jeudi 3 mai 2018

L’actualité d’un Président qui brade et ridiculise la France



Macron, en ce 2 mai 2018, était en Australie non pour y défendre la langue de son pays mais pour faire miroiter sa connaissance de la langue de Shakespeare. Malheureusement comme son anglais est à base commerciale, nombre de subtilités de la langue lui échappe. Du coup il se prend « déliciousement » les pieds dans le tapis, et ce lapsus sexy porte à confusion la signification de son message de salutations à la Première Dame australienne dans un pays qui n’est pas spécialement francophile. Je peux en témoigner. Ceci nous a ainsi valu une caricature dans le Daily Telegraph avec la tête de Macron remplacée par celle d’un putois. Si une bonne pratique de l’anglais est utile dans ses conversations en privé même avec un interprète, le Président devrait, en dehors d’une phrase de bienvenue dûment contrôlée par un expert de la langue, affirmer notre langue qui se voit tomber en désuétude progressivement dans les grandes instances internationales où elle est la langue officielle au même titre que l’anglais. C’est d’ailleurs dans les usages protocolaires. Vu le coût d’un tel voyage où il va signer des contrats déjà négociés et rédigés pour en réalité redorer son image sur le réchauffement climatique dans un pays qui est l’un des grands pays fournisseurs d’uranium pour l’énergie nucléaire, on peut déplorer qu’il nous ridiculise.

Mais Macron n’en finit pas de salir son pays. Il arrive ce jeudi en Nouvelle-Calédonie, à six mois du référendum d’autodétermination, et se rendra samedi sur l’île d’Ouvéa où il ira se recueillir sur la stèle des 19 indépendantistes tués. Doit-on rappeler que ce déplacement qui intervient trente ans après la prise d’otage de gendarmes puis le massacre de leurs ravisseurs Kanaks s’est aussi soldé par 6 morts du côté des forces de l’ordre ? De toute évidence il est clair que les Kanaks n’apprécient pas cette visite sur les lieux du drame et se considèrent comme dans leur droit de résistance, comme une simple manifestation qui tourne mal. Ce recueillement aurait tout son sens si l’île exprimait dans six mois son choix de rester liée à la France, mais il est mal venu aujourd’hui et est reçu comme une provocation par les indépendantistes. Mais il y a plus grave. Macron, dès son arrivée, exprime son souhait de ne se mêler en rien à la campagne électorale sur l’indépendance ! Voilà un Président qui affiche son désintérêt pour ce vote, propos qui ne peuvent que décevoir les partisans du maintien du lien avec la France et encore majoritaires dans les sondages. Ce message ne peut qu’aller renforcer ceux pensant que la France, n’en fait pas assez pour l’île, s’est comportée comme un envahisseur pilleur de nickel, et ne voit désormais plus d’intérêt à garder ces terres lointaines. 

Ceci est à rapprocher de son désintérêt pour la Guyane qui souffre d’un sous-investissement dans les infrastructures, l’enseignement et la santé. Il a d’ailleurs crû qu’il s’agissait d’une île. Pourtant ce département français est très important pour l’industrie spatiale française, l’un de nos derniers fleurons restants. Son mépris pour Mayotte, après sa visite dans l’île, transparait également dans ses propos le 2 juin 2017 durant sa visite au centre de sauvetage d’Etel dans le Morbihan : « le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien » alors que ce problème d’immigration ne fait que s’envenimer sans susciter un véritable intérêt du gouvernement. Pourtant les habitants de cette île sont très attachés à leur lien avec la France. On peut aussi citer les élections territoriales en Polynésie française où son parti n’a même pas présenté une liste pour défendre le rattachement à la France. Le seul parti français présent était l’UPR de François Asselineau, battu mais au moins présent.

Tout ceci ne peut plus être le fruit du hasard. Il s’agit d’une position délibérée de dépouillement de la France de tous les territoires qui « rapportent moins qu’ils ne coûtent » Les premiers visés sont ceux appartenant à la Collectivité d’Outre-Mer (COM), donc ceux échappant à l’Union Européenne comme la Polynésie, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin (encore qu’il s’agit de l’île des milliardaires). Cette orientation est directement issue de celle de l’UE et du recentrage sur l’Europe, position parfaitement en accord avec la politique allemande de suprématie européenne. L’UE n’existe plus que par la volonté allemande, même si les USA, d’une façon ou d’une autre, veulent y garder leur glacis économique et militaire. Macron, pour qui la France n’a d’intérêt que comme zone livrée à la rapacité des puissances économiques et bancaires, se moule de bonne grâce dans ce schéma dont il espère être récompensé par une accession à la Présidence de l’UE ou à un groupe de pays européens… Ceux du Club Med ? 

L’actualité nous a nourris d’un 1er mai où les pavés ont remplacé le muguet au grand dam des manifestants pacifiques pour lesquels la représentation médiatique a été réduite à la portion congrue. Les réactions du type « plus de forces de l’ordre » se font tout de suite jour comme la solution nécessaire et suffisante. Les réflexions sur les causes sous-jacentes à ces soulèvements révolutionnaires et anarchistes, black blocks, zadistes, identitaires, etc., sont par-contre laissées au placard des réflexions journalistiques et politiques. Si l’on part de l’hypothèse, malheureusement de plus en plus évidente, selon laquelle une entreprise de démolition du pays est programmée, on comprend le timing de déploiement des forces de sécurité. Cette raison, ajoutée au fait que la focalisation de l’opinion et des médias qui la manipule, permet de masquer un passage difficile pour le Président et continuer à jouer la montre pour faire passer la démolition des services publics en commençant par la SNCF. N’oublions pas que Macron est sommé de suivre les Grandes Orientations de la Politique Économique européenne. Or la privatisation des services publics, obligatoire pour une véritable mise en concurrence, y est demandée sous peine de sanctions.

Du côté des casseurs, vite traité de racailles, on devrait noter que ce public jeune n’est pas en majorité issue des quartiers défavorisés, comme il est convenu de les appeler, mais d’une jeunesse instruite et relativement aisée. D’autre part ceux-ci ont une organisation et des relais internationaux présents aussi sur place avec des jeunes venant de pays voisins. Le pouvoir le sait et a donc agi selon un timing laissant ceux-ci se défouler sur les représentations de la société de consommation et les matériels publics. Voyez-vous cela ressemble à la révolution orange ou aux printemps arabes. Il s’agit d’un ballon d’essai mais quelle puissance était derrière ces mouvements anarchisants ou fascisants dans ces pays déstabilisés ? Un pays déstabilisé en appelle à l’aide étrangère. Une organisation ne peut valablement agir sans une aide financière. Ni la France insoumise, ni le FN ne se reconnaissent dans ce déferlement de violence urbaine et Macron est aux antipodes comme s’il laissait faire sans se mouiller. C’est derrière la toile de fond des commentaires gouvernementaux et politiques qu’il nous faut désormais regarder et ceci peut être plus grave pour le pays que ce que l’on en dit. Il ne s’agit pas d’une convergence de luttes contre un pouvoir décevant, il s’agit d’autre chose… Ouvrez l’œil !


La France devient un maillon faible qui attire les convoitises. 

L’UE, voulue et conçue par les États-Unis, bat de l’aile

Et la France a à sa tête un Président dont l’avenir 

Ne se situe déjà plus dans une France

A vendre et à dépouiller ! 

Sortons vite de l’UE !
 
Claude Trouvé

03/05/18

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