Tous
tournés vers la propagande macroniste, les grands médias nationaux et
provinciaux ont laissé de côté les informations bancaires alarmantes dans les
pays qui sont nos proches voisins. De même la continuation de la politique du
QE (Quantitative Easing ou monnaie de singe) par la BCE, à raison de 60 milliards
par mois, a permis à la Bourse de Paris de faire de constants profits en
déconnexion avec l’économie réelle de notre pays. Pourtant il semble que la
peur s’insinue désormais parce que l’effet systémique de faillites bancaires n’est
plus exclu tant celles-ci se succèdent.
Le dernier évènement
s’est passé en Italie avec la mise en faillite de la Banca Popolare di Vicenza
et de la Veneto Banca ce vendredi à 17h afin que personne ne puisse réagir. Au
mépris des traités européens qui interdisent aux Etats d’intervenir directement
pour renflouer les banques, l’Etat italien a décidé de reprendre à son compte
les 17 milliards de déficit de ces deux banques. Cette aide de l’Etat italien a
permis leur rachat par la Intesa SanPaolo, grande banque de détail, italienne
aussi, pour 1 euro ! Le contribuable italien se retrouve à faire face à un
nouveau déficit budgétaire car il est probable qu’il s’agit d’obligations
pourries pour une bonne part dont la valeur de cession est proche de zéro.
Cette transgression des règles européennes est significative du malaise profond
qui règne dans l’UE où le projet d’Union bancaire, poussé par Hollande, n’avance
pas par suite du frein allemand. L’Allemagne sait que cela veut dire qu’elle doit
« cracher au bassinet », ce qui est proprement inacceptable pour
Angela Merkel. Elle sait que la situation actuelle de l’euro et de l’UE lui est
très favorable mais aussi qu’elle épuise les pays du sud. L’Italie a compris
que l’Allemagne ne bougera pas, et a donc décidé d’agir seule. Trop attachée à
ce que le projet d’Union bancaire ne revienne pas dans l’actualité, l’Allemagne
ne s’est pas insurgée de cette violation des traités par l’Italie.
En un
mois on a vu 5 banques européennes tomber (1 espagnole, 2 italiennes, 2
sanmariniennes), sans que cela ait ému le moins du monde la presse bienpensante
française. Les banques sanmarines ont 2 milliards de prêts pourris sur un
ensemble de 5 milliards. Selon l’AFP : "Le pays se trouve en forte crise en termes de revenus, de patrimoine et
de liquidités, et la Cassa de Risparmio (Caisse d'Epargne de Saint-Marin) devra
être recapitalisée". » On touche là le pourrissement du secteur
bancaire lorsqu’on lit la suite : "Les dépôts sont en réduction constante depuis 9 ans, en raison de dispositions
adoptées par d'autres administrations, de la réduction progressive du secret
bancaire, sans oublier les affaires judiciaires qui ont frappé ces 10 dernières
années certaines institutions bancaires et leur direction, et les attaques
médiatiques innombrables qui surviennent périodiquement", a expliqué la
Banque centrale de Saint-Marin".
Si l’Allemagne
fait profil bas sur ces interventions de sauvetage des banques par l’Etat
lui-même, c’est que la Deutsche Bank est dans une mauvaise passe et que le
risque d’une bulle due à l’accumulation de dépôts étrangers pourrait engendrer
une catastrophe en cas d’éclatement de l’UE. Cela l’obligerait à rembourser en
euromark les dépôts des pays où leur nouvelle monnaie serait dévaluée. Nous
sommes au bord de graves problèmes bancaires et il apparait que l’Allemagne n’a
pas l’intention de répondre aux sollicitations des autres pays. La France de
Macron joue la carte de l’Allemagne sans se rendre compte que nos intérêts sont
plus divergents que convergents. Par ailleurs une collusion de l’Allemagne et
de la France ne peut qu’irriter les autres pays qui ne voient pas d’un bon œil
ce couple qui chercherait à imposer sa vision à tous. Au dernier sommet
européen, la Hongrie et la Pologne n’ont pas apprécié l’intervention de Macron
qui semblait vouloir leur imposer des mesures contraires à leurs intérêts.
L’espace
de liberté de défense de nos intérêts est très restreint vu le poids acquis par
l’Allemagne et ce n’est pas notre nouveau non-respect de nos engagements sur
notre déficit budgétaire en 2017 qui nous place en position de force. L’Allemagne
se targue désormais d’excédents budgétaires et il devient de plus en plus
difficile de réfuter la politique d’austérité qu’elle veut aussi appliquer aux
autres. La situation démographique de nos deux pays est différente et l’Allemagne
par ses structures économiques et sa possibilité de bénéficier d’une main-d’œuvre
bon marché à ses frontières reste beaucoup plus compétitive. Le choix politique
d’alignement fait par Macron ne protège pas les intérêts de la France mais ceux
de l’Allemagne. La monnaie euro nous condamne à un constant recul par rapport à
notre voisine qui a, depuis sa création, une monnaie adaptée à son économie et
surévaluée pour la nôtre. Or la sortie de l’euro n’est pas prévue dans les
traités. Les supputations sur la collusion avec d’autres pays comme l’Italie et
l’Espagne pour faire pression sur une sortie se heurteraient à un problème
juridique que l’Allemagne ne manquerait pas de soulever. Seule la sortie de l’UE
est prévue comme le fait le Royaume-Uni.
Les
problèmes migratoires, économiques et bancaires vont se faire de jour en jour
plus pesants sur les divergences au sein de l’UE. La pression de l’OTAN, en
particulier à l’Est de l’UE, fait ressurgir les clivages sur la conception de
la défense européenne. Les problèmes énergétiques vont aussi diviser les pays
entre les gazoducs venant du Sud, de l’Ukraine et de la Baltique. Ce dernier,
le North Stream 2 soulève l’opposition de Trump qui veut imposer son gaz de
schiste à l’Europe, ce qui n’est pas vu d’un bon œil par l’Allemagne. Les
sanctions ou au contraire des liens économiques forts avec la Russie sont
autant de sujets où l’UE va devoir choisir son orientation à l’Est ou à l’Ouest,
mais elle est, jusqu’à nouvel ordre, un satellite des États-Unis et son terrain
de jeu économique et militaire. Cette situation est très dangereuse car nous
sommes l’espace d’affrontement entre le monde unipolaire d’obédience américaine
et celui multipolaire d’obédience russo-chinoise mais dont l’extension traverse
l’Inde, l’Iran et rejoint la Syrie. Si l’on ajoute à cela une Turquie qui rue
dans les brancards de l’OTAN, le prochain G20 risque de mettre l’UE à rude
épreuve.
Le peuple français est savamment
désinformé
Dans une contemplation de son Président
Qui le maintient dans une passivité
Bien étrangère à une vision
Réaliste de son avenir.
Attention au réveil !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire