Après
avoir montré à quel point la France a été mal gouvernée et à quel point
l’enfumage du peuple masque sa réelle situation économique et financière, qui
nous donne la perspective grecque plutôt qu’allemande, j’espère avoir
modestement contribué à donner des arguments à ceux qui n’ont pas fermé les
yeux. Pour le autres seul un choc frontal touchant à leur porte-monnaie peut
encore les réveiller mais pour eux le réveil sera encore plus brutal et
destructeur. Le ciel leur tombera sur la tête car ils croient encore que les
nuages qui s’amoncellent vont pleuvoir de l’or dès le Printemps promis. Dans
l’article précédent j’ai affirmé que l’État ne montre pas l’exemple car il
refuse les restructurations en profondeur du millefeuille administratif et se
refuse à couper dans la gabegie des dépenses de copinage dans les missions,
commissions et groupes de travail créés et maintenus en dehors de tout contrôle
d’efficacité et même d’utilité. Je pense par exemple à notre nouvelle
ambassadrice des Pôles qui jette un froid sur la politique d’austérité.
Mais
il y a d’autres sources de gabegie et il me faut une nouvelle fois pointer la
politique économique française qui s’est axée sur un pillage des ressources de
la classe moyenne avec des résultats dont désormais par l’expérience on voit qu’ils
n’ont d’impact significatif que sur le niveau de vie des français. Ce privilège
d’échapper à l’impôt donné aux grandes fortunes et aux multinationales, ne fait
qu’augmenter les inégalités. De plus une grande partie sort du territoire
français. 46% des cadeaux fiscaux toucheront les ménages des 10% les plus aisés
tandis que 4,5 milliards (chiffre du gouvernement) à 10 milliards (étude
indépendante) de baisses d’impôts sur le capital concernent uniquement les 0,1
% les plus riches. Penser, que la loi travail, par la flexibilité plus grande
du marché du travail, va donner un grand coup de pouce à l’économie est un
leurre selon les derniers rapports de l’OCDE. Ce qui est sûr c’est
qu’elle augmente la précarité d’emploi des salariés et diminue la défense de
leurs droits, ce qui est en réalité le but recherché. D’ailleurs cette loi
n’est pas la priorité des PME-TPE et est même le dernier de leur souci selon l’enquête
de l’INSEE conduite auprès de 10 000 chefs d’entreprises de taille variées. Ce
n’est évidemment pas le cas du Medef qui représente essentiellement les
multinationales.
Ces
PME-TPE se soucient d’abord des carnets de commande comme premier frein à
l’embauche, suivi de la formation des candidats et enfin du coût du travail. Leurs
carnets de commande sont d’autant mieux remplis que le peuple a les moyens de
consommer, car leur marché est majoritairement tourné vers l’intérieur. La voie
dans laquelle nous nous engageons plus avant encore profite essentiellement aux
riches et aux multinationales dont l’argent fuit notre pays pour aller vers les
paradis fiscaux et les investissements à l’étranger permettant entre autres les
délocalisations. Il s’agit d’une gabegie mais voulue et organisée. Donald
Trump, dont la presse occidentale s’ingénie à dire pis que pendre, a pourtant
bien compris que l’argent du peuple donné ainsi lui échappe définitivement et
sans retour. Il a compris qu’attirer l’argent et les entreprises étrangères par
des facilités fiscales non seulement vient en concurrence de ses entreprises
américaines mais enlève de la sécurité économique. De même chez nous ces
investisseurs se livrent toujours au plus offrant et retirent leurs billes
encore plus vite que pour les mettre, et du jour au lendemain nous nous
trouvons gros jean comme devant. C’est sur notre territoire que l’accroissement
de notre tissu industriel, d’innovation et de recherche, doit être privilégié.
« America first » c’est aussi « France d’abord ».
Ce
n’est pas une victoire de voir nos vignes passer sous contrôle chinois mais au
moins notre sol ne peut pas être délocalisé. On voit apparaître en filigrane la
notion de frontières qui délimite la zone de souveraineté d’un Etat. C’est bien
elles qui sont dans l’objectif de destruction d’une « élite »
mondiale car elles constituent un frein à l’augmentation de sa richesse et à
l’asservissement global des peuples. La France tombe par perte de son
patrimoine et de ses richesses de savoir-faire industriel sur son territoire.
La délocalisation est un acte de défaite dans un contexte de croissance molle.
Combler le déficit budgétaire par une perte de patrimoine est une action de
facilité, comme les taxes et impôts, action qui se répète sans cesse dans le
court terme. C’est une gabegie qui montre que l’objectif de nos gouvernants
n’est que de satisfaire ceux qui pompent notre travail et notre argent vers le
haut grâce à Bruxelles et à la BCE, les vrais capitaines du navire France.
Cela
se voit aussi dans le choix des coupes budgétaires sur les ministères. Le rabot
sur la formation et la recherche est contraire aux désirs des entreprises
lesquelles font la part stable de notre richesse. Si l’allocation des
ressources à la formation ne donne pas les résultats escomptés, c’est qu’elle
mérite vraiment d’être repensée en incluant l’apprentissage qui a montré son
efficacité en Allemagne. Il en est de même sur l’Education où le rabot passe
aussi sur ce qui est l’essence même de la politique à long terme pour un pays.
Les promesses de dédoublement des enseignants dans des classes difficiles
demandent un effort budgétaire, car pratiquement on ne peut pas donner beaucoup
de crédit à une mesure de redéploiement des enseignants même si le nombre d’élèves
s’avère un peu moins important que pour l’année écoulée. C’est du bricolage qui
va se terminer par quelques opérations pilote. Avec moins d’argent, l’Education
nationale doit trouver plus d’argent pour être réellement efficace ! Cela
n’attendra pas le Printemps Macron, il le faut en septembre 2017. Je pose
simplement la question suivante : « Pourquoi a-t-il fallu embaucher
plus d’enseignants sous Hollande si cela pouvait être résolu par un « redéploiement » ?
Mais on peut parler
des Armées où là on est en train de noyer le poisson en faisant croire que si
le budget est raboté cette année plus que sur les autres, il va croître comme
par enchantement dès 2019 jusqu’en 2025. Voilà un Président, qui comme son
prédécesseur, fait des promesses au-delà de son mandat. Veut-il simplement dire
par là qu’il sera le prochain Président en 2022 ? Si ce n’est pas le cas
les promesses tomberont à l’eau. Macron pratique honteusement le « demain on rase gratis ». A mon avis
ce qui est prévu est bien plus grave encore que l’appauvrissement de nos Armées
qui se voient chargées de missions de plus en plus lourdes et diverses tant à l’extérieur
qu’à l’intérieur. La perspective d’une Armée européenne prend corps dans la
stratégie allemande. L’Allemagne augmente substantiellement son budget
militaire, la France le diminue. L’Allemagne va vers des budgets publics excédentaires,
la France vers des budgets déficitaires ou équilibrés par des coupes sombres
sur les dépenses et investissements publics. Que croyez-vous qu’il se passera
si les deux pays accolent leurs armées ? Qui amènera l’argent nécessaire à
la maintenance des matériels, à l’augmentation des effectifs, à la
modernisation des équipements ? L’Allemagne en prendra la plus grande part
tout simplement parce qu’elle a la puissance financière pour le faire. Qui
commandera réellement cette armée européenne ? L’Allemagne.
Comment
peut-on imaginer que l’Allemagne accepte de n’avoir alors aucune influence sur
l’utilisation de l’arme nucléaire française ? Nous sommes devant une
gabegie de notre souveraineté, car notre présence dans l’OTAN suggère déjà que
nous ne pouvons rien faire réellement seuls sans un blanc-seing américain. Sous
la double tutelle germano-américaine, la France versera son sang sur ordre de
puissances étrangères. Nos équipements sont déjà de plus en plus européanisés
ou américanisés et nous devenons de moins en moins autonomes. La production d’armes
sur notre territoire va dans le sens de la décroissance, le nombre d’emplois et
ces rentrées fiscales aussi.
La France de Macron
fait de la communication nationale et internationale, comme le coq qui chante
avec les deux pieds dans la me… . Le Printemps des promesses ne dure pas longtemps.
En effet la France se débat dans le carcan d’une monnaie trop forte et une
incapacité à mettre en œuvre des réformes structurelles significatives dans son
fonctionnement. Nous n’échapperons donc pas à la dure réalité d’une France dont
la compétitivité ne peut être soutenue par l’aide publique financée par l’impôt
et les taxes prélevées en majeure partie sur la classe moyenne active ou
retraitée.
On ne peut mener une politique d’austérité
Et augmenter les dépenses publiques
Que de deux manières évidentes :
Augmenter les recettes fiscales
Ou continuer à s’endetter
Quand on n’a pas la clé
De la compétitivité.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF Languedoc-Roussillon
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