Sans
clore la série d’articles sur « Que nous réserve 2016 ? », il
est temps, alors que la presse au service des lobbies multiplie les articles
sur le choix catastrophique de l’euro relayant la pensée unique républicaine,
de montrer par des graphiques simples qu’il s’agit d’un enfumage honteux !
Pour frapper l’opinion il faut faire simple sans aller chercher tout l’argumentaire
des économistes anti-euros, même s’il y a deux prix Nobel et qu’ils sont de
plus en plus nombreux. Ceux qui veulent approfondir le pourquoi des choses
peuvent aller voir les articles de ces spécialistes dont Jacques Sapir. Après
la menace de la sortie de l’euro proférée à l’encontre de la Grèce, la menace
proférée par le Royaume-Uni d’un Brexit, celle d’un référendum sur ce sujet en
République Tchèque, c’est maintenant l’Autriche qui l’envisage. L’éclatement de
l’UE est en cours. Vous comprendrez que tout candidat de la zone euro ne pourra
envisager de sortir de l’UE tout en restant dans la zone euro. Tous ces pays se
reposeront donc le problème de la monnaie unique, qu’ils ne peuvent ignorer.
Restons
donc simple. Quelles préoccupations majeures ont nos concitoyens en particulier
les jeunes et les plus âgés dans les 15-64 ans ? Le chômage et la sécurité
des biens et des personnes. On sait que la sécurité nous est désormais « promise »
mais le recul des libertés nous est imposé. Or l’on sait ce qu’il faut penser
de la promesse des politiciens que nous avons au gouvernement. Alors l’euro
devait nous amener la prospérité, donc le plein emploi, et la jeunesse l’a
accueilli avec joie dans un grand vent de disparition des frontières, un vent
de liberté. Nos derniers gouvernements n’ont pas cessé de nous en vanter les
mérites mais le chômage a refusé de diminuer. Les pro-euros nous disent que le
mal vient essentiellement de nous et que cela n’a rien à voir avec l’euro. Ceci
conduit le gouvernement socialiste à mettre en discussion une loi qui augmente
les contraintes sur le monde salarial pour le bénéfice « promis » de
l’économie mais beaucoup plus sûrement des grandes sociétés qui ont le regard
tourné vers l’exportation au prix même de la délocalisation. Est-ce cela qu’il
faut faire ? Quel résultat obtiennent les pays qui ont leur propre monnaie ?
La Suède met en place la journée de 6 heures de travail. Est-ce suicidaire ?
Je vous propose donc
deux graphiques simples sur le chômage. Le premier sur le taux de chômage en 2015
montre d’une façon indiscutable que celui-ci est plus élevé dans la zone euro
que dans la zone hors euro dont on ne donne jamais le chiffre et on comprend
pourquoi. Ce dernier est calculé par simple règle de trois entre les
populations de 15-64 ans des deux zones. Les chiffres sont issus d’Eurostat. Le
premier constat est que les pays de la zone euro résolvent moins bien le
problème du chômage que les autres. On peut faire ensuite le constat que la France
n’est que très légèrement au-dessus de la moyenne des pays de la zone euro.
Mais on voit aussi que la Suède qui est en dehors de la zone euro affiche un
taux très inférieur de 3,4%. Non seulement la monnaie unique ne favorise pas l’emploi
mais les dispositions d’allongement du temps de travail jusqu’à 12 heures vont
dans le sens inverse de la Suède. Alors que les travailleurs français sont
connus pour avoir une bonne productivité, on peut penser que cette éventualité
risque de la diminuer et aller contre le but recherché.
L’année 2015 n’est
pas fameuse me direz-vous, mais ne sommes-nous pas en train de rattraper notre
retard sur les autres pays ? Le graphique ci-contre montre que la
diminution du chômage a été plus grande dans la zone hors euro que dans l’autre,
de presque du double entre 2014 et 2015. L’avantage de la zone hors euro est donc
en train d’augmenter. Enfin on voit que la France recule non seulement par rapport
à la moyenne de l’UE mais par rapport à la moyenne de la zone euro. L’écart s’est
creusé de près de 12% et nous sommes un des rares pays à voir augmenter le taux
de chômage. La Suède fait toujours mieux que la zone euro.
Le taux de chômage
est celui qui mesure les travailleurs sans aucun emploi. Il est donc intéressant
de regarder le taux d’emploi qui comprend les emplois à temps partiel. Le
constat est le même que pour le chômage sur les zones euro et hors euro. La France
est légèrement mieux que la zone euro et beaucoup moins bien que la zone hors
euro. La Suède a un résultat remarquable qui montre que le chômage des emplois
à temps plein y est faible et que les emplois à temps partiel sont aussi
nombreux.
Pour terminer nous
jetons un coup d’œil sur l’évolution du taux d’emploi depuis 2011. Le contraste
entre les deux zones est saisissant et de plus la zone euro est en recul, ce
qui ne milite pas en sa faveur pour l’avenir. La France affiche une légère
croissance du taux d’emploi mais très inférieure à la Suède. Ceci dénote que ce
sont surtout les emplois à temps partiel qui ont progressé en France. Même si
nous ne disposons encore que des chiffres de 2014 pour le taux d’emploi, il est
clair que la zone euro se place très nettement en retrait.
Alors
ces graphiques simples à comprendre montrent que tous les discours de catastrophe
dans le cas d’une sortie de l’euro ne sont que des mensonges qui se moquent des
chiffres. Alors on peut se demander pour qui serait la catastrophe ? Elle
est sans doute pour les grandes sociétés qui pratiquent l’optimisation fiscale
à tour de bras, utilisent les paradis fiscaux, délocalisent et finalement
apportent peu d’impôts par rapport à leurs bénéfices. Car pour les salariés de
la zone euro c’est l’austérité, les contraintes de plus en plus lourdes sur le
monde du travail. Écouter les Valls, Macron, Juppé & Co, s’est reconduire la
source d’exploitation du monde du travail au profit des plus riches et des plus
puissants qui n’écoutent que les grandes puissances de l’argent pour lesquels
le travailleur est un serf.
La pensée unique ne joue que sur les
peurs
La peur de l’inconnu qu’on assombrit
Celle qui nous mène dans l’impasse !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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