Il n’y
a plus grand-chose à dire sur la vision politique de Macron sinon qu’il est l’exécuteur
incompétent des directives européennes sous le contrôle « bienveillant »
d’Angela Merkel, mère tutélaire qui a même envoyé un de ses hauts représentants
assister à un Conseil des Ministres français. C’est comme l’inspecteur qui
vient visiter un professeur de collège… avec bienveillance. Mais l’élève Macron
prend la précaution de faire lire ses discours, qui pourraient mettre en cause ce
pays voisin, par l’œil « maternel » de la Chancelière. Depuis
quelques jours, Macron est inquiet, car celle-ci se débat dans une crise politique
qui lui laisse peu de temps pour s’occuper de son poulain français. Du coup
Macron réunit un Conseil restreint exceptionnel pour se rassurer sur l’attitude
à prendre devant ce vide politique dans le duo franco-allemand.
Fort
heureusement il peut occuper le terrain en s’intéressant au harcèlement sexuel,
savamment mis en lumière par les médias, et se fend d’un discours ou plutôt d’une
grand-messe et des mesures qui détournent l’attention et vont un peu rassurer
son électorat féminin. Ce train de mesures n’aurait pas dû mobiliser un
Président, qui en fait opportunément une cause nationale, alors que son rôle
aurait été d’en faire une cause occidentale, sinon c’était la tâche d’un
Premier Ministre. Mais, ne pouvant plus s’exprimer sur l’Europe, son credo qui
justifie la poussée « élito-médiatique » qui l’a amené au pouvoir, il
occupe le terrain et mobilise les télévisions. Le Président des riches s’astreint
à visiter les Restos du cœur de la Grange-aux-Belles, dans le 10ème arrondissement
de Paris, le 21 novembre à l'occasion de l'ouverture de la campagne hivernale
de l'association. Il ose distribuer des sourires et des encouragements à des bénévoles
qui pallient tant bien que mal aux carences de l’Etat sur l’aide à la pauvreté.
A la question de savoir si ce n'est pas un problème qu'il y ait les Restos, il
répond "Ah oui, c'est un problème"
tout en esquissant un sourire pour un selfie. Trois petits tours, un bain de
foule et Macron s’en va avec les télévisions pour lesquelles le reportage n’a d’autre
intérêt que celui de faire briller le Président dont l’indécence vient toucher
à son comble !
J’ai
eu l’occasion de parler de l’incohérence de notre politique étrangère où l’on
va donner des leçons à la Russie, à l’Iran, à la Chine et à l’Arabie Saoudite,
parce que l’on se sent soutenus par les Etats-Unis, puis de même dans les pays
de l’Europe de l’Est, parce que l’on se sait autorisé par l’Allemagne. Dans
tous les cas les résultats obtenus rencontrent au mieux un silence poli sur les
critiques, et parfois des contrats signés mais qui sont l’œuvre essentiellement
des grandes sociétés. Mais en Pologne nous avons frôlé l’incident diplomatique
et Macron a été prié de rentrer s’occuper de ses concitoyens.
La
visite du Président en Afrique avec un discours s’adressant à toute l’Afrique
est en porte-à-faux avec les craintes sur le franc CFA et les difficultés à
redonner au Mali une véritable indépendance et une capacité à régler le problème
berbère entre autres. La sécurité n’y règne toujours pas mais la corruption se
développe et on assiste à une levée de la résistance à l’occupant français.
Avant de s’occuper des nations africaines tournées vers le monde anglo-saxon,
et celui de toutes les autres anciennes puissances coloniales, qui accueillent
favorablement l’arrivée des subsides chinois de construction des
infrastructures nécessaires au développement de leurs pays, Macron ferait bien
de faire de même déjà sur l’Afrique francophone qui nous échappe.
Justement
il s’agit de gros sous et dans ce domaine Macron ne brille pas par la cohérence.
Prendre de l’argent aux retraités pour le donner au monde privé du travail
laisse rêveur car les deux sont les consommateurs qui font marcher l’économie
du pays. Prendre à Paul pour donner à Pierre n’a jamais enrichi les deux. Le
soi-disant redémarrage de l’économie en fin 2016 n’a toujours pas fait reculer
le chômage. Elle était pourtant bâtie sur une distribution de cadeaux aux entreprises
qui devaient créer un million d’emplois. Macron recommence sous une autre forme
qui va enrichir de nouveau les très grandes entreprises et qui ne peut donc que
produire les mêmes effets. Par ailleurs les cadeaux doivent être financés et on
le constate dans le budget de l’État qui prévoit un accroissement significatif
pour 2018 en atteignant 82,9 Mds€, soit 8,3% par rapport à celui
prévu pour 2017 et 33,5% par rapport à 2016 ! L’élan printanier de Macron risque
de butter sur l’hiver qui vient.
La Commission
européenne vient d’ailleurs d’épingler ce projet de budget français 2018 (avec
cinq autres pays) estimant que leurs prévisions budgétaires pour l’année
prochaine présentaient un « risque de non-conformité » avec les
règles européennes. Bigre ! Nous voilà retoqués par Moscovici, notre
ancien Ministre des Finances qui avait brillé par son incompétence. Mais cette
fois, Moscovici fait trembler Macron qui va devoir revoir sa copie et trouver
en plus les 10 milliards « volés » aux entreprises sur les dividendes
dans une tractation difficile avec des grands lobbies. D’autant que pour le cas
de la France, la Commission remarque « un écart important » entre le budget
présenté et la « trajectoire d’ajustement requise » pour atteindre l’objectif
d’assainissement de ses finances publiques. Vu les chiffres de déficit cités
plus haut, on peut même penser que nous tomberons, cette année encore, sous le
coup d’une procédure pour déficit excessif. Car de plus notre dette s’aggrave et
affleure les 100% du PIB et ne respecte pas les 60% du PIB demandés.
Un budget
si mal ficelé avec des économies essentiellement demandées aux collectivités
territoriales n’annonce rien de bon. De toute évidence celles-ci ne pourront
pas réaliser les objectifs et on peut s’attendre à une diminution des services
et du personnel, ainsi qu’à une augmentation des impôts. Ceci se traduira par
une diminution du pouvoir d’achat des consommateurs, donc à une baisse d’activité
des entreprises attachées au commerce intérieur, et confortera la pression sur
les salaires et les licenciements. Pour les multinationales l’optimisation fiscale,
et les délocalisations leur permettront de résister. Cela n’empêche pas Macron
de consentir des cadeaux pour les routiers et autres en ajoutant du
corporatisme à une politique fiscale et économique incohérente.
Même
le secteur énergétique est d’une incohérence totale. On ne sait plus si on
arrête ou non les centrales nucléaires selon le plan énergétique prévu. On
subventionne à mort la voiture électrique, mais on avertit les français d’un
risque de coupures d’électricité pendant l’hiver, et on veut aussi arrêter les
centrales thermiques au charbon. Aucun plan permettant d’accueillir un parc
automobile essentiellement électrique, demandant de l’ordre de 20 réacteurs
nucléaires dont la mise œuvre demande d’être prévue dix ans à l’avance, n’est
prévu. Mais quid des économies quand on sait que les énergies renouvelables (5,5%
de la production électrique) coûtent déjà 5 Mds€/an aux ménages… et que les
surcoûts de la transition énergétique vont exploser dans les prochaines années…
Au total les surcoûts se montent à 23 Mds€/an en 2016, et, si la loi sur la
transition énergétique perdure en l’état, ils se monteront à 70 Mds€/an en 2030.
C’est 3,4 Mds€ de
plus par an sans garantie de faire face à la consommation en toutes
circonstances.
Quand l’incompétence génère l’incohérence,
Compensée par l’enfumage du discours,
L’indécence d’un comportement
De mépris du peuple est signe
D’un pouvoir monarchique
Aux mains de l’Étranger !
Claude Trouvé
27/11/17
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