Son utilisation de l’argent de l’Etat
pour commencer une campagne relationnelle et présidentielle sous couvert de
déplacements ministériels, c’est fini. Sauf que les perdants vont en faire une
arme d’autant plus redoutable que sa popularité baisse. L’utilisation sans
précédent de l’univers médiatique, aux mains de quatre patrons du monde des
puissants, a poussé ce candidat en enfumant soigneusement la vision d’un peuple
désemparé. Mais toute fumée ne cache la vérité qu’à condition d’être entretenue.
Macron est en place, la pression des patrons de presse sur les médias se fait
moins forte. Le virus professionnel du journaliste en quête de faux-pas voire
de scandales, sur celui qui se place en haut de l’Olympe, présente un attrait
irrépressible. La couverture médiatique sans précédent avec une mise au pas
cadencé des journalistes et commentateurs s’étiole. Les discours de Macron montrent
le vide de son verbiage et l’heure de l’action devient pressante.
La scénographie
des rendez-vous des chefs des grands États où l’essentiel était d’en mettre
plein la vue des invités qui voulaient connaître le nouveau locataire de l’Élysée
que la presse nationale et internationale avait porté aux nues, ne dure qu’un
temps. Les rodomontades lors du G20 et les phrases alambiquées pour ne rien
dire ne passent plus comme pendant les promesses enflammées des discours de
campagne. Une de celles du discours de clôture du G20 montre l’inconsistance du
personnage : « On ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on
n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique ». Luc
Ferry la résume ainsi : « il a
franchi le mur du çon » et un commentateur l’a illustrée par des
exemples : « Qu’était Adolf
Hitler ? une sécheresse prolongée. Joseph Staline ? des orages de grêle en Sibérie.
Le génocide Tutsi ? une saison des pluies excessive… la reductio ad climatum
fait penser à la servante dans le malade imaginaire qui, déguisée en médecin,
se moque de son maître en s’écriant le poumon chaque fois qu’il lui décrit les
symptômes les plus variés. » On peut y ajouter ses propos inconsidérés
sur le sous-développement africain qu’il qualifie de « civilisationnel » en pointant les
cultivateurs de chanvre indien et les fornicateurs avec 7 à 9 enfants. Il
commet en plus une énorme erreur statistique car le taux de fécondité est passé
à 4,7 par femme en 2016.
Son
discours du Vel d’hiv a montré aussi sa méconnaissance historique ou sa
complaisance au représentant d’Israël, dont on peut dire qu’il est plutôt dans
le camp des oppresseurs, par cette phrase liminaire : « l’antisionisme est la forme réinventée de
l’antisémitisme ». Il semble en effet, selon l’historien Shlomo Sand, « ignorer que nombre de juifs, ou de
descendants de filiation juive se sont toujours opposés au sionisme sans, pour
autant, être antisémites. Tout d’abord, le sionisme n’est pas le judaïsme,
contre lequel il constitue même une révolte radicale ». On peut aussi
relever qu’il culpabilise l’État français dans ce discours alors que cet État n’était
plus constitutionnel, comme cela a été prouvé par la suite, car sous dépendance
ennemie tout-au-moins dans la partie nord de la France. La culpabilité
incombait alors aux partis politiques et aux français collaborateurs. Cette
culpabilisation de la France a été réaffirmée à Alger en « crime contre l’humanité » dans le
souci de plaire, et adouci en crime contre l’humain. Mais l’ONU n’a jamais
demandé d’inculper la France pour un crime contre l’humanité, alors pourquoi un
Président se permet-il d’abaisser son pays au nom de son peuple qui n’a rien
demandé ?
Ce peuple doit aussi lui-même subir des
opinions blessantes à l’emporte-pièce comme les bretons illettrés et les
chtimis alcooliques ou comme ces gens de rien qui n’ont pas l’idée de
travailler pour s’acheter un costard à la Macron. L’homme à la dentition
carnivore, ce reptilien de la politique, passe sans arrêt d’attitudes
pharaoniques à des actions jupitériennes, de la pyramide à l’Olympe. Plus rien
ne doit lui résister, pas même le CEMA qui ose, devant des députés en quête d’informations,
critiquer le rabotage d’un budget 2017 voté. Le transfert des crédits OPEX et
OPINT répartis sur les Ministères sont réaffectés au budget des Armées pour 850
millions d’euros. Macron a même le culot d’annoncer que 1,2 milliards seront
débloqués pour les Armées en le présentant comme un cadeau, alors que cette
somme a été votée par l’Assemblée, donc attribuée mais « gelée » par
Bercy. Les Armées n’avaient pas l’autorisation de les dépenser mais, sous peine
de ne pas respecter le budget voté par les représentants du peuple, Bercy
devait les débloquer avant la fin de l’année. Le processus est
anti-démocratique mais marche depuis longtemps. On gèle le plus longtemps
possible des autorisations de dépenses jusqu’à ce que les Armées ne soient plus
en état de les dépenser sur l’année. Ces sommes font alors partie du budget
suivant… et les Armées sont cocues.
Seulement
la réalité se manifeste toujours dans sa dureté et les paroles s’y heurtent.
Les amis affluent quand le vent souffle dans le bon sens, ils se dispersent dès
que le bateau prend du gîte. Les journalistes se souviennent tout-à-coup des
principes de leur charte, les marcheurs demandent à être entendus. Ni le
pharaon, ni Jupiter, ne peuvent supporter des médias qui ne soient pas aux
ordres à commencer par ceux qui diffusent des fakes news. Le Décodex doit jouer
à plein et la communication ministérielle être autorisée par le chef. Les
marcheurs élus à l’Assemblée, dont la plupart n’ont pu l’être que par la
saturation médiatique du peuple pour leur patron, constatent que les statuts du
nouveau parti « En Marche » leur demande de continuer leur rôle de…
supporters. Ce qui veut dire applaudissement des discours ministériels à l’Assemblée
et vote sans murmure des ordonnances. Les cadres du parti sont là pour leur
dire ce qu’ils doivent faire en remerciement d’une députation qu’ils auraient
eu peu de chances de conquérir sans leur nouveau Président.
Mais
celui-ci s’est brutalement éloigné d’eux dans son palais pharaonique et
franc-maçonnique où la ligne directe est avec Washington et Rothschild. Les
militants de LREM constatent qu’ils ont marché vers une servitude dorée et pour
un parti dont ils ne connaissaient même pas les statuts mais qui les enchaînent
pour 5 ans. La grogne monte chez eux pendant que la cote de popularité du chef
descend de 10% à une vitesse en un mois que l’on n’avait pas vue depuis 1995
sous Chirac. Il ne faut pas oublier que l’élection de Macron ne lui a donné qu’une
faible part de 15% de votes favorables dans l’ensemble des électeurs pouvant
voter. L’abstention a battu un record et une grande partie représente ceux qui
attendent pour voir. Ils commencent à bien voir. Les retraités comprennent qu’ils
sont une variable d’ajustement sans risque, les militaires, qui l’ont été
depuis longtemps, expriment leur ras-le -bol, les étudiants n’apprécient pas d’être
l’objet d’un coup de rabot après avoir été encensés comme l’avenir de la
nation.
Les
étudiants n’ont rien à perdre et pour beaucoup les parents assument, leur
grogne peut devenir une arme destructrice du pouvoir. Les explications données
pour justifier la diminution des APL ne tiennent pas. Dire que les APL ne font
qu’alimenter la hausse des loyers aux étudiants ne justifie pas de les baisser.
Il est bien meilleur d’ajuster un prix de loyer maximum aux étudiants donnant
droit à un crédit d’impôt pour le propriétaire de façon à maintenir l’aide d’État
au même niveau. Si l’ajustement doit s’adapter à la localisation des logements,
ceci n’est pas du domaine de l’impossible. En réalité il s’agit tout simplement
de trouver les 2 milliards qui manquent pour atteindre les 4,5 milliards d’économies
qu’il va falloir présenter à Bruxelles. Avec les ordonnances, les augmentations
de recettes ou les diminutions d’aides diverses, pour lesquelles le mois d’août
est toujours privilégié, la rentrée sera mouvementée pour un Président qui
confond autorité et autoritarisme.
Macron fanfaronne et nous enfume par le
verbe
Mais il y a toujours loin du verbe à l’action
Et beaucoup moins du Capitole
A la Roche Tarpéienne !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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