Le
déferlement médiatique, repris opportunément par le gouvernement en vue de
capter un maximum de votes d’électrices, n’est pas que le fruit d’un évènement
circonstanciel advenu de l’autre côté de l’Atlantique dans un milieu artistique
particulier, le cinéma. Je n’ai aucune qualification philosophique pour aborder
ce sujet, souvent évité par les politiques parce qu’il est clivant et à double
tranchant. Mais mon âge et la limite basse de mes ambitions politiques me
laissent le champ libre à une réflexion basée sur une analyse de bon sens aidée
par l’expérience d’une vie. Je tiens tout de suite à dire que j’ai eu le plus
grand respect pour les femmes, dans une vie qui tire à sa fin, et que les propos
qui vont suivre ne sont animés d’aucun désir de revanche sur l’autre sexe.
Alors une fois n’est pas coutume, c’est un peu de ma vie qui servira de support
à cet article.
Si l’histoire
est pleine d’exemples de femmes ayant régné sur les hommes bien avant
Cléopâtre, elles ne représentent évidemment pas la majorité de ceux-ci. Elle
nous indique néanmoins que les femmes peuvent s’affirmer dans n’importe quel
contexte. Cela tient essentiellement au fait que l’humanité ne peut se perpétrer
sans elles, la procréation ne se faisait pas sans elle. J’emploie le passé,
parce que sur ce point les choses pourraient changer grâce ou à cause des
progrès de la science ce qui pourrait bouleverser les équilibres sociétaux.
Cette supériorité féminine explique beaucoup de choses sur la plupart des
religions. Viscéralement l’homme sait qu’il n’est pas indispensable à la survie
de l’humanité en tant qu’individu, et qu’un mâle suffit pour procréer chez
plusieurs femmes. Dans certaines espèces animales il suffit d’un seul mâle pour
une meute, un troupeau, et les mâles sont soumis à la compétition pour gagner
leur place. Les femelles l’entendent ainsi pour que le plus fort des mâles
perpétue l’espèce.
L’homme,
qui parade, regarde de haut les femmes, dévalue leur travail, les humilie par
des gestes ou des paroles déplacées et va parfois jusqu’au viol, n’est que la
représentation invisible de l’homme qui a peur, mais ressentie par lui de façon
subliminale lors de l’acte. L’homme est en fait sur la défensive depuis qu’il
est sur terre car il sait qu’il y a un combat des sexes dans lequel il ne part
pas gagnant. Je sais que beaucoup d’hommes pensent qu’il n’en est rien, je
crois profondément qu’ils ont tort et que l’histoire de l’humanité me donne
raison. L’homme a la force, la femme la ruse et le charme. Chaque sexe utilise
en permanence ses propres armes. L’homme se fait fort devant les femmes de
pouvoir exécuter des actes difficiles ou impossibles pour elles. La galanterie
de l’homme, qui met une valise lourde dans un porte-bagage, est l’expression de
sa force qui justifie son utilité. Mais cette force s’exprime tout aussi bien
dans le viol. A contrario une femme peut faire tomber un homme sous son charme
et lui enlever toute force, toute volonté. C’est l’exemple banal du sourire et
des yeux papillonnant de la femme arrêtée sur la route par la police. Evidemment
il y a des hommes qui savent charmer mais c’est un atout secondaire dont le but
est essentiellement une expression d’un désir sexuel.
Bon
vous allez me dire que je fais fi de l’égalité dans le travail, dans la
promotion professionnelle, et du harcèlement sexuel. Loin de moi la pensée de
vouloir nier ceci ou blanchir l’homme des actes de freinage à l’arrivée des
femmes au pouvoir dans la vie professionnelle ou dans la politique. Je ne nie
pas non plus qu’il y a là une injustice et que l’usage de la force musculaire
ou du pouvoir doit être sanctionné et moralement condamné. Mais si cette
attitude de l’homme dans les grandes évolutions de l’humanité a toujours été d’assurer
sa supériorité matérielle, c’est qu’il y a une raison profonde, ce ne peut être
le fruit du hasard comme un dé mâle sorti au jeu de la chance. Oui l’homme a usé
de sa force et de tous les stratagèmes pour palier à cette infériorité
originelle, jusqu’à faire croire à la femme qu’elle était inférieure à lui, ce
qui est un véritable mensonge.
Dans
bien des activités la femme lui est supérieure, et celles-ci se voient dans les
sociétés primitives. On note au passage qu’il y a des inégalités de base dans
la capacité d’exercer certaines d’entre elles. Ce qui remet déjà en cause la
notion d’égalité de compétence dans une même activité. Qu’entend-t-on par
compétence ? Est-ce pour une femme d’être capable de faire ou de le faire
aussi bien qu’un homme et inversement pour un homme ? J’ai eu à trancher
pour des embauches entre hommes et femmes, il se trouve que j’ai souvent préféré
des femmes et que je n’ai jamais eu à m’en plaindre. Sauf que, la mode de la
promotion positive des femmes ayant atteint l’entreprise, j’ai ragé de voir une
femme ravir une promotion à un homme à cause de cela et uniquement à cause de
cette orientation politique. Comme quoi les femmes n’ont pas toujours été défavorisées,
même si ces cas sont marginaux.
Je
suis né dans une famille, où du côté de ma mère, le matriarcat imposait sa loi.
Ma grand-mère, éleveuse et agricultrice imposait sa loi sur la ferme et ses
alentours immédiats (poulailler, lapins, écurie, étable, jardin) ainsi que sur
la gestion financière. On était dans la période qui a suivi la première guerre
mondiale. Ma mère a un temps été PDG d’une PME à succursales multiples, avec
une centaine de salariés hommes et femmes. Elle assurait tout ce qui touchait à
l’administration, aux achats, à la gestion des stocks et à toute la partie
financière. Mon père n’était que vice-président, responsable des ateliers. Nous
étions dans les années 50-70 et il n’y avait pas beaucoup de femmes PDG. Ma
mère se riait des mouvements féministes. Elle n’avait peur de rien et tenait
tête à n’importe quel homme galonné ou non. Elle prétendait que les femmes ont
des atouts supérieurs, et qu’elles n’ont qu’à s’en servir. Ma mère était
tellement persuadée de la supériorité féminine qu’elle a pleuré lors de ma
naissance en découvrant mon sexe mâle.
Cette
histoire personnelle révèle que les femmes ont été maintenues dans les plus grandes
périodes de l’humanité en état d’infériorité pour la simple raison que l’homme
sait qu’elles ont sur lui une supériorité originelle de survie de l’espèce.
Ceci m’amène à dire que la mise en œuvre d’une égalité stricte dans le monde du
travail ne cessera pas le combat de la supériorité féminine. Les cas de
harcèlement sexuels, condamnables évidemment, qui aboutissent de plus en plus
devant la justice par simple dénonciation et qui rendront coupable l’homme dès
que le soupçon d’utilisation de la force, au sens large, sera avéré, ne pourra
être compensé par les jugements où des hommes se plaindront d’un harcèlement
psychique de tous les instants, dont les femmes savent mieux user que les hommes.
En effet ces faits sont très difficiles à prouver, et la justice devra trancher
entre paroles et paroles le plus souvent, ce qui donnera peu de condamnations
de femmes. L’homme d’ailleurs conscient de cela, subira sans broncher, divorcera
à ses torts ou préfèrera même se suicider (je sais de quoi je parle) si la vie lui
devient insupportable. J’ai personnellement connu plusieurs de ces cas.
Alors
ceci pose des questions d’évolution sociétale très complexes. Je crois que le
fil directeur des actions à mener pour améliorer la vie en société devrait être
avant tout la défense du faible par rapport au fort, au puissant. Si je prends
le cas de la jeune employée dans un supermarché, coincée dans l’entrepôt, et
sommée de se laisser faire par son chef sous peine de renvoi, il faut que cet
acte soit facilement connu de la justice, les moyens pour cela mis en place, et
le coupable condamné. J’ai eu à juger un cas plus difficile en tant que
dirigeant sportif au niveau national, dans un Centre d’Espoirs féminines, celui
du responsable du Centre. La jeune fille était à quelques mois de sa majorité
et connue pour être une aguicheuse. La sanction est tombée vu le niveau du
poste et de ses responsabilités, mais à quelques mois il ne se serait rien
passé vraisemblablement. A l’autre bout du harcèlement sexuel, il y a le milieu
du spectacle où par le bouche à oreille toutes les femmes savent que le sexe y est
roi, mais contrairement à la jeune salariée de supermarché, elles sont averties
et choisissent souvent de gagner beaucoup d’argent par tous les moyens. Enfin
qui peut affirmer que quand les femmes détiennent le pouvoir dans le monde du
travail, des hommes ne bénéficient pas d’une promotion canapé, ou pire ne sont
pas soumis à un marché sous contrainte ?
Nous
sommes partis sur une ivresse de la vitesse de décision qui préfigure une
société irresponsable en voie de destruction. La réflexion demande du temps, on
ne lui en laisse plus. La précipitation n’est jamais productrice de bonnes
décisions. Le Chef devient celui qui sait tout, juge sur l’heure, mais surtout
fait comme bon lui semble, bon pour lui d’abord et bon pour ses maîtres.
Dans toutes les réformes sociétales on
joue sur un équilibre
Qui s’est forgé au fil des siècles,
voire des millénaires.
Je trouve que l’on traite bien trop
facilement
De questions complexes et engageantes
Dans un processus qui peut devenir
Un combat permanent et fou !
Claude Trouvé
08/03/18
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