Il
est patent que la politique extérieure américaine est ambigüe et que le
Président Donald Trump est visé par une procédure de destitution suspendue
au-dessus de sa tête. Peu importe l’opinion que l’on peut avoir sur le
personnage, mais on ferait bien d’y regarder de plus près et de ne pas avoir
des opinions tranchées. Trump n’a pas les pouvoirs qu’a actuellement Macron,
qui a une majorité confortable à sa botte et peut gouverner par ordonnance sous
réserve d’en informer le Parlement. Ses ordonnances ne supportent aucun
amendement, en dehors de ceux qui lui conviennent ou sont suggérés par ses
partisans dûment chapitrés pour éviter toute contestation. Trump est le
candidat que les Républicains ne voulaient pas et porté par eux au pouvoir à
contre-cœur. Tout est bon pour le contrer comme pour l’Obamacare. Par ailleurs
le lien de l’élite mondialiste avec la CIA, les Démocrates et la majorité des
médias continuent le combat de la Présidentielle et veulent sa mort, politique
au moins. Du coup le Congrès trouve facilement une majorité pour mettre Trump
sous tutelle sur les sujets cruciaux à leurs yeux.
L’angle
d’attaque, qui peut aller jusqu’à justifier sa destitution, est son désir de
tisser des relations économiques avec la Russie, auquel on peut associer son « America
first » qui est une déclaration de guerre à la délocalisation des
multinationales, et son désir de retirer les Etats-Unis des ingérences
injustifiées et coûteuses dans de nombreux pays du monde. Ces ingérences sont l’apanage
de la CIA en guerre ouverte contre lui. Ses marges de manœuvre sont extrêmement
réduites, ce qui permet à ses adversaires et à la presse occidentale de
claironner qu’il n’a pas fait grand-chose depuis son investiture. Autrement dit,
je te mets une camisole de force et je t’accuse de ne pas bouger. Pourtant
Trump s’avère un homme têtu et déterminé. Il prend les coups sans broncher,
concède un peu mais garde son cap dès qu’une opportunité se présente. En
politique intérieure il a vu que l’Obamacare ne donnait pas les résultats qui
correspondent au coût des mesures d’aide à la santé. Il sait que le temps joue
pour lui et que le temps de la réforme s’imposera de lui-même sous la pression
populaire.
Mais
on voit son action encore plus clairement en politique extérieure. Il montre
que les nouvelles sanctions contre la Russie sont le fait du Congrès, ce qui
lui laisse une marge de manœuvre avec Poutine sur le sujet de la guerre au
Moyen-Orient. Après avoir fait un geste spectaculaire mais d’une efficacité
volontairement insignifiante avec le largage de sa superbombe, il entreprend un
recul des forces américaines en liaison avec la Russie, alors que celle-ci
riposte aux sanctions par le renvoi de 750 personnes de l’ambassade américaine,
chiffre jamais atteint. Cette action apparaît ainsi comme une réponse de
Poutine au Congrès mais pas à Trump. C’est tout l’art de la diplomatie. Selon
un important journal arabe : « Des
discussions préliminaires sont en cours pour un accord majeur entre la Russie
et les États-Unis pour retirer les forces américaines d’al-Tanf et en laisser
le contrôle à la Russie », rapporte Al-Akhbar mercredi. D’ailleurs les
terroristes d’al-Thawra auraient décidé de quitter Al-Tanf après avoir été
informés d’un accord possible entre les États-Unis et la Russie et des
opérations massives de l’armée syrienne pour libérer les parties nord de la
province de Sweida.
Trump
sait que la guerre de Daech et d’Al Qaïda est perdue et que le double et triple
jeu en Syrie n’a plus lieu d’être. Les Etats-Unis ne peuvent que s’y salir les
mains et les troupes spéciales gérées par la CIA ne peuvent plus faire autre
chose que du renseignement. De toute évidence le risque d’un incident aérien
entre les américains et les avions syriens et russes va être évité. La Turquie
est désormais centrée sur les actions kurdes. Les USA ne peuvent que pouvoir
dire qu’ils ont réussi à participer à la reconquête de Raqqa mais Daech a transporté
son quartier général à Deir el-Zor. La focalisation de Trump sur l’Iran est un
moyen de détourner l’attention braquée sur la Russie. Pour lui la guerre contre
la Russie n’a pas d’intérêt en soi, l’important est que les Etats-Unis
récupèrent des marchés. Son intervention en Pologne est caractéristique, comme
celle en Arabie Saoudite. On parle business. Les pays de l’Est européen sont en
train de mener une politique autonome par rapport à l’UE en cherchant à
diversifier leur approvisionnement en gaz et en pétrole pour échapper au
monopole russe. Trump arrive en Pologne et propose ses gaz de schistes qui
cherchent des débouchés. Il est certainement beaucoup plus préoccupé par la
Chine qui est un adversaire économique redoutable.
Mais
à ce jeu à trois Congrès+CIA, Trump et Poutine, il vient s’adjoindre une nation
puissante, l’Allemagne. Celle-ci commence à penser que la prise en main de l’UE
par les Etats-Unis finit par jouer contre les intérêts de l’Allemagne. Ce pays
est devenu puissant et l’UE subit son influence. Les pensées Bismarckiennes reprennent
le dessus. La France ne peut plus se coaliser avec le Royaume-Uni depuis le
Brexit pour faire front à l’Allemagne qui ne craint pas le duo France-Italie qui
bat de l’aile et où l’Italie appelle à l’aide. Elle a les mains libres et la France
doit suivre. La mutualisation des dettes a été rejetée d’un revers de main et l’Europe
à deux vitesses ne peut être qu’allemande. Le seul atout des Etats-Unis est l’OTAN
mais son existence n’a de raison d’être que comme défense contre la Russie. Son
réflexe diffère de celui des pays de l’Est traumatisés par l’empire soviétique.
Merkel en arrive à penser qu’un rapprochement avec la Russie a un intérêt
stratégique.
En
effet si on s’accorde avec la Russie par un traité de non-agression, l’OTAN n’a
plus lieu d’être et l’emprise américaine sur l’UE non plus. Mais si l’on
réussit avec la Russie, son lien actuel avec la Chine constitue de fait un axe
Berlin-Moscou-Pékin, un axe eurasien qui ouvre des perspectives économiques
immenses. Par ailleurs Pékin, avec l’aide de la Russie, veut réaliser des
routes modernes, terrestres et maritimes, transversales est-ouest faisant renaître
les routes de la soie. Ce projet se finalise et les moyens financiers se
constituent dans une banque d’investissement russo-chinoise. Le continent Eurasie
est en train de germer dans les esprits germains, russes et chinois. L’implantation
massive des chinois en Afrique nous rappelle que les liens terrestres
réunissent l’Eurasie à l’Afrique. C’est le grand danger que les Etats-Unis
pointent depuis Brezinski, la réunion de l’Europe à l’Asie. C’est pour cela qu’ils
ont poussé le nazisme afin de faire barrage au communisme, puis de le détruire
et de pousser la naissance de l’UE liée à l’OTAN.
Le danger de lien de
l’Afrique avec le supercontinent eurasien les pousse à s’intéresser à l’Afrique
de plus en plus et même militairement avec une flotte américaine sur la face
occidentale africaine et des forces spéciales sur le terrain. Il est vital pour
eux de ne pas se trouver isolés sur l’Amérique du Nord avec des pays d’Amérique
du Sud qui essaient de s’affranchir de leur tutelle. De plus la guerre contre
le dollar bat son plein. La Russie, la Chine et l’Inde engrangent massivement de
l’or face à un pétrodollar qui est en perpétuelle dévaluation par rapport à l’or
et qui voit des transactions pétrolières s’effectuer hors du dollar. Selon des
experts, dans 5 à 7 ans, la Russie, la Chine et l’Inde seront en mesure de
refuser les paiements internationaux en dollar et en euro.
La France
dans tout cela ? Elle suit et se nourrit des restes, prête à verser son
sang pour des causes qui ne servent pas ses intérêts. La chute de son
patrimoine et l’appauvrissement de sa population ne sont masquées que par la
politique de communication où l’enfumage de son peuple est une des constantes
que notre Président porte au plus haut niveau.
Une nouvelle géostratégie s’est mise en
place sans nous.
Par notre aura mondiale, notre passé et
notre langue,
Nous pouvons encore siéger de plein
droit à l’ONU.
Ceci s’éteindra dans le dénuement d’un
peuple
Et la faillite d’un Etat servile sans
cap !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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