vendredi 30 mars 2018

Brexit en cours, Italexit et Frexit en débat


A l’heure où les médias ont occulté les grands mouvements géopolitiques par la recrudescence du terrorisme et les casseroles pendues aux basques de Sarkozy, il est temps de recentrer notre regard sur ce qui va changer le monde, et notre place dans celui-ci. Trois évènements de portée mondiale sont récents et d’une grande importance pour la paix et notre pays. Le plus éloigné de nous a eu lieu en Chine, où le Président de la Corée du Nord s’est rendu personnellement. Si nous ne savons pas grand-chose sur la tenue de leurs échanges, le fait en lui-même est d’une grande importance. Ceci signifie que la Chine fait le choix du réchauffement de ses relations avec la Corée du Nord aux yeux de tous les pays du monde. Le fait que cette rencontre précède la réunion historique des chefs d’État des deux Corée en dit long sur le basculement stratégique qui s’amorce comme je l’avais annoncé. Désormais le bras de la Chine traverse la Corée du Nord et s’approche de la Corée du Sud, fief jusqu’à présent du bras armé des États-Unis.

Ceci donne suite à la décision de pouvoir négocier les achats de pétrole en dollar ou en yuan, position qui s’appuie sur une convertibilité théorique du yuan en or qui devient de plus en plus crédible par l’augmentation des stocks d’or chinois et russes. La Chine vend à tout va ses bons du Trésor américain. La guerre contre le pétrodollar est enclenchée et c’est, avec la puissance militaire, les deux piliers de l’hégémonie américaine. Cette fois la première puissance économique du monde affronte la première puissance militaire sur le terrain monétaire et sur les zones d’influence. La vision du monde de Donald Trump, qui pense que les États-Unis doivent avant tout reconstituer leur puissance économique sur leur propre territoire, écarterait tout risque réel de guerre, mais celui-ci est contrecarré par l’Etat profond de la finance et du complexe militaro-industriel américains. Nul ne sait ce qui va se passer mais une chose est sûre, de grands bouleversements sont à prévoir sur lesquels l’UE n’a aucun pouvoir d’action. 

Par-contre le théâtre européen s’enflamme avec cette affaire de l’empoisonnement d’un espion retourné russe. La certitude britannique que ceci porte la marque des services secrets russes a été acquise très rapidement et l’ultimatum envoyé à Poutine pour une réponse sous 48 heures ne respecte en aucun point les conventions internationales sur les armes chimiques ou biologiques exigeant un délai de réponse de 10 jours au moins. La précipitation de nombreux pays, dont la France, pour expulser des diplomates russes, est un pas vers l’escalade sans qu’une commission de l’ONU ait pu enquêter. Nous avons pris le risque de voir ce conflit gonfler sans que des certitudes internationales soient vraiment acquises sur l’implication russe. Il y a quelque chose d’inquiétant dans cette attitude, comme si les occidentaux avaient envie d’en découdre avec la deuxième puissance nucléaire du monde. On note d’ailleurs le rétropédalage de l’Allemagne qui fait savoir que les diplomates expulsés pourront être immédiatement remplacés par d’autres diplomates russes en nombre équivalent. Les liens économiques étroits entre les deux pays n’y sont pas pour rien.

Mais les médias français ont donné peu d’écho à la fin de la première année de négociation sur le Brexit. Les britanniques ne s’en tirent pas si mal puisque des accords commerciaux avec l’UE pourront bien avoir lieu après la sortie de l’UE, ce qui était fondamental pour eux. Par ailleurs le poids de la redevance britannique à l’UE, de l’ordre de 20 milliards par an, a incité l’UE à prolonger au-delà de deux ans la période de transition sous réserve du maintien du paiement de la redevance et des retraites des salariés de la Commission Européenne. Le Royaume-Uni a donc un délai (facturé) supplémentaire pour réaliser sa sortie en douceur. Cela arrange sûrement plus l’UE que le Royaume-Uni, car la perspective pour tous les autres pays de l’UE de payer dès 2019 une redevance pour compenser celle du Royaume-Uni (2 milliards pour la France) n’enchantait personne. Mais l’important reste que, contrairement à ce que disaient certains européistes, le Royaume-Uni veut toujours sortir de l’UE. Theresa May entreprend d’ailleurs une tournée dans son pays pour expliquer sa démarche et les résultats acquis.

On peut comprendre que les avatars judiciaires de Sarkozy ont bien peu d’importance face aux évolutions géopolitiques et au ressenti des peuples européens pour eux-mêmes sur l’utilité de la construction européenne. L’Italie est en pleine réflexion avec des alliances politiques contre nature mais sur lesquelles plane l’ombre de la sortie de l’euro et de l’UE dans une Italie où les eurosceptiques frôlent de plus en plus la majorité, voire plus. Ce pays descend toujours un peu plus sous le poids de la dette et de l’euromark. C’est un scénario type grec qui se prépare, mais il n’est pas sûr que les italiens supportent la mainmise de l’Allemagne et du trio UE-BCE-FMI comme les grecs, vu le résultat dans ce pays du « Club Med ». La troisième puissance économique restante dans l’UE, et pays fondateur, est en plein doute. L’Italexit est dans l’air.

Mais en France la désinformation du peuple laisse encore le sentiment que l’UE est une assurance pour la paix et que la France n’est plus en mesure de lutter seule. Cela a commencé avec Mitterrand et la propagande européiste continue à masquer la faiblesse relative de notre pays dans une Europe allemande, taillée sur la prééminence de l’euromark. Le couple franco-allemand est une foutaise et un théâtre d’ombres où l’Allemagne trouve commode de laisser à la France l’illusion que ce couple est équilibré.

Il n’en est rien car le vrai couple est Allemagne - États-Unis. Les premières impressions des pays européens sur la renaissance de la France à travers son nouveau président ont déjà fait long feu. Les incursions des déplacements et initiatives françaises se heurtent rapidement au verdict allemand qui prévaut toujours. La France subit l’euro-mark et devient le laquais d’une UE où l’Allemagne détient un pouvoir qui dépasse celui de tous les autres pays. La France est en réalité seule, alors que l’Allemagne s’appuie sur l’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark, la Slovaquie, la République Tchèque, les pays Baltes, pays avec lesquels elle commerce ou utilise la main-d’œuvre et la production de pièces détachées. 

En dehors de son domaine maritime, les seuls vrais atouts de la France sont son siège permanent à l’ONU et son droit de veto au Conseil de Sécurité, sa force de frappe nucléaire, et son implantation en Afrique. Si elle a toujours ses droits internationaux, elle les perdra lorsque l’UE fédérale aura aussi capté réellement la politique étrangère vouée à la domination allemande. L’intégration d’une défense européenne dans l’OTAN signifie que nous devrons abandonner la décision de frappe nucléaire à l’OTAN. La prééminence de l’OTAN sur la défense européenne vient d’être réaffirmée avec force par les États-Unis. Quant à l’implantation en Afrique, nous ne maîtrisons rien et sommes en train de nous faire damer le pion par l’arrivée de la Chine et, par réaction, le nouvel intérêt des États-Unis pour ce continent bourré de richesses dans son sous-sol. Notre présence au Sahel, au Niger, au Mali, etc. ne donne pas une diminution du terrorisme dont on peut penser que son action de guerre arrange bien les puissances qui veulent s’implanter là-bas pour des raisons économiques ou religieuses. Pas d’argent, pas d’armes et pourtant tout cela vient de quelque part…

Les français croient, ou plutôt on leur fait croire, qu’en ayant vendu leur âme à Satan, ils ont regagné de la puissance et que la France est avec sa camarade allemande, le duo prospère qui va faire de l’UE une machine économique performante et que la voix de la France va retrouver l’écho qui était le sien dans le monde. Les Français s’accrochent à l’UE parce qu’elle portait en elle un beau projet de fraternité, de paix, d’égalité entre les peuples, de prospérité, une belle image d’un monde rêvé, un phare du monde de demain. Hélas cette idéologie, dont raffole les français, s’écrase sur une réalité qu’ils ne veulent d’autant pas voir qu’on leur cache l’envers du décor. La France est doucement en train de tout perdre, son identité, sa souveraineté, sa liberté, son patrimoine, sa langue pour un globish envahissant, son rayonnement du siècle des Lumières. Par l’UE, adepte du mondialisme, la France ne s’ouvre pas au monde, elle se recroqueville sur elle-même. L’UE finit par séparer les peuples qui se retirent d’une volonté commune et font valoir leurs spécificités. Elle a entrepris, avec le soutien direct et la porte ouverte aux régions, de déstructurer les nations pour rebâtir les Etats-Unis d’Europe en oubliant que l’histoire de l’Amérique du Nord est totalement différente de celle des peuples européens pour lesquels même les langues différentes montrent des identités totalement différentes et une histoire maculée de conflits historiques. 

Les français croient encore en l’UE, mais la France de toujours sait qu’elle va y mourir. Son destin est d’y disparaître tant que nous ne cesserons pas de croire au miracle d’une grande idée qui n’est qu’un mirage. Après la deuxième guerre de 39-45, les français ont respiré le vent de la liberté et ont œuvré avec courage à la reconstruction du pays. Ils avaient un but et ont même chassé leur sauveteur devenu un envahisseur au cri de « US go home ». Cette France-là n’avait pas peur et elle défiait le monde avec le paquebot et l’avion les plus rapides du monde. Folies ont dit certains, oui mais ces folies-là galvanisent un peuple. Cette France a su se donner une force nucléaire indépendante qui en a fait un pays à respecter, même de ses libérateurs. En 1980 la France était le pays à imiter et promis à un avenir radieux. Il nous faut retrouver cet élan qui brise les chaînes, qui fédère vers un but commun, redonner une nouvelle image à notre pays. C’est celle d’un pays qui peut parler sans en référer à des maîtres, qui respire le bien-vivre, la soif d’égalité, et où chacun est fier d’y vivre et d’en donner l’image au monde entier. L’élan brisé peut renaître, sortons de l’UE, de l’euro et de l’OTAN et, comme les Britanniques, croyons en notre force de vivre en peuple libre dans ce pays bien nommé, celui des Francs.
 
Décillons nos yeux, l’UE, mal fondée, est un mirage. 

Plus elle se construit, plus elle nous détruit.

Pétain a cru pouvoir être un partenaire 

Des visions hégémoniques allemandes

Le résultat fut sa mise en captivité. 

Notre France libre doit le rester

Sortons de l’UE et de l’OTAN.

Claude Trouvé 
29/03/18