L’impatience
et le besoin de s’exprimer du peuple français se sont manifestés dans le
premier tour de la primaire de la Droite, LR et Centre. Même si la droite
traditionnelle a été très majoritaire dans les votants, l’urgence de repenser
la France est dans la majorité des têtes de nos concitoyens. Le français est
loin de souffrir comme le grec, le portugais, l’espagnol et même l’italien,
mais il prend conscience que son sort va s’en rapprocher très vite. Tout est à
repenser : notre situation dans l’UE, le choix de notre monnaie, notre
Constitution devenue un bricolage inadapté et lié aux choix précédents, notre
système de santé, le lien du juridique et de l’exécutif, notre politique de
défense, notre système éducatif en constante dégradation de qualité dans toutes
les statistiques internationales, notre Code du Travail, notre système fiscal, notre
système de sécurité interne, notre politique migratoire, notre position envers
l’Islam et l’Islamisme radical par essence, notre système de retraite, etc.
J’ai
dit que voter aux primaires de la droite, c’était voter pour les banquiers. C’est
vrai et la primaire est anticonstitutionnelle et va aboutir, comme cela s’est
passé à gauche, à une discorde indélébile au sein de la droite de la pensée
unique dans les mois qui viennent. Néanmoins elle a mis en lumière avec
François Fillon le besoin de « renverser
la table », enfin celle qui ne gênera pas les banquiers et les grands
lobbies. Cela exclut évidemment tout ce qui concerne l’UE et l’euro, la chasse
gardée de la pensée unique. Toutefois cela ouvre les yeux sur l’art et la
manière de gérer correctement un pays. L’État est comptable de l’efficacité des
tâches régaliennes qui lui sont confiées et cela au moindre coût. Il est en
plus aussi responsable de la facilitation donnée à l’appareil productif, à la
recherche fondamentale, et à la qualité de la santé, de l’instruction de la
jeunesse, de la diffusion de la culture française et de la langue. Dans tous
ces domaines c’est à un véritable « reset », anglicisme pour faire jeune comme Juppé et
Lemaire ; c’est donc à une remise à zéro, que la France doit se consacrer.
François Fillon aura eu le mérite de concrétiser ce virage politique
indispensable même s’il n’aura pas les moyens de l’asseoir sur une base d’indépendance
indispensable de notre pays.
La jeunesse est l’avenir
de notre pays et en cela c’est une urgence car on ne peut dans ce domaine
remettre au lendemain ce que l’on peut faire le jour même. François Fillon ne
doit pas être considéré comme déjà Président à partir du moment où il est le
candidat désigné de la droite de la pensée unique. Toutefois ce qu’il pense sur
ce sujet peut être repris par un autre candidat à la Présidentielle et faire
évoluer les choses dans le bon sens. Il a le mérite de cibler les pédagogistes
fumeux et éloignés du terrain qui se délectent d’expérimentations hasardeuses
en s’appuyant sur un syndicalisme plus soucieux de maintenir ou d’obtenir des
droits que de penser à la réussite des enfants confiés aux enseignants. Ayant
seulement fait de l’enseignement pour adultes avec le GRETA, je peux en
témoigner.
Je
peux citer des écrits de la Présidente de SOS Éducation qui vont dans ce sens :
« l’enjeu pour les pédagogistes et
les syndicats est de taille : préserver leurs privilèges Et garder la main sur le conditionnement des
enfants. Ils n’hésiteront pas à prendre tout le pays en otage, s’ils pensent
pouvoir en retirer un bénéfice personnel.
Mais le pire, c’est qu’ils prétendent
agir dans l’intérêt des familles, de nos enfants, de vous et moi qui ne sommes
jamais consultés ! N’allez pas croire qu’ils défendent au moins les bons
professeurs et leur autorité... C’est tout le contraire : depuis quarante ans,
les syndicats et les pédagogistes promeuvent tous les laxismes et toutes les
expérimentations, même les plus absurdes. »
L’Éducation nationale, qui ne devrait être que l’Instruction nationale et civique, pourrit
par la tête. Elle ne survit que par les enseignants qui luttent pied à pied sur
le terrain pour garder les méthodes pédagogiques efficaces et concéder le moins
possible aux manipulations de programmes et d’horaires qui détruisent lentement
les enseignements fondamentaux. C’est sur eux que les réformes doivent s’appuyer.
Le passage à l’autonomie des établissements ne doit pas mélanger à sa tête l’administration
et la pédagogie de l’enseignement qui reste l’apanage de l’enseignant. Ceci est
important lorsque les chefs d’établissement ne sont plus issus du milieu
enseignant.
Car même si « grâce à la diversité »
le rôle de l’enseignant est devenu éducatif avant de pouvoir être instructif,
le constat est amer. L’entrée en sixième se fait avec des enfants dont un quart
ne savent pas lire correctement. L’autorité de l’enseignant est contestée même
à la maternelle et le milieu parental porte sur ce point une responsabilité. Si
le rôle des parents peut être nécessaire avec le chef d’établissement pour tout
ce qui concerne l’administration, le fonctionnement général, le recours en cas
d’évènement grave dans les classes, il est contre-productif quand il devient
critique sur la pédagogie dans le cadre d’un conseil de parents. Il abaisse l’autorité
des enseignants. Le cadre des revendications sur la pédagogie et les programmes
n’a de sens que s’il se fait au niveau national.
Ces
intrusions néfastes et ces dérives pédagogiques et les changements incessants
des programmes, et des méthodes, marquent profondément un corps d’enseignant
mal payé qui traîne comme une opprobre le nombre de jours de vacances. On lit
aussi dans SOS Education ceci : « C’est
l’une des principales raisons du profond découragement qui mine notre corps
professoral, qui compte pourtant de nombreux éléments dévoués et compétents. Il
y a eu les maths modernes, les méthodes actives, l’enseignement de la grève en
lieu et place des cours de morale, le refus de faire passer les évaluations
nationales, le refus d’instaurer des sanctions à l’égard des élèves
perturbateurs, le refus des notes de comportement, le refus des devoirs à la
maison, l’enseignement de l’idéologie du genre... »
Parmi
les propositions qui doivent retenir notre attention, il faut que la délivrance
du baccalauréat ne puisse se faire que sur l’acquis du niveau international
correspondant à cet âge et non sur la base d’un quota à remplir. Toute la
scolarité d’un enfant doit lui permettre l’accession à un métier intellectuel,
manuel ou artistique selon ses dispositions, aucune direction ne devant être
dévalorisée. L’intelligence de la main est aussi utile que celle purement
intellectuelle. Les outils de base, les enseignements fondamentaux, doivent
donc être considérés comme un pas prioritaire et indispensable pour l’accès à
la « culture ». La formation et l’acquisition de connaissances est l’affaire
de toute une vie. Il faut inculquer ce principe dès le plus jeune âge et que l’on
ne doit changer une méthode pédagogique que quand elle ne répond plus à l’évolution
de la société et que ses résultats décroissent. Parmi les propositions concrètes
émises, celles-ci me paraissent nécessaires :
- permettre à tous les élèves d’apprendre à lire et à écrire avec des méthodes syllabiques rigoureuses ; l’Angleterre l’a fait et les écoles publiques des quartiers défavorisés sont en passe de devenir les meilleures écoles du pays (ce n'est pas un problème de moyens mais de méthodes)
- réhabiliter les méthodes classiques fondées sur la transmission disciplinaire du savoir et la répétition (exercices d’écriture, copie, conjugaison, grammaire, dictés, tables de multiplication, calcul mental, apprentissage par cœur de poèmes, des grandes dates de l’histoire, des principales notions de géographies…) ;
- créer un examen fin CP sur la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul et rétablir un examen d’entrée en sixième
- réhabiliter l’enseignement des métiers manuels et de l’artisanat
- prendre des mesures pour restaurer le prestige et l’autorité des professeurs (vouvoiement, code vestimentaire…) ;
- responsabiliser les proviseurs en évaluant leurs établissements et en leur confiant le recrutement des professeurs, sans céder aux injonctions des syndicats ;
Il n’est
point de nation qui puisse éclairer le monde
Si
sa jeunesse n’accède plus à la connaissance,
Qui est
le fondement d’une civilisation.
Elle
regarde vers le Soleil Levant
Et
nous vers le Couchant !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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