Un
quinquennat se termine et un candidat à la Présidence est en position favorable
à la droite de la pensée unique. Il est temps de regarder ce que le mandat
actuel nous laisse en héritage et ce que les propositions du candidat de la
droite nous réservent. La France tient la cinquième ou sixième place dans l’économie
du monde et une dette en constante augmentation. Le candidat Fillon se propose
de lui donner la première dans les années qui viennent. Regardons cependant la
position de notre richesse produite par habitant, en gros le PIB/habitant. Si
cet indicateur souffre de certaines insuffisances, il n’en reste pas moins le
meilleur indicateur de la santé globale d’un pays. On constate que nous sommes
à la 21ème place dans le monde pour le PIB/habitant. On voit de
suite qu’entre la 5ème place dans l’économie mondiale et cette 21ème
place du PIB/habitant, il n’y a pas coïncidence. D’ailleurs les statistiques
ont déjà évolué en ce qui nous concerne puisque la croissance 2016 a été
ramenée à 1,4% par rapport aux 2% prévus. Notre 21ème place pourrait
bien être encore plus mauvaise à fin 2016.
Or
ce qui intéresse le peuple c’est son niveau de vie moyen, lui-même très lié à
cet indicateur qui peut être complété par l’indice Gini qui mesure la disparité
des revenus. On voit que la place de notre économie dans le monde ne garantit
pas la même pour le PIB/habitant. Il y a donc tromperie sur les espoirs de niveau
de vie. De toute évidence il est illusoire d’envisager de prendre la première
place sur celui-ci. Il faudrait tripler le PIB/habitant pour égaler le Luxembourg
et plus que le doubler pour atteindre celui de la Suisse.
Une
autre attente est que l’amélioration de cet indicateur soit quelque chose d’assuré
pour l’avenir donc dû à notre travail et à l’apport de la science et de l’innovation.
Malheureusement l’augmentation du PIB/habitant est très liée à l’augmentation
de la dette/habitant. On peut dire que l’augmentation de 100$ du
PIB/habitant est obtenue en moyenne grâce à 90$ d’augmentation de la
dette/habitant. Autrement dit nous améliorons notre sort en repoussant la dette
sur les générations futures pour 90% de celui-ci. Le graphique ci-dessus le
montre bien visuellement même si les situations de départ sont différentes. On
voit d’ailleurs les ravages de la politique d’austérité imposée à l’Italie, l’Espagne,
le Portugal et la Grèce. Cette dernière ne nous a pas encore atteint de plein
fouet mais nous ne brillons pas par rapport aux pays du nord de l’Europe. Notre
bilan est peu enviable.
Or c’est bien cette
politique d’austérité que nous promet Fillon, la politique de la troïka
UE-BCE-FMI, celle des banquiers. L’effort sur la relance économique doit être
payé par le peuple, politique basée sur le principe simple : plus on
travaille, plus on produit. Il suffit de dire que c’est du bon sens, que l’heure
est grave et qu’il n’y a pas d’autre alternative pour que le peuple y croit…au
moment du vote. Malheureusement cela c’est de la politique, elle se fiche
souvent de la réalité pour la remplacer par des mirages. Quand les chiffres sont
là pour les démentir, ils n’en parlent pas. On reste sur les slogans. En effet,
comme je l’ai publié le PIB/habitant n’augmente pas avec les heures travaillées
annuelles mais au contraire il diminue. On peut même dire que 100heures de
travail en plus diminuent en moyenne le PIB/habitant de 3283$ en 2015. La France
est particulièrement mal placée sur ce point… parce qu’elle valorise très mal
les heures travaillées par rapport aux pays du nord et même à la Belgique. Le
problème n’est pas dans le nombre d’heures travaillées mais du côté de la
fiscalité et de toutes les contraintes administratives et autres qui freinent
notre développement économique. L’augmentation des heures travaillées du
secteur privé ne ferait qu’aggraver le problème.
On pourrait au moins
espérer que ceci va diminuer le chômage même si intuitivement on puisse penser
le contraire. Il n’en est malheureusement rien même et l’effet inverse est
statistiquement assez probant. On peut même dire qu'en moyenne 100 heures de travail en
plus ont tendance à augmenter le chômage de 2% en Europe. J’ai montré que l’on
retrouvait le même constat sur la durée hebdomadaire du travail dans un article
précédent.
Il n’y
a donc rien à espérer bien au contraire pour le peuple de l’augmentation des
heures travaillées par la durée annuelle et hebdomadaire du travail en ce qui
concerne le secteur privé. Ceux qui ont voté Fillon, Sarkozy ou Juppé aux primaires ont voté (sans le savoir)... pour
les banquiers : austérité pour le peuple et coup de pouce à l’économie
pour le Medef. C’est le pompage prévu de l’argent du travail vers celui du
capital spéculatif, du bas vers le haut. C’est le sentier vers lequel sont
conduits tous les pays du Club Med. Ce jugement n’exclut en rien d’autres
mesures qui sont de toutes façons à prendre et salutaires dans le programme de
la pensée unique de droite. Mais pour espérer sortir de la main des banquiers
et arrêter de faire suer le peuple, il faut sortir de l’UE et de l’OTAN, et
redonner à notre monnaie son pouvoir d’ajustement. C’est cette action qui est prioritaire.
N’oublions jamais que Juppé, Fillon ont été adoubé par le groupe Bilderberg des
banquiers, que Macron a été invité par la City pour lui financer sa campagne,
que le pape a baisé les mains des Rothschild et Rockefeller et non l’inverse,
et que Sarkozy et Hollande nous ont dit que nous n’échapperons pas au Nouvel
Ordre Mondial. Ce sont des signes qui ne trompent pas.
Toute la pensée unique gauche-droite et
ses médias
Assomment le peuple de contre-vérités,
D’espoirs vains et de mirages.
Les banquiers ne veulent
Que notre argent !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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