaires). Cette orientation est directement issue de celle de l’UE et
du recentrage sur l’Europe, position parfaitement en accord avec la politique
allemande de suprématie européenne. L’UE n’existe plus que par la volonté
allemande, même si les USA, d’une façon ou d’une autre, veulent y garder leur glacis
économique et militaire. Macron, pour qui la France n’a d’intérêt que comme
zone livrée à la rapacité des puissances économiques et bancaires, se moule de
bonne grâce dans ce schéma dont il espère être récompensé par une accession à la
Présidence de l’UE ou à un groupe de pays européens… Ceux du Club Med ?
L’actualité
nous a nourris d’un 1er mai où les pavés ont remplacé le muguet au
grand dam des manifestants pacifiques pour lesquels la représentation médiatique
a été réduite à la portion congrue. Les réactions du type « plus de forces
de l’ordre » se font tout de suite jour comme la solution nécessaire et
suffisante. Les réflexions sur les causes sous-jacentes à ces soulèvements révolutionnaires
et anarchistes, black blocks, zadistes, identitaires, etc., sont par-contre
laissées au placard des réflexions journalistiques et politiques. Si l’on part
de l’hypothèse, malheureusement de plus en plus évidente, selon laquelle une
entreprise de démolition du pays est programmée, on comprend le timing de
déploiement des forces de sécurité. Cette raison, ajoutée au fait que la
focalisation de l’opinion et des médias qui la manipule, permet de masquer un
passage difficile pour le Président et continuer à jouer la montre pour faire
passer la démolition des services publics en commençant par la SNCF. N’oublions
pas que Macron est sommé de suivre les Grandes Orientations de la Politique Économique
européenne. Or la privatisation des services publics, obligatoire pour une
véritable mise en concurrence, y est demandée sous peine de sanctions.
Du côté
des casseurs, vite traité de racailles, on devrait noter que ce public jeune n’est
pas en majorité issue des quartiers défavorisés, comme il est convenu de les
appeler, mais d’une jeunesse instruite et relativement aisée. D’autre part ceux-ci
ont une organisation et des relais internationaux présents aussi sur place avec
des jeunes venant de pays voisins. Le pouvoir le sait et a donc agi selon un
timing laissant ceux-ci se défouler sur les représentations de la société de
consommation et les matériels publics. Voyez-vous cela ressemble à la
révolution orange ou aux printemps arabes. Il s’agit d’un ballon d’essai mais quelle
puissance était derrière ces mouvements anarchisants ou fascisants dans ces
pays déstabilisés ? Un pays déstabilisé en appelle à l’aide étrangère. Une
organisation ne peut valablement agir sans une aide financière. Ni la France insoumise,
ni le FN ne se reconnaissent dans ce déferlement de violence urbaine et Macron
est aux antipodes comme s’il laissait faire sans se mouiller. C’est derrière la
toile de fond des commentaires gouvernementaux et politiques qu’il nous faut
désormais regarder et ceci peut être plus grave pour le pays que ce que l’on en
dit. Il ne s’agit pas d’une convergence de luttes contre un pouvoir décevant,
il s’agit d’autre chose… Ouvrez l’œil !
La France devient un maillon faible qui
attire les convoitises.
L’UE, voulue et conçue par les États-Unis,
bat de l’aile
Et la France a à sa tête un Président
dont l’avenir
Ne se situe déjà plus dans une France
A vendre et à dépouiller !
Sortons vite de l’UE !
Claude Trouvé
03/05/18
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