Après avoir donné un
éclairage différent de celui du gouvernement sur la situation de la France, il
faut jeter un coup d’œil sur les déclarations et actions récentes de celui-ci
alors qu’il va entamer le troisième mois de son quinquennat. J’ai parlé précédemment
des déclarations mal venues de notre Président Macron, et des perspectives alarmantes
de la loi travail. On peut aussi noter que le principe du casier judiciaire
vierge pour les députés, voté en février par la précédente Assemblée, a été
rejeté en juillet par la nouvelle. C’est un revirement significatif sur la
moralisation de nos élus. Dans le même état d’esprit, le refus, de compter les
votes blancs avec les abstentions, montre que les nouveaux élus ont pris peur
de devoir revoter en cas de passage au-dessus des 50% d’abstentions et de votes
blancs. On se protège même en foulant les principes de la démocratie. Il faut
noter de nouveau les déclarations déformant la vérité sur le nombre de
demandeurs d’emploi. On nous dit que le chômage a baissé de 0,3% en juin, de
0,7% sur un trimestre glissant, et de 1% en un an. Bingo, Macron est meilleur
que Hollande ! Ces chiffres sont vrais sauf qu’il s’agit de la catégorie A
des demandeurs d’emploi soit n’ayant aucune activité, soit n’étant pas en
maladie, en stage ou autres. Le nombre
de demandeurs de l’ensemble des catégories (A+B+C+D+E) croît de 0,1% en juin
sur 1 mois, de 0,8% en trois mois, et de 1,8% sur un an !
Il est clair que de nombreux
demandeurs d’emploi de la catégorie A ont retrouvé un travail partiel et que les
difficultés grandissantes pour retrouver du travail après 50 ans ont nourri la
catégorie E concernant les dispensés de recherche d’emploi. Il faut noter que
la catégorie C des salariés travaillant plus de 78 heures par mois croît
rapidement de 12,8% en un an. Ceci veut dire qu’elle peut être nourrie de
travailleurs perdant leur emploi à plein temps. Les chiffres de la DARES nous
apprennent que les mises en formation ont brusquement chuté et que d’avril à
juin 2017 il a été procédé à une moyenne de 51800 radiations administratives
alors que la baisse en catégorie A est de 10900 demandeurs. Elle nous informe
aussi que seulement 20% des sorties de Pôle emploi correspondent à un nouvel
emploi. On apprend aussi que la durée moyenne de passage de 300 jours à Pôle
emploi avant de retrouver un travail est croissante et a augmenté de 50 jours
en 5 ans.
Notons toutefois une baisse continue
des demandeurs d’emploi des moins de 25 ans. Poursuivent-ils leurs études plus
longtemps ? Peut-on considérer cette baisse comme un accès plus facile à l’emploi ?
Tout semble prouver le contraire. Il est clair que l’augmentation globale des
demandeurs d’emploi n’est pas jugulée et que le chômage sort des préoccupations
du gouvernement pour se porter sur l’aide aux entreprises, comme si cela
conduisait automatiquement à la création d’emplois. En effet on attend toujours
le million d’emplois promis par le Medef contre le plan de 40 Mds€ de Hollande. L’aide nouvelle aux entreprises et la répartition
des revenus des retraités vers les actifs ne permettra pas aux entreprises de
retrouver leur compétitivité. Une part importante de cet argent n’ira pas vers
l’emploi mais vers la spéculation, les stock-options, les hauts salaires, les
marges, les paradis fiscaux et au mieux vers les investissements. La politique
d’austérité qui s’intéresse à l’argent des classes moyennes continuera à diminuer
la consommation intérieure, laquelle rendra l’avenir plus difficile pour les
TPE-PME tournées vers le marché intérieu
Les chiffres publiés dans l’article
précédent montrent que si la sortie de l’euro apparaît de plus en plus une
évidence nécessaire, il est aussi clair à la vue des politiques menées par le Portugal,
l’Espagne et l’Italie que ceux-ci ont plus de résultats économiques, même s’ils
laissent leurs peuples dans un niveau de vie inférieur au nôtre. Le point de
non-retour est atteint par la Grèce pour laquelle l’équilibre budgétaire est un
objectif imposé par Bruxelles qui efface tous les autres, dont la conservation
de son patrimoine et le bien-être de son peuple, lequel est au bord d’une
pauvreté endémique. L’ensemble des mauvais indicateurs que j’ai présentés dans
l’article précédent pointe l’avenir de la France vers la Grèce et non vers l’Allemagne.
Si le gouvernement Sarkozy a sorti la France de la crise de 2008 grâce à un surendettement
en maintenant notre niveau de vie jusqu’en 2011, il faut noter que depuis,
malgré des conditions extérieures extrêmement favorables sur la parité
euro/dollar, le prix du baril et les taux d’emprunt, la France de Hollande a perdu
pied dans le concert européen et mondial.
Il est clair que la France a été mal
gouvernée et que sa position idéale en 1980 n’a cessé de se dégrader depuis que
l’euro nous a handicapé depuis 2003-2004, et que le déclin s’est accéléré
depuis 2011. Nous n’avons d’ailleurs toujours pas récupéré notre position d’avant
la crise de 2008. La première erreur, avant celle de l’euro, a été de consentir
un déficit budgétaire à partir de 1974 après avoir consenti l’emprunt de la France
aux banques privées. C’est 1500 milliards qui sont partis dans la poche des
banquiers alors que notre dette a atteint 2210 milliards au 1er
avril 2017 et s’approche des 2220 milliards fin 2017, soit plus de 98% du PIB
selon la prévision de 2260 Mds€ pour le
PIB 2017 avec une croissance de 1,4%. Le fatidique 100% du PIB se rapproche
pour 2018. N’oublions pas que le fait de passer du rabotage de 8 à 9 milliards
sur le budget 2017 à 4,5 milliards n’est qu’une concession de Bruxelles pour
ramener le déficit budgétaire à 3% au lieu de notre engagement à 2,7%. Après le
rognage de 2,5 milliards sur les budgets ministériels, où les Armées ont fourni
le pourcentage de contribution le plus élevé, il reste 2 milliards à trouver
pour 2017 et probablement de l’ordre de 10 milliards en 2018 par rapport au
budget initial de 2017.
La sortie de l’euro est écartée pour l’instant
mais, la France est non-compétitive, elle a un déficit budgétaire significatif
malgré des recettes administratives plus élevées que ses voisins du sud et la
moyenne européenne, et une dette qui la met en danger si les taux d’emprunt
remontent. Alors que pouvons-nous remarquer sur les causes de dépenses ? On
voit d’abord un nombre de fonctionnaires par habitant pléthorique par rapport à
nos voisins. On note la même chose chez nos élus territoriaux et nationaux. L’ensemble
s’accroche à un millefeuille administratif que la création des grandes régions
n’a rendu ni moins dispendieux ni plus efficace. Le retour aux communes,
proches du peuple, aux départements proches des problèmes économiques et
sociétaux, et à des régions se contentant de faire le relais avec l’État pour
tout ce qui demande une coordination interdépartementale, serait un pas vers ce
qui a toujours donné satisfaction depuis Napoléon. Les postes de « recasage »
des ministres, secrétaires d’État, députés, sénateurs, et les innombrables commissions,
créées et maintenues pour la même raison, dont l’efficacité n’est jamais mise
en cause, sont sources d’une gabegie incontrôlée. L’ensemble des points évoqués
ci-dessus peut amener des économies qui se chiffrent entre 5 et 10 milliards.
Mais il y a bien d’autres milliards à trouver dans
les mirages que l’on nous distille pour le bien des puissances de l’argent. On en
parle dans le prochain article.
L’exemple
vient toujours d’en haut
Mais l’État
vit dans l’urgence
Celle de
lorgner sur nous
Et l’argent
de la sueur,
Incapable qu’il
est
De trancher
dans
Son vif !!
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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