Les commentateurs se
penchent sur le sort de l’Italie en la regardant de haut comme si notre pays
était déjà parti dans les étoiles puisque son mentor le dit. Il le fait savoir
à l’Allemagne dont il fustige le comportement lors de la remise du prix
Charlemagne à Aix-la-Chapelle. Il le fait savoir par l’entremise de Bruno
Lemaire à l’Italie que celui-ci fustige pour avoir
un programme menaçant la stabilité de la zone euro. La France veut faire la
leçon à tout le monde mais comme le dit La Fontaine, elle voit la paille dans
l’œil du voisin pour éviter de voir la poutre dans le sien. Cependant Bruxelles
et la France s’affolent, l’Allemagne réfléchit. Le nouveau programme Italien
demande l’extinction de 250 milliards de sa dette, une paille ! Il se
trouve que c’est d’ailleurs approximativement le montant des créances
italiennes dans la Bundesbank, créances devenant ipso facto non recouvrables. L’Italie
veut desserrer le licou de l’austérité imposé par Bruxelles et ses Grandes
Orientations Économiques, et exprime clairement son intention d’augmenter le
SMIC et les retraites.
Toutes
ces orientations sont contraires aux directives européennes, appliquées strictement
par Macron, mais sont orientées vers une relance de la consommation. L’Italie
est globalement exportatrice, contrairement à nous, et la croissance peut être
boostée par la consommation. La démarche de relance de l’économie passe par une
diminution des charges sur les entreprises et une diminution de la charge
fiscale sur les particuliers. La relance sur les entreprises peut être
passagère, c’est un investissement de départ, mais la baisse de la charge
fiscale des particuliers doit être pérenne. Le résultat c’est la croissance et
l’augmentation du montant global de l’impôt sur les bénéfices des sociétés.
Ceci se traduit par une augmentation immédiate de la dette, à récupérer ensuite
au fil des années suivantes, ou mieux une diminution de la dette demandée par
l’Italie.
Si l’Italie y va un
peu fort, c’est sans doute pour négocier un compromis, mais c’est en gros la
vision de Trump aux États-Unis, vision semblant déjà porter ses fruits avec une
relance de la croissance au prix d’un déficit budgétaire plus important au
départ. Si la France a lancé un plan de subventionnement des entreprises avec
les 40 milliards du CICE sans véritable créations d’emplois puisque le nombre
de demandeurs d’emploi restent quasi stable, et si Macron s’est ingénié à
diminuer leurs impôts, il a à contrario fait pression sur les particuliers en
augmentant les taxes et les contributions tous azimut, et cela continue de plus
belle. Le résultat sur la croissance sera alors faible, pour la simple raison que
le pouvoir d’achat diminue, donc la consommation/habitant. Or c’est la majeure
partie de l’écoulement des productions nationales. Ceci s’ajoute au manque de
compétitivité des entreprises françaises, compétitivité que les largesses de
l’Etat aux entreprises ne suffiront pas à remonter.
La
politique d’austérité sur les consommateurs pour donner aux entreprises n’aboutit
en fait qu’à un transfert de richesses du bas vers le haut. On le voit dans la
distribution des dividendes aux actionnaires dans les entreprises du
CAC40, dont le pourcentage ne cesse de croître au détriment des salariés. La
France est à la traîne pour sa croissance par rapport à la moyenne européenne
et de l’OCDE. Elle le restera en suivant seulement mollement la croissance
européenne. Pendant ce temps, la précarité se fera de plus en plus sentir. Les
supermarchés aident désormais les fins de mois difficiles en ouvrant un crédit
de report au mois suivant. Les associations caritatives accueillent de plus en
plus de monde et cela commence à toucher des couches sociales autrefois
absentes.
Macron
crie victoire mais, d’après le Figaro, il veut 100 milliards d’économies en
urgence d’ici 2022 car la dette réelle est de 6.000 milliards si on
comptabilise le Hors Bilan du budget. Mais économiser 100 milliards, c’est
supprimer TOUTE l’Éducation Nationale. D’après Les Échos, l’urgence officielle
signifie que nous sommes en faillite alors qu’on emprunte 200 milliards cette
année. Mais si la France doit faire face à sa dette de 6.000 milliards dans le
cas d’un écroulement du Système, c’est vers les 1400 milliards de notre Épargne
que se dirigera la main de l’État, et si cela ne suffit pas il prendra sur les
10.000 milliards du patrimoine. Situation improbable me direz-vous. Selon La
Tribune, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a décidé vendredi de
limiter l’exposition des six principales banques françaises aux grandes
entreprises les plus endettées afin de contenir la montée de l’endettement des
acteurs privés en France. Le système bancaire est donc très fragile, même la
Bundesbank annonce pour la troisième fois un déficit de 3 milliards et les
faillites bancaires dans l’UE se succèdent à un rythme soutenu en Italie, en Espagne.
Compte-tenu des liens entre toutes les banques, le risque systémique est important et contribue à créer une situation
plus grave que celle de 2008.
Avec un déficit
budgétaire de près de 67 milliards en 2017 et un déficit prévu de plus de 83
milliards pour 2018, la France n’est pas prête à diminuer sa dette, alors le
fait que le ratio déficit/PIB diminue devient accessoire. La dette est détenue
à 80% par des étrangers et il faudra la leur rembourser même si la perte sera
générale sur la zone euro. La politique française c’est des paroles, du vent,
du vent européen, du vent mauvais emportant dans un tourbillon destructeur
l’argent de 99% des français vers une ploutocratie apatride. Ce tourbillon se
détecte partout et même dans la politique énergétique sur les énergies
renouvelables et la voiture électrique. Dans ces deux domaines l’État dépense
sans compter en subventions au nom de l’idée de la « décarbonisation » de la planète. Si la pollution des villes
peut trouver une amélioration avec cette voiture, celle-ci produit la plus
grande partie du carbone lors de sa fabrication, laquelle se fait dans quelques
centres industriels en milieu périurbain sur lesquels se déverse l’essentiel de
cette pollution. Les calculs d’experts montrent qu’une voiture électrique doit
parcourir beaucoup trop de kilomètres pour devenir moins productrice de
pollution qu’une voiture à moteur thermique.
Pour
les énergies renouvelables, le groupe d’experts mandatés par le gouvernement suisse
a montré que la plan énergétique suisse pour 2050, visant à remplacer le
nucléaire par des énergies renouvelables, était injouable et que celles-ci
demanderaient de faire fonctionner des centrales à gaz procurant finalement une
plus forte pollution. Tout cela rendrait le kWh plus cher sans garantir une
sécurité d’adaptation garantie de la production à la consommation. Par ailleurs
en France la Cour des Comptes, missionnée par le Sénat, a donné son avis sur la
loi pour la transition énergétique et la croissance verte, adoptée en juillet
2015 par le Parlement, qui fixe d’ambitieux objectifs en termes de
développement des énergies renouvelables (EnRia) : leur part devra en effet
atteindre 32% de la consommation finale d’énergie française d’ici l’horizon
2030. Cinq ans après un premier rapport dans lequel ils avaient fustigés le
montant élevé des engagements financiers de l’État, les Sages ont publié
un rapport le 18 avril dernier prenant en compte une évolution significative du
déploiement des EnRia sur les 10 dernières années. La part dans la consommation
énergétique finale est passée de 9,2% en 2005 à 15,7% en 2016.
Mais
cette progression a un coût. Rien qu’en 2016, le montant des aides aux énergies
renouvelables s’est élevé à 5,3 milliards. Un chiffre qui pourrait atteindre
les 7,5 milliards en 2023. Les Sages jugent par ailleurs regrettable que ces
soutiens publics profitent majoritairement aux énergies renouvelables
électriques (4.4 milliards d’euros accordés à l’éolien et au photovoltaïque) au
détriment des énergies renouvelables thermiques (567 millions d’euros pour le
bois-énergie, la biomasse ou encore la géothermie). Ces dernières représentent
pourtant 60% de la production tricolore. Les garanties attribuées au
photovoltaïque avant 2011 vont représenter 2 milliards d’euros par an jusqu’en
2030 « pour un volume de production équivalent
à 0,7% du mix électrique ». Surtout que, contrairement à d’autres pays
européens, la production électrique française n’émet quasiment pas de gaz à
effet de serre en raison de la part de l’énergie nucléaire et de
l’hydroélectricité. Enfin elle déplore qu’aucun champion industriel du
renouvelable n’ait émergé de la révolution énergétique malgré les sommes
investies par le gouvernement. « Les
objectifs en matière d’énergies renouvelables pour 2020 seront très difficiles
à atteindre en l’absence notamment d’une refonte indispensable de nos
procédures de recours contre certaines installations, victimes d’une opposition
systématique », explique le sénateur Jean-François Husson, faisant
référence aux projets de développement de l’éolien marin victime de multiples
recours.
Tout
cela coûte donc fort cher en subventions pour des résultats contestables,
surtout dans le cas d’un pays qui produisait 80% de l’énergie électrique par le nucléaire et dont la pollution carbone est
inférieure à 1% de la pollution planétaire. Pour les EnRia, les vrais gagnants
sont les entreprises de fabrication et d’implantation des EnRia, car cet argent
part en grande partie vers l’étranger emportant avec lui une bonne part des
subventions. Pour la voiture électrique, la décision gouvernementale de mettre
à disposition une borne de recharge pour 10 voitures électriques va encore générer
d’importants nouveaux coûts. Mais, compte-tenu de ce que nous avons vu plus
haut, la question est : « en avons-nous encore les moyens ? »
alors que notre consommation électrique est assurée puisque nous sommes
exportateurs et que le remplacement progressif du parc automobile par des
voitures diesel et essence moins polluantes est en cours. Remarquons aussi pour
la voiture électrique que les subventions de 2500 € par
achat profitent essentiellement aux acheteurs aisés vu le prix actuel. Le bonus
écologique total, part constructeur comprise, est de 6000 euros, soit pour un
parc prévu d’ici 2022 de 150.000 voitures un montant de 900 millions d’euros
sans compter le bonus sur la carte grise et l’installation des bornes de
recharge à 15.000 euros l’une.
C‘est
beaucoup de milliards manquant à la Santé, à la Sécurité, à la Justice, à
l’Education, aux handicapés, aux chômeurs et aux petits salaires alors que
toutes ces décisions engraissent des multinationales apatrides ou étrangères
pour la plupart, que ce soit pour les éoliennes, les panneaux solaires ou les voitures
électriques, comme Nissan par exemple.
Ce n’est pas d’un vent éolien dont la
France a besoin
Mais d’un vent de fronde contre cette
politique
De plus en plus capitaliste se
nourrissant
D’une austérité de plus en plus forte
Visant à réduire notre résistance
A un dépeçage programmé !
Claude Trouvé
22/05/18
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