Le projet de budget 2018 est presque
bouclé avec le respect des 3%/PIB pour le déficit public et une cure d’austérité
dans les dépenses du gouvernement, austérité toute relative puisque les
dépenses augmentent de 1%. L’austérité n’est supportée que par les collectivités
territoriales qui voient leur part passer de 44,5 Mds€ du budget révisé 2017 à 40,3 Mds€, soit une baisse de 10%, une paille ! Ceci n’est d’ailleurs
pas compté dans les dépenses mais comme un prélèvement sur les recettes ! La
même chose sur les dépenses de l’Etat aurait donné une économie de 38,6 Mds€ de quoi nous faire passer largement sous les 2%/PIB. C’était
évidemment trop demander à un gouvernement dont la tâche est de donner le
maximum d’argent du côté des entreprises, et même à fonds perdus pour les plus
grosses et pour la plupart de celles très tournées vers l’exportation, pour
lesquelles l’optimisation fiscale signifie délocalisation, cabinet d’experts en
optimisation et paradis fiscaux.
Mais revenons à nos collectivités qui auront tôt fait
de nous demander de mettre la main à la poche. Il faut savoir que les
prélèvements sur recettes de ce budget ont baissé par rapport au budget révisé
de 2017 seulement de 1,9 Mds€ malgré les 4,2 Mds€ pris aux collectivités territoriales. Pourquoi ? Parce
que le prélèvement au profit de l’Union
Européenne a augmenté de 2,3Mds€, soit 12,8% de plus,
pour atteindre 20,2 Mds€ ! Près de la moitié de l’austérité
demandée aux collectivités vient de l’augmentation de la somme versée à l’UE !
Le gouvernement Macron s’est bien gardé d’en parler. Mais ce n’est pas tout. On
nous a vanté l’arrivée en 2018 dans l’engagement de la France à respecter les
3%/PIB de déficit. Le France n’avait pas cessé de demander le report à plus
tard depuis 2012. Dans l’esprit des français cela voulait dire que la France n’aggravait
plus autant son déficit et que bientôt, comme l’Allemagne, nous serions en
excédent dans le solde budgétaire. ENTOURLOUPE ! Le déficit du budget 2018 augmente de 7,2 milliards par rapport au
budget révisé 2017, soit de 9,4%, de 13,8 milliards par rapport au solde
de 2016, soit 20% de plus ! L’Etat ne réduit pas ses dépenses mais
continue à les augmenter et le déficit budgétaire représentera en 2018 27,4%
des 302 Mds€ de recettes fiscales et non fiscales. Tous ces chiffres sont vérifiables
sur le PLF 2018 publié par le Ministère des Finances.
Notons l’incapacité des partis d’opposition
à mettre le gouvernement en accusation devant cette énorme entourloupe de l’opinion.
Tout un chacun vit dans le rêve d’un assainissement des Finances de notre pays,
d’un retour à l’équilibre budgétaire. On a appris à l’école primaire que dans
une fraction, si l’on augmente le numérateur et le dénominateur du même
pourcentage, sa valeur reste identique. Si l’on augmente son dénominateur d’un
pourcentage plus élevé que le numérateur, sa valeur diminue ou inversement. Cette recette est
connue de l’État. Dans le calcul, façon UE, c'est ce qui est retenu comme prévision de PIB et ce qui est retenu dans les dépenses qui détermine le pourcentage de déficit retenu. Par exemple les dépenses des actions militaires faites pour l'UE ne sont pas retenues dans le calcul.
Évidemment au bout du compte les
foyers français vont payer la note de cette entourloupe. D’abord parce que les
10 milliards enlevés aux collectivités territoriales vont devoir être en grande
partie compensés et qu’en plus la disparition de la taxe d’habitation prive d’une
ressource ces collectivités. Elles ont la double peine… heureusement le
contribuable est là. La disparition de la taxe d’habitation n’est en fait que
de la communication. Il faudra payer plus partout ou voir diminuer les services
délivrés par ces collectivités. Enfin si le déficit augmente cela entraîne l’augmentation
de la dette et celle du remboursement des intérêts d’emprunt. Les taux souverains
sont aujourd’hui à 0,587% à 10 ans mais plus notre dette est lourde plus le
risque est grand si ces taux remontent. La BCE commence à limiter le montant
des liquidités Monopoly mises dans le circuit des capitaux, elle pourrait finir
par augmenter les taux souverains.
Mais dans le n’importe quoi, il faut
dire un mot de la transition énergétique. La tenue à Bonn de la COP23 nous a
valu une campagne médiatique sur le réchauffement « prouvé » du
climat et sur la nécessité des énergies renouvelables intermittentes et
aléatoires, les EnRia. Ceci veut dire que par un jour sans vent en hiver et à
20h du soir, ces énergies ne produisent rien. Or c’est le moment où le citoyen
pousse le chauffage et allume la télévision. La consommation fait un bond et ne
pourra plus compter que sur 50% du nucléaire et sur l’hydraulique puisque les
énergies thermiques seront aussi arrêtées (soi-disant). Il sera impossible de
faire appel aux voisins comme l’Allemagne qui a fermé ses centrales nucléaires
et dont les EnRia ne produisent aussi plus rien. Cette situation mène tout droit
au black-out et tout s’éteindra dans une partie de l’Europe. Mais cette
politique coûte cher, c’est de l’ordre de 500 milliards que l’Allemagne a déjà dépensé
pour arriver à 27% d’électricité produite par les EnRia.
C’est pourquoi notre Hulot, adoré de
l’opinion, vient de faire une déclaration de rétropédalage en repoussant l’objectif
du 50% nucléaire. C’est que ce Ministre vient d’être mis devant le fait
accompli de dépenses inutiles si on conserve le nucléaire, puisque nous sommes
exportateurs de 10% de la production dont toute celle prioritaire à la vente des
EnRia. Sous le couvert de l’austérité nécessaire, la réalité prend le
gouvernement à la gorge. Certes le développement de la voiture électrique va
faire augmenter la consommation, mais les mesures destinées à rendre les
futures habitations moins sensibles aux variations de température viendront la
diminuer. Mais le plus grave c’est que les EnRia devaient générer des centaines
de milliers d’emplois. En réalité nos quelques rares champions industriels du
solaire photovoltaïque ont dû déposer le bilan. EDF Energie a même été prié de
racheter Photowatt et Evasol, par exemple, afin de masquer ce gâchis. Les leaders
européens vont céder la place aux chinois développant un plan d’EnRia pour
inonder l’Afrique, et détenteurs à 80% des réserves de Terres Rares
indispensables à la fabrication des EnRia. Mais en plus les chinois ont le plus
ambitieux plan mondial de développement du nucléaire avec 23 réacteurs dont 2
en service en 2018.
Macron a fait plaisir aux écologistes
en nommant Hulot mais celui-ci est prié d’avaler des couleuvres et l’Assemblée
votera ce qu’on lui dit de voter grâce à la « clique-claque » LREM. Comme
toujours notre pays navigue à vue. Il prend des solutions d’urgence lorsque l’État doit rembourser aux grandes entreprises 10 milliards d'euros en raison
d'une taxe de 2012 sur les dividendes que la justice européenne a invalidée,
preuve de l'« amateurisme juridique »
du quinquennat précédent. Macron, qui y était pourtant comme conseiller
économique à l’Elysée, n’a rien vu venir pour éviter une bévue à son patron !?
La solution est du type marchand de tapis. « Je t’ai trop donné, alors je t’en reprends la moitié ».
On peut noter la façon cavalière de régler une bourde gouvernementale, tout en
sachant que la moitié restante sera pour le porte-monnaie du citoyen d’une
façon ou d’une autre. On peut se douter de la réaction des 120 entreprises
touchées, en particulier celles qui ne distribuent pas de dividendes comme les
Mutuelles.
Au palmarès de la courte vue et du n’importe quoi
Notre pays est en train de décrocher le pompon.
Tout cela dans un enfumage permanent
D’un peuple qui ne croit plus à rien
Et attend encore pour revoir…
Son pays décliner !
Claude Trouvé
07/11/17
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