Après
la gabegie sur notre souveraineté que montre la ponction sur le budget des
Armées et des promesses pour plus tard, dont on se doute qu’elles seront
sujettes à un renoncement que l’on justifiera facilement par des circonstances « exceptionnelles »,
il faut revenir sur un engagement financier très lourd que représente le plan
de transition énergétique. On ne parle plus de quelques milliards gagnés une
fois pour toutes sur une année mais, d’ici 2025, de dizaines de milliards voire
plus. C’est de l’ordre, au bas mot, de 4,5 milliards que l’on engage cette
année. La Cour des Comptes a fait savoir que les 50 milliards prévus au plan étaient
sous-estimés. Je ne reviens pas sur les arguments qui justifient mon
climato-scepticisme. La communauté scientifique est bien loin d’être unanime
quant à l’évolution sur le long terme du réchauffement prévisible et à son
origine ciblée comme anthropique. Il faut au moins reconnaître que ces choix du
réchauffement et du CO2 entraînent des conséquences financières
énormes dont on a le droit de se poser la question de savoir si elles sont
justifiées.
Admettons
néanmoins que ces choix s’imposent. Personne ne peut contester que la France soit
en faillite si on lui demande de rembourser sa dette aujourd’hui. Elle devra d’abord
prendre dans nos poches nos épargnes et nos assurances-vie pour pouvoir
justifier à l’UE qu’elle ne peut pas faire plus. Le principe en est d’ailleurs
prévu dans les textes de l’UE et dans la loi française désormais. Par ailleurs
la France se vante d’être l’un des pays européens rejetant le moins de CO2
dans l’atmosphère et le diminuer encore aura un effet quasi-négligeable sur la
teneur mondiale en CO2 anthropique. Pourquoi se vouloir en pointe
quand le premier pollueur, les Etats-Unis, rejette les accords de Paris ?
Pour montrer l’exemple ? Bien, mais est-ce vraiment une priorité quand on
est en faillite ? Le ministère de l’Enseignement supérieur vient de voir
ses crédits de paiement amputés de 331 millions d’euros. Parallèlement, le
ministère a annoncé la mise en place d’un programme de recherche sur le
changement climatique doté de 60 millions d’euros qui permettra de financer les
travaux de 50 chercheurs pendant cinq ans. Si je compte bien, cela veut dire
que tous les autres travaux de recherche vont être amputés de 391 millions au
total. L’Allemagne a un budget excédentaire et est l’un des principaux
pollueurs de l’UE avec un taux de CO2 émis bien supérieur au nôtre. Ne
serait-ce pas normal que ce soit elle qui paye cette recherche ?
Voilà
un exemple typique de gabegie pour des raisons d’orgueil mal placé qui n’amènent
rien à notre peuple mais qui permettent de parader au niveau mondial en se
servant financièrement sur notre niveau de vie. Mais ce n’est pas tout, la transition
énergétique s’est donnée des objectifs coûteux et un plan irréalisable de
passage à 50% de nucléaire en 2025 compensé par des énergies renouvelables. J’ai
écrit de nombreux articles sur ce sujet mais il faut simplement retenir ceci
qui est prouvé par les chiffres officiels publiés par le réseau de distribution
d’électricité : la production française de 1 kWh d’énergie renouvelable
entraîne celle de 1kWh d’énergie thermique, énergie de compensation de l’intermittence
aléatoire des EnR. Par conséquent l’obtention d’une diminution de l’émission
anthropique de CO2 est physiquement impossible dans une politique de
remplacement du nucléaire, qui n’émet pas de CO2, par des EnR. Le
résultat obtenu sera la diminution par 2 du risque de catastrophe nucléaire,
mais avec une augmentation de l’émission de CO2 et autres polluants,
et un investissement financier très lourd.
Si ce
risque, dans le pays le plus nucléarisé par habitant exploitant des centrales
nucléaires depuis plus d’un demi-siècle sans accident référencé sur l’échelle
internationale des incidents-accidents nucléaires, est néanmoins considéré
comme insupportable, c’est un plan de fermeture totale des centrales qu’il
faudrait envisager d’urgence. La politique énergétique allemande se solde
actuellement par une dépense d’environ 500 milliards pour atteindre 30% de la production
électrique par des EnR. Malgré cela l’Allemagne continue d’avoir un taux
d’émissions de CO2 comparable à celui d’un des plus gros émetteurs de la
planète (les Etats-Unis) : près de 500 g de CO2 par kilowattheure. C’est donc
vers une dépense supplémentaire lourde que se dirige notre pays dans une
période d’austérité sans espoir d’atteindre l’objectif de diminution du CO2.
Mais de plus des
climatologues de renom ont pointé les limites des scénarios reposant
exclusivement sur l’utilisation des énergies renouvelables. Selon eux,
impossible de rester sous la barre des 2°C sans utiliser toutes les
technologies bas-carbone disponibles aujourd’hui comme le nucléaire. L’Agence
Internationale de l’Énergie AIE plaide ainsi pour que l’énergie nucléaire soit
de nouveau incluse dans les programmes de transition énergétique. L’agence
souhaite également que l’atome bénéficie d’un soutien politique « clair et
cohérent » pouvant permettre de continuer l’exploitation des centrales
existantes et la construction de nouvelles installations. Dans ce contexte, la
fermeture anticipée de centrales nucléaires pouvant continuer à produire une
électricité sans CO2 est une mauvaise nouvelle. L’AIE qualifie même
ces décisions de « menaces majeures » pour atteindre l’objectif des 2°C.
Donc
que l’on soit pour ou contre le réchauffement climatique, pour ou contre son
origine anthropique, la politique énergétique française est incohérente et va
nous conduire à une gabegie financière d’un montant équivalent à celui de l’Allemagne
qui profitera aux lobbies et fera monter notre prix du kWh au niveau de celui
de notre voisine, soit près de deux fois le prix actuel. Le seul problème c’est
que malgré cette dépense supplémentaire l’Allemagne a un budget excédentaire,
et que le nôtre est déficitaire. C’est toute la différence !
Il
est très probable que la France ne pourra jamais mettre en œuvre ce programme
pour des raisons budgétaires, car l’horizon s’assombrit de plus en plus du côté
des faillites bancaires dans l’UE et cette dernière a réellement pris au
sérieux le danger. Après la directive prise d’associer les épargnants aux
faillites bancaires après ponction des actionnaires pour tous leurs comptes
bancaires au-dessus de 100.000 euros comme pratiqué à Chypre à titre d’essai, l’UE
envisage le blocage provisoire des comptes bancaires pour éviter la ruée des retraits
d’argent qui ont poussé la Banco Popular à la faillite. Ceci vient d’être
révélé par l’agence Reuters à partir de documents officiels européens. Ce qui
veut dire que le danger est imminent alors que 70% des banques européennes sont
en état de faillite selon Charles Gave. D’ailleurs l’Italie vient déjà de
renflouer ses banques et demande l’aide de l’UE.
Pendant
ce temps Macron visite les enfants qui n’ont pu prendre des vacances, une
communication apaisante quand sa cote de popularité fond comme neige au soleil.
Il faut vite sortir de l’aveuglement, car nous avons élu un Président qui n’a
ni la compétence, ni la volonté de protéger son peuple mais seulement de suivre
les directives germano-américaines qui font l’essentiel de l’action de l’UE.
Les taux d’emprunt négatifs et le déversement de liquidités par les obligations d’État à compter encore de 60 milliards par mois ne peuvent qu’aboutir à la
catastrophe pire qu’en 2008 qui se prépare. L’économie réelle est en très
grande partie déconnectée de la spéculation qui se nourrit de cette monnaie de
singe.
L’heure des comptes « bancaires »
va bientôt sonner.
La gabegie de l’État montre un pays sans
cap
Où l’éclatement de la bulle bancaire
Va longtemps paralyser le pays
Et nous naturaliser grecs !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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