Si
la Catalogne a donné l’occasion aux médias de faire la une de leurs éditoriaux,
ce n’est sans doute pas par hasard. Cette histoire, qui ne va pas se terminer
par le départ de son leader, montre la complicité de ceux qui financent ce
mouvement et le conseillent avec l’UE, soutenant l’Espagne en paroles mais
accueillant sans réserve le leader catalan en son sein, à Bruxelles. Ceci met à
jour l’effet néfaste d’une construction européenne désormais forcée vers le
fédéralisme et la disparition progressive des nations. En effet si par temps
froid, vous avez mis sur votre chemise, un pull et une veste, vous allez
enlever la veste avant de mettre votre parka pour sortir. C’est exactement ce
qui se passe avec l’UE parka, la veste Etat devient inutile. Il est donc fatal
que les régionalismes se fassent jour, historiquement existants ou créés de
toutes pièces comme certaines superrégions françaises. Le sentiment d’unité
autour d’une langue et (ou) d’une supériorité économique exacerbe le sentiment
régionaliste d’autonomie jusqu’à celui d’indépendance. C’est un repli égoïste
sur soi mais aussi une nouvelle dépendance dans le cas d’appartenance à l’UE.
L’UE par sa dynamique
d’extension a tendu la main aux mouvements séparatistes en Yougoslavie, en
Géorgie, mais aussi en Ukraine en avalisant le coup d’Etat qui a porté
Porochenko au pouvoir, et ce avec la participation de la CIA, du MI6 et du
Mossad. Les Etats-Unis imposent désormais l’OTAN dans la partie de l’Ukraine
restée sous contrôle du gouvernement de Kiev et envisagent de déployer leurs
troupes aux frontières de l’Ukraine avec la Russie. Le prétexte de l’ennemi
russe qui aurait envahi les oblasts sécessionnistes de Donetsk et de Louhansk suffit
à justifier cette ingérence dans la complicité UE-USA d’arrimer l’Ukraine au
camp occidental. Cette action d’ingérence permet de couper toute liaison entre
les sécessionnistes et la Russie. Elle paralyse ainsi leur économie, étroitement
liée à la Russie, et la logistique de leurs troupes. Elle est en fait une
réponse à l’initiative russe de déploiement des casques bleus en vue d'assurer
la sécurité des employés de l'OSCE présents sur la ligne de contact entre les
Forces gouvernementales et les brigades populaires des républiques
autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Du coup les États-Unis se sentent
obligés de trouver cette proposition russe : « intéressante ». En langage diplomatique, cela veut dire vous
pouvez vous la mettre où je pense.
Des informations révèleraient
que Kiev dans la loi ukrainienne sur « l’éducation » privilégie
certaines langues européennes comme le Polonais alors que la population
russophone est privée d'être instruite dans sa langue maternelle, celle qui est
utilisée couramment sur une partie importante de l’Ukraine. La Russie appelle
la communauté internationale à faire respecter les droits de la population
russophone. La Hongrie est frappée par le fait que la Pologne n’ait pas
condamné une nouvelle loi ukrainienne discriminant les droits des minorités
nationales. En effet le problème ukrainien n’est pas limité aux anciens oblasts
de Donetsk et de Louhansk. Par exemple l’oblast de Kharkiv s’est opposé au
gouvernement euro-maïdan de Kiev, mais ses édiles ont été physiquement écartés par
envahissement des locaux administratifs. Donetsk et Louhansk ont eu le temps d’organiser
un référendum d’autodétermination, dont le succès est dû au refus de Kiev de
permettre l’utilisation de la langue russe. Ces deux oblasts se sont déclarés
Républiques indépendantes et sont entrées dans un conflit armé devant l’emploi
de la force par Kiev. Mais en dehors de ces trois oblasts, six autres oblasts
ont des minorités russophones dont la Crimée.
La
Crimée a procédé à un référendum d’autodétermination qui a statué pour l’indépendance
à une écrasante majorité de voix. Mais la présence russe sur Sébastopol a fait
hésiter le pouvoir de Kiev et l’indépendance a été proclamée sans heurts puis la
Crimée a demandé son rattachement à la
Russie. L’accord de la Russie pour un statut de République autonome a déclenché
les sanctions des États-Unis et de l’UE sur la Russie à laquelle on reproche un
soutien logistique à Donetsk et Louhansk, désignés comme les Novorusses. Les
troupes russes assurent la défense de la Crimée contre Kiev qui tente de priver
celle-ci d’électricité. Un câble sous-marin a été tendu à partir du territoire
russe et un pont reliant la Crimée à la Russie au-dessus de la mer d’Azov est
en construction. Près de trois ans après le début de la guerre dans l'est de
l'Ukraine, aucune issue n'est en vue. Pourtant tout le monde sait que ces
territoires sont perdus pour toujours et que Kiev n’a tout simplement aucun moyen
de les contrôler sans l’assistance russe. Si les Russes avaient voulu conquérir
militairement une partie de l’Ukraine, ils l’auraient fait dès 2014, au
contraire ils ont fait un immense effort pour ne PAS intervenir directement,
même si cela leur a coûté beaucoup de capital politique (il y en a encore
là-bas qui disent que les Russes ont « vendu » le Donbass).
Poutine
sait bien que ce n’est pas un but politique raisonnable qui discréditerait son
pays. Par contre il ne peut envisager de voir l’OTAN s’installer aux frontières
ukrainiennes avec la Russie et contrôler les échanges économiques avec l’Ukraine.
A l’inverse les États-Unis font le forcing pour implanter l’OTAN en Ukraine.
Ceci est tellement patent que : « La
Hongrie ne peut pas soutenir l'aspiration de l'Ukraine à l'intégration, c'est
pourquoi elle a mis son veto à la convocation du sommet Ukraine-Otan en
décembre », a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères. Les
Etats-Unis piaffent devant la lenteur de l’UE à intégrer l’Ukraine et veulent
aller au plus pressé contre l’ennemi russe. Tant que le duo UE-USA tentera de
régler le problème sans respecter les droits des russophones et l’indépendance
des nouvelles républiques en opposition avec la Russie, le problème restera en
l’état.
Mais
le gouvernement de Kiev est corrompu jusqu’à l’os et très influencé par les
néonazis minoritaires mais disposant d’une importante force militaire. Le pays
s’appauvrit et rentre en détresse économique ne pouvant plus payer son gaz à la
Russie. L’hiver arrive et l’approvisionnement est aux mains des russes. Poutine
a désormais la haute main sur ce conflit qui ne cesse de faire des morts et des
blessés ruinant un peu plus l’économie du pays. Les accords de Minsk sont
bafoués depuis de nombreux mois et l’UE ne peut pas intégrer un pays dont une
partie a déclaré une indépendance non reconnue par l’ONU. Le vrai problème est
l’OTAN et les relents de la politique hégémonique des USA où Trump ne maîtrise
pas encore ses « néocons » qui veulent la continuer. Pourra-t-il expurger
son administration, une partie des échelons militaires, et une mise au pas de
la CIA… avant d’être destitué ? La paix du monde peut en dépendre.
On
pourrait parler des Kurdes, un peu plus loin de nous. Mais il faut s’intéresser
à l’Europe où l’UE ne cesse de vouloir étendre son territoire et de le
morceler. Macron lui-même dépouille progressivement le pouvoir central vers les
nouvelles régions. Les paroles de l’UE ne sont pas en accord avec ses actes. Le
Monténégro a été reconnu sans discussion, ce n’est pas le cas pour les régions
séparatistes prorusses de Géorgie et d’Ukraine. Par contre elle laisse le
dirigeant catalan, ayant bafoué la constitution espagnole, s’exprimer devant
les médias, et la Belgique veut prendre son temps pour examiner le mandat d’arrêt
européen et décider sa remise à l’Espagne. Cette remise ne peut être refusée
qu'en cas d'amnistie, de jugement déjà rendu dans un autre État ou pour cause d’âge.
Les contrôles doivent être réduits au minimum : la peine encourue doit
être d’au moins un an et le pouvoir judiciaire espagnol doit s’engager sur une
peine d’au moins trois ans. La Belgique parle pour vérifier cela d’un délai
possible de 60 jours ! Cela s’appelle un traînage de pieds… le temps que l’accusé
disparaisse dans la nature hors de l’UE et que l’on retrouve un autre
personnage pour continuer la lutte de la régionalisation catalane à aider
en sous-main ?
Depuis la création du Comité des Régions
à Bruxelles,
Les liens directs entre l’UE et la
plupart des Régions,
Ont encore amplifié leur influence et leur
écoute.
Les désirs d’autonomie et d’indépendance
En sont la conséquence directe voulue !
Claude Trouvé
04/11/17
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