La
politique française n’appelle guère de commentaires avec deux anciennes gauche
et droite qui se cherchent des raisons d’exister tant il leur est difficile de
trouver des axes politiques qui donnent des voies suffisamment différentes du
méli-mélo de la politique du Président. Ce dernier a pourtant un axe fort,
c’est l’Europe. Or l’UE, encore pour l’instant bâtie sur l’économie et la finance,
dicte une politique budgétaire et des objectifs économiques et législatifs qui
s’imposent à la France. Or aucun parti ne rejette l’UE et se contente de
critiquer morceau par morceau ce qui fait l’essentiel de la politique du
Président. Le degré de réelle souveraineté de la France s’amenuise de jour en
jour. Nos enfants deviennent réellement autonomes quand ils gagnent leur vie et
gèrent leur budget, ceci est valable aussi pour l’indépendance des nations. La
France l’a perdu budgétairement mais elle l’a perdu sur la Défense Nationale
par son intégration à l’OTAN qui lui impose de suivre le pays qui la dirige
militairement, les États-Unis. Mais en perdant la maîtrise de ses frontières la
France ne peut s’opposer à la politique migratoire imposée par l’Allemagne,
pays en proie à une perte démographique inquiétante.
Elle
ne peut pas s’opposer aux rachats du patrimoine français par des sociétés
allemandes, comme Siemens sur Alsthom hydraulique, mais aussi hors UE comme les
Etats-Unis, la Chine, le Qatar, l’Arabie Saoudite, etc. Elle ne le peut pas
parce que l’UE s’est engagée elle-même dans la mondialisation et a accepté la
libre circulation des capitaux dans le monde entier. Elle ne peut ainsi pas
s’opposer efficacement à la fraude fiscale et surtout aux multinationales qui
investissent leurs bénéfices à l’étranger, et se délocalisent. C’est ainsi que
Total distribue 4 milliards de dividendes mais ne paye pas d’impôt à la France.
C’est pourquoi la France ne cesse de décliner et affiche encore 82,9 milliards
de déficit budgétaire dans le projet de budget 2018.
Cet
enfermement de la France dans le carcan de l’UE, qui nous impose près de 80% de
nos lois et de l’utilisation de nos finances, pleinement respecté par Macron,
l’homme des riches oligarques. Moyennant quoi il a les coudées assez franches,
sous le regard de Bruxelles, de l’Allemagne et de la BCE, pour jouer le
« paraître » dans le monde entier, ce qu’il sait très bien faire.
Même si le projet de budget 2018 risque de ne pas avoir l’aval de Bruxelles,
les partis politiques, en dehors de LREM, n’ont plus de prises autres que
marginales sur un projet politique différencié.
Le
FN, en proie à des difficultés internes, s’est recentré sur l’immigration sans
apporter de solutions possibles puisque la politique migratoire est européenne.
Debout la France après son faux-pas près du FN essaie de lancer un sentiment
franchouillard avec les « Amoureux de la France », entendant par là
que ceux qui n’adhèrent pas à ce mouvement, n’ont aucune envie d’aimer et de
défendre notre pays. Mais la France est prisonnière de l’oligarchie mondialiste
qui impulse l’UE et sa survie est entre ses mains. Accepter de combattre en
négociant le non-négociable par les traités européens ne peut mener à rien.
L’UE s’imposera à nous où elle disparaîtra en enfantant des mini-alliances,
probablement dans une sphère pan-germanique. Les Républicains n’ont pas plus de
solutions et cherchent simplement à reprendre les électeurs du FN tout en
évitant d’être trop constructifs dans le même carcan européen.
A
gauche le parti socialiste, qui voit partir ses politiques les uns après les
autres, et se taire ceux qui restent comme la maire de Lille, a été le plus
grand défenseur de l’idée européenne. Elle ne peut donc résister à un Président
qui la représente. Quant à la France insoumise, grande pourfendeuse du
capitalisme, Mélenchon y déploie des talents oratoires, se fait le chantre de
l’écologie, s’insurge sur les directives européennes, mais ne propose rien de
viable pouvant donner un bol d’air à une France qui voit la pauvreté
progresser, les disparités de revenus s’accroître, les déficits du commerce
extérieur et du budget devenir de plus en plus alarmants. Au passage le déficit
du commerce extérieur est marqué par une diminution de nos importations qui
cache celle de nos exportations. Mais la France insoumise ne peut que tempêter
sans pouvoir donner une nouvelle voie politique qui nous sorte du carcan. On ne
peut pas espérer modifier les traités européens de l’intérieur à 28 ou même 27
avec des pays européens aussi différents sur le plan géographique, historique,
culturelle, cultuel, social, économique, etc. Juncker veut que les traités
puissent permettre de supprimer la nécessité de la majorité absolue pour les
sujets importants liés aux traités. Qui peut penser que les petits pays
pourront accepter de ne pas être entendus ?
Tous
les partis qui comptent, même et surtout les Verts, sont inclus dans le
programme de Macron sous le drapeau européen qui flotte désormais à l’Assemblée
Nationale et dans nos mairies. La messe est écrite et les prêches des uns et
des autres ne peuvent s’en écarter. C’est pourquoi les différentiations à
gauche et à droite ne sont que marginales et qu’aucun parti n’est en mesure de
proposer une nouvelle voie. Tout est scrupuleusement mis sous contrôle avec un
Président acquis et des médias aux ordres, reprenant la même mélodie, depuis
plus de vingt ans, de l’Europe de la paix, de la croissance, de l’Union fait la
force. Pour faire bon poids on ajoute le catastrophisme de la sortie de l’UE,
en se servant sans aucun recul d’un échec annoncé du Brexit et en approuvant le
fait de lui mettre la tête sous l’eau. Les derniers sondages britanniques
montrent que la majorité de la population pour le Brexit s’est encore agrandie.
La position dure de l’UE vis-à-vis du Royaume-Uni pour sa sortie y est sans
doute pour quelque chose.
Les
idées politiques des partis dits d’opposition tournent dans un verre d’eau et
dans le tourbillon de l’UE qui ne laisse aucune prise pour s’accrocher au bord
et mettre la tête hors de l’eau. Pour le peuple français, c’est l’euro qui
représente l’UE et, si le franc soulève de la nostalgie, l’euro s’est imposé
dans les têtes. Debout la France s’est cassé les dents en soutenant l’écu,
monnaie de transition pour le commerce international. Ce système, théoriquement
intéressant mais compliqué, n’est pas vendable actuellement dans l’opinion et
la sortie de l’euro n’étant pas prévue dans les traités, il n’a pas de chances
d’être accepté par l’UE. Le FN a repoussé cette perspective de sortie de l’euro
aux calendes grecques. L’euro est le point de blocage actuel des esprits parce
qu’il a une représentation tangible, symbolique, et qu’il accompagne en
permanence notre vie quotidienne. On a quitté le franc en vendant de l’espoir
avec l’euro. Retirer l’euro c’est retirer de l’espoir, celui de l’union
fraternelle de 19 pays européens.
Malheureusement
l’euro est désormais ce qui met des œillères au peuple français et permet à la
zone euro, fer de lance de l’UE, de piller les pays du sud au profit de
l’Allemagne et de ses pays satellites. L’euro est depuis sa création,
l’euromark, adapté à l’économie allemande et l’eurofranc, s’il veut en égaler
la vélocité ne peut le faire parce qu’il est trop lourd, trop cher. Son
économie s’essouffle, les usines ferment, sont rachetés avec compression du
personnel ou purement réduites au minimum et délocalisées. Pendant que
l’Allemagne manque de main-d’œuvre, notre chômage reste deux fois plus élevé.
Il va falloir du temps pour que les français comprennent que l’euro, auquel ils
sont attachés, joue contre eux et que l’UE est un carcan qui ne permet pas de
toucher à l’euro, pas plus que s’opposer à la fuite de nos capitaux, et de
notre patrimoine mais, par sa liaison avec l’OTAN, projette nos soldats sur des
théâtres d’opérations choisis par les États-Unis.
2018 va apporter un
cortège de désillusions, et il appartient à ceux qui identifieront les premiers
la cause de convaincre que le symbole de l’UE n’est pas la colombe, ni le
rameau d’olivier, mais une machine broyeuse des peuples et des nations pour une
oligarchie israélo-américaine se servant d’un complexe militaro-industriel. Sous
le couvert de la démocratie, celle-ci nourrit ses fortunes par le financement
des guerres provoquées par des « néocons », promus et achetés, qui
permettent de s’emparer des richesses des pays et de vendre des armes aux
belligérants, souvent aux deux camps. Ce complexe militaro-industriel, tenant
de la théorie du chaos, arrive de plus en plus en Europe, crée de nouvelles
bases militaires et amène les armes nucléaires comme en Italie. Les fusées, les
chars, les drones, les avions, et les troupes, se multiplient sur le sol
européen en particulier au plus proche des frontières russes. L’OTAN est en
train de persuader l’UE d’entrer dans une économie de guerre et de développer
des infrastructures facilitant le déploiement des forces militaires de l’OTAN.
L’ennemi c’est la Russie, l’ennemi imposé, celui qui permet aujourd’hui à la
Syrie de faire revenir ses migrants pour reconstruire le pays détruit par une
coalition dont le but était la mort de son Président, comme Hollande et Fabius
s’en sont vantés. Il s’agissait en fait d’actions prédatrices inavouées sur un trajet
de gazoduc et des ressources pétrolières, et d’une aide à la politique israélienne
de lutte contre le Hezbollah et l’axe Syrie-Iran, laquelle a apporté son soutien
caché à Daech avec l’accueil de ses blessés et ses raids aériens sur la Syrie
et le Liban. La guerre de Syrie n’est pas finie tant que les États-Unis y resteront
pour y soulever les kurdes contre le pouvoir légal syrien et implanter une base
américaine… selon la stratégie habituelle des « néocons ».
Ouvrons grands les yeux et ne croyons
plus
Ni aux rêves ni aux catastrophismes.
Les deux ne sont que les recettes
Qui cachent que le danger
Est bien ailleurs et il est
Antidémocratique !
Claude Trouvé
25/11/17
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