Le
froid qui s’est abattu sur la France fait sentir à son peuple ce qu’est le
poids de l’engourdissement qui étreint ceux d’entre nous qui ont froid, les
sans ou sous abri, les SDF mais aussi les anonymes qui ne disent rien mais mendient
de la nourriture dans les rues ou dans les associations humanitaires, celles du
cœur qui n’étreint plus l’État. Quelle fierté peut avoir un peuple qui laisse
partir son argent vers la spéculation, les paradis fiscaux, qui réquisitionne
pour loger, nourrir des nouveaux arrivants, et qui abandonne les anonymes de la
mendicité à la charge des bénévoles ? On ne sait plus si ces associations
sont un bien ou un mal, car elles facilitent la démission de l’État dans l’un
de ses rôles fondamentaux, la protection du peuple. Avant la révolution, on
stigmatisait la féodalité et la royauté qui asservissaient et dépouillaient.
Mais
que fait-on aujourd’hui en citant à tout propos la République, la
démocratie et les droits de l’Homme ? La République une et indivisible, retourne
aux grands duchés réunis dans le sang pour faire la France d’aujourd’hui, bafoue
la voix du peuple, comme sur la Constitution européenne et la volonté de
non-fusion des deux départements alsaciens, et renvoie le référendum dans les
oubliettes. L’ouvrage majeur de Platon fait la critique de la démocratie dans
sa dégénérescence en démagogie et en tyrannie à cause de l'attrait qu'exerce le
prestige du pouvoir. Désormais le peuple accepte sans broncher les ordonnances,
entorses à la démocratie pour des urgences qui ne le sont que parce qu’il faut que
celles-ci, issues des directives de l’UE, soient mises en œuvre dans les six
mois autorisés, donc avant le 17 mars 2018. Nous y sommes, la démocratie oscille
entre démagogie et tyrannie !
La France
se dépouille de ses richesses. Le déficit budgétaire prévu pour 2018 est de 20%
supérieur au déficit réalisé en 2016 et la dette publique continue à augmenter.
Notre commerce extérieur accentue encore son solde négatif à plus de 60
milliards. La France jette par la fenêtre deux centaines de milliards avec les
énergies renouvelables et introduit de nouvelles nuisances pour la santé et l’environnement
(cf la série d’articles précédents). La croissance à 1,9% est inférieure à
celle de l’UE à 2,5%, et le taux de chômage supérieur. Pourquoi ? N’y
aurait-il pas un lien avec le fait que plus de 80% de nos lois ne sont que la
traduction des directives et normes de l’UE ? On a mis des œillères au
peuple, on l’a chapitré sur l’UE qui protège, sur le catastrophisme de la
sortie de l’euro, et il ne voit plus qu’une seule ligne droite, celle qu’on lui
assigne, celle tracée par l’UE, une autoroute sans sortie qui conduit vers une
seule destination. Cette destination est celle qui va réaliser les buts fixés
du Nouvel Ordre Mondial, cette nébuleuse qui remplit les poches des
multinationales et des banquiers, permet à l’Armée américaine et la CIA de
choisir ses ennemis à notre place, et ouvre toute grande la porte de la
mondialisation et de la libre circulation des capitaux devenus principalement
spéculatifs ou de prédation des ressources et des patrimoines des pays les plus
faibles.
Voilà
en réalité vers quoi notre avenir est tracé mais cette vision est
volontairement cachée. On va vous parler de moins en moins des chiffres du chômage,
par trimestre désormais pour cacher l’impossibilité de réduire le chômage. On
va vous cacher les raisons pour lesquelles la démographie baisse pour la
première fois en France. On ne vous dira pas que nos enfants de souche n’ont
plus confiance en l’avenir et qu’ils ne font plus d’enfants ou bien moins que
leurs parents. On ne vous dira pas que cette chute est d’autant plus grave qu’elle
signifie que la fécondité très supérieure des femmes arrivant et de celles
arrivées de première génération ne suffit plus à compenser la décroissance de la
fécondité des autres. Pourtant il suffit de se rendre dans les maternités ou de
discuter avec les personnels affectés pour constater la différence de fécondité
en particulier chez les femmes musulmanes. L’Allemagne confrontée à une baisse
de natalité a ouvert la porte d’une immigration de masse, mais elle a des
emplois non pourvus et un chômage très bas. En France nous n’avons pas de
travail à donner et nous accueillons en fermant les yeux sur les conséquences.
Le résultat c’est 200.000 arrivées et 120.000 départs des jeunes actifs au Royaume-Uni,
en Allemagne, en Suisse, au Canada, en Australie, et pour les plus diplômés aux
Etats-Unis. Alors le clivage entre les arrivants et les autochtones ne peut que
s’agrandir.
Sous
cette poussée d’un libéralisme dévoyé dans un mondialisme où la spéculation
prend le pas sur l’échange de biens et de ressources, la France se déchire. Il
y a une France d’en haut et une France d’en bas qui s’ignorent, mais lentement
vont arriver à se détester. Plus la France d’en haut regarde de haut la France d’en
bas, plus le fossé se creuse. Plus la France d’en haut se réduit en nombre,
plus elle s’enrichit et devient puissante, et plus la France d’en bas s’accroît,
plus elle s’appauvrit et plus elle devient dépendante. Les mots de cette France,
que représente Macron, deviennent terribles de mépris : « les Bretons sont incultes », «
les gens du nord sont alcooliques »,
ceux qui n’ont pas de costard n’ont qu’à travailler, ce sont ceux-là que l’on
croise dans les gares, haut lieu du populisme, les chômeurs qui n’ont pas de
travail devraient un peu plus se bouger, si les agriculteurs sont dans la merde
c’est qu’il n’ont pas fait ce qu’il faut pour l’éviter, et en plus ils sont
responsables de la pollution par le glyphosate. A la grande satisfaction des
laboratoires pharmaceutiques on impose les onze vaccins, sans qu’un véritable
débat scientifique ait eu lieu malgré des avis scientifiques très partagés. Les
parents n’ont pas le choix sous peine de sanctions, ils doivent vacciner leurs
enfants sans sourciller, l’incertitude au ventre, en se demandant pourquoi d’autres
pays ne vont pas dans cette voie. La tyrannie, c’est quoi au fait ?
Quel
œil peuvent jeter sur leur pays ceux qui cherchent un emploi, ou acceptent des
emplois moins payés que le voudrait leur qualification, ou demandant des temps
de trajet trop longs et coûteux, quand ils voient arriver une population que l’on
loge, qu’on nourrit jusqu’à ce qu’elle trouve un emploi qui coûtera moins cher à
l’employeur ? Quel œil sur leur pays peuvent jeter les retraités, qui sous prétexte
qu’ils ne sont pas pauvres à 1200 euros/mois, mais certains fatigués par un
passé de travail où la semaine légale n’était pas de 35 heures mais 42, 45, ou
48, ni les congés de 5 semaines mais 3, doivent encore payer pour leurs enfants
actifs après l’avoir fait pour les y amener ? Au nom de quelle solidarité
l’Etat abandonne son devoir de soutien aux déshérités, alors que la France est
le pays d’Europe comptant le plus de SDF par rapport à sa population. Que
peuvent attendre les français d’une politique économique qui reprend les
recettes précédentes et déverse notre argent sur les sociétés au profit d’ailleurs
surtout des plus grandes, en augmentant le nombre et le montant des taxes, et
celui du prix des tarifs publics au-delà de l’inflation, sous prétexte d’un
ruissellement vers le bas que justement la France du bas attend toujours ?
40 milliards sont déjà partis sans que le chômage baisse et on continue à en
verser avec un chômage qui ne baisse toujours pas et un PIB/habitant qui
diminue par rapport à la moyenne de l’UE.
La France
n’est pas encore la Grèce mais son patrimoine et ses terres passent sous contrôle
étranger, et la notion de service public est en train de disparaître au nom de la
rentabilité, placée dans l’efficacité supposée de la privatisation. Que peuvent
alors attendre les voyageurs qui vont voir arriver la concurrence sur le
ferroviaire, concurrence entre quelques sociétés qui s’entendront entre elles
comme les opérateurs téléphoniques ? La guerre des prix sera illusoire et
le service en low-cost pour la France du bas. La France se recroqueville comme
l’alpiniste surpris par la nuit et le froid des cimes qui se replie sur lui-même
pour se protéger. Il survivra peut-être, mais avec les pieds et les mains
gelés. La France se recroqueville sur ses métropoles, et les bureaux de poste
disparaissent et avec eux les classes, les gendarmeries et même les perceptions,
les mairies se regroupent, les voies ferroviaires sont livrées aux régions alors
que celles-ci voient diminuer leurs dotations.
Nos campagnes sont
vouées à la désertification, à la mécanisation de grandes superficies agricoles,
à l’élevage intensif où l’homme disparaît sous l’arrivée de l’agriculture à grande
échelle qui fera du bio ce que l’on fait déjà du non-bio, la baisse de la
qualité et le risque d’empoisonnement à grande échelle de notre santé. Mais les
accords européens du CETA avec le Canada, et avec le MERCOSUR vont ravager sur
leur passage la paysannerie qui travaille sur le marché intérieur ne laissant
plus aucune chance à des pans entiers de l’agriculture, mais en laissant des
secteurs agricoles pour les financiers de l’agriculture exportatrice. Cette
attitude suicidaire conduit justement au suicide, dernière alternative laissée
au paysan abandonné. Le rapport "Le
commerce à tout prix ?" publié aujourd’hui par foodwatch et
PowerShift, révèle le scénario catastrophe des cinq accords en cours de
négociations entre l’Europe et le Japon, le Vietnam, l'Indonésie, le Mexique et
le Mercosur. Ce rapport met en effet en lumière les menaces sur la protection
des droits sociaux, des consommateurs et de l’environnement, sur l’agriculture
et l’alimentation (importations de viande, normes sur les pesticides, OGM,
etc.), ainsi que sur nos processus démocratiques.
Avec de tels accords,
nous ne pourrons plus en Europe décider démocratiquement de nos normes, comme
interdire de nouveaux OGM ou décider des seuils de résidus de pesticides dans
notre alimentation. Le principe de précaution dont on nous rebat les oreilles
quand cela arrange le gouvernement est laissé au placard. Emmanuel Macron avait
déjà trahi sa promesse électorale sur le CETA dès septembre 2017, en acceptant
l’entrée en vigueur « provisoire » du CETA, alors que le rapport de la
Commission Schubert sur « l’impact du
CETA sur l’environnement, le climat et la santé » avait confirmé des
risques très importants. Il ne reste plus qu’une voie à suivre. Désormais les
accords de commerce ne doivent plus servir l’intérêt général, mais les intérêts
particuliers des multinationales.
Quand les français auront compris que
les effets ont toujours des causes,
Qu’il ne sert à rien d’en constater et d’essayer
d’en limiter les dégâts
En refusant d’en voir la cause dans son
abandon de souveraineté
Sous le prétexte dogmatique de l’UE qui
protège le peuple
Alors la France aura peut-être une
chance de survivre !
Claude Trouvé
01/03/2018
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