Certains d’entre nous, de formation plutôt
littéraire, redoutent les avalanches de chiffres et les politiques sont aussi
mal à l’aise avec eux. « On fait
dire ce que l’on veut aux chiffres », cette affirmation très populaire
permet d’éviter de répondre à un argument souvent incontestable mais elle a du
vrai dans la mesure où le contexte d’où sont extraits ces chiffres n’est pas
précisé. C’est le cas des sondages qui peuvent être facilement truqués, soit en
ne prenant pas la population représentative de la population à sonder, soit
tout simplement en publiant sciemment de faux résultats pour répondre aux
souhaits de ceux qui les payent. En période électorale ceux-ci peuvent avoir un
effet dissuasif ou au contraire porteur et influer significativement sur le
vote. Ceci étant, si les chiffres sont à manipuler avec précaution, ils peuvent
être terriblement significatifs et imparables, sauf de dire aussitôt qu’ils
sont faux. Les politiciens sont souvent empêtrés dans les chiffres, qu’ils ont
des difficultés à mémoriser. Ceci les pousse à des erreurs en les citant ou les
oblige à les rechercher à la hâte dans leurs notes, ce qui a tendance à montrer
qu’ils ne connaissent pas bien leur sujet.
Il en est de même pour eux avec les représentations graphiques qui
doivent être très simples pour que le téléspectateur puisse les voir et les
comprendre dans une interview ou un duel. Pourtant le graphique et les chiffres
peuvent être ravageurs dans l’opinion publique comme le taux de chômage et la « courbe
du chômage » qui a un malin plaisir à refuser d’amorcer une descente
visible. Une fois compris ceux-ci ne quittent plus la scène politique et oblige
nos gouvernants à des contorsions risibles pour en minimiser l’impact ou
affirmer que seule l’échelle de temps est prolongée. Le gouvernement vient de
subir un mini-remaniement et l’on entend nombre d’exégèses sur le jeu de
chaises musicales où seule une personnalité (soit 1) se retrouve le cul par
terre, Fleur Pellerin. 19 hommes et 19 femmes, soit 38 au lieu de 34, font
mentir la promesse de gouvernements « resserrés », faite par le
Président, une de plus non tenue, avec 4 de plus. Ajoutons encore un chiffre, 2
francs-maçons de plus, Baylet et Placé, on s’américanise encore un peu plus. On
va bientôt mettre le compas sur nos billets comme aux USA. Mais reconnaissez qu’une
représentation graphique renseigne d’un seul coup d’œil et montre qu’en fait
rien ne pourra changer dans les quatorze mois qui restent. Nous venons d’assister
à la distraction préférée du Président le Bricollande, comme le « contrat
de génération », qualifié d’échec par la Cour des Comptes.
Ce dernier bricolage a peu de chances de faire
remonter sa cote de popularité qui redescend plus bas qu’avant les attentats du
13 novembre avec 26% au lieu de 28% d’avis favorables. Vous voyez que les
chiffres parlent mieux qu’un long discours sur la politique gouvernementale. Il
lui reste le choix entre une nouvelle guerre, en Libye ( ? ), ou un
attentat quelques heures après des exercices de sécurité sanitaire parfaitement
adaptés à la gestion de celui-ci. On aurait pu penser que l’immigration était
un sujet majeur et qu’un ministère ou un secrétariat d’Etat pour le moins
aurait été dédié à ce cancer qui pose des problèmes sociétaux que le Ministre
de l’Intérieur n’apparaît pas en mesure de résoudre.
Plus de 70.000 clandestins, pour la plupart syriens,
sont arrivés sur les côtes grecques depuis janvier. Selon l’OCDE, le
nombre de « clandestins-réfugiés » pourrait atteindre 2 millions en
2016. Voilà des chiffres que tout le monde comprend. Le chemin de l’émigration
part de l’Afghanistan car tout le Moyen-Orient est en guerre, sauf les
Palestiniens abandonnés par la communauté internationale. On met sur le dos de
Bachar Al-Assad et des russes le flux de réfugiés fuyant Alep, comme si tout
commençait depuis, alors que la coalition, complice de Daech, a semé la terreur
et la destruction en Irak et en Syrie, et aide l’Arabie Saoudite à les
continuer au Yémen. Selon les données de l'ONG Syrian Centre for Policy
Research présentées au journal britannique The Guardian, le conflit syrien a
fait quelque 470 000 morts alors que 45% de la population syrienne a été
déplacée à cause de lui. Il s’agit d’un génocide occidental avec notre
participation. Le nombre de blessés est estimé à 1,9 million alors que
l'espérance de vie est descendue à 55,4 ans en 2015, contre 70 ans en 2010. Par
ailleurs, les institutions, l'infrastructure et les richesses nationales de la
Syrie ont été « presque détruites »
par « l'impact catastrophique » du
conflit qui dure depuis presque cinq ans.
Voilà des chiffres qui illustrent dramatiquement le
bilan de l’action occidentale à laquelle nous participons et signent un
génocide. Peut-on le justifier par les 90 morts du Bataclan dont on ne connait
même pas les vrais commanditaires ? Cet attentat est dit « terroriste »
mais la vérité sera bien difficile à établir puisque, dorénavant
systématiquement, les acteurs sont morts ou disparus dans la nature. La guerre
que nous menons en Syrie ne fait qu’augmenter la haine contre notre pays dans
le monde musulman et même parmi des français qui se « radicalisent ».
Que croyez-vous que pensent les syriens et les irakiens en voyant l’Occident se
servir de Daech pour tuer en masse des populations civiles musulmanes ?
Peut-on croire qu’en gagnant la guerre en Syrie, que seuls les russes
pratiquent clairement, on va éradiquer tout le ressentiment musulman de ces
populations et leur envie de venir chez nous pour nous punir ? De leur
propre chef ou par manipulation, ils seront de plus en plus nombreux.
Le véritable but de cette vaste opération au
Moyen-Orient est l’envahissement de l’Europe et de la Russie avec une
saturation de leurs possibilités d’accueil et surtout d’assimilation. La
Turquie, membre de l’OTAN, a la main sur le robinet et marchande son action. Pouvons-nous
croire un instant que ces clandestins suivront à la lettre les quotas par pays
concoctés à Bruxelles ? D’ailleurs en toute logique, vu notre population, si
l’arrivée est de 2 millions en 2016, nous devrions accueillir environ 260.000
migrants. La plupart étant de jeunes hommes, c’est de l’ordre de 200.000 « travailleurs »
de plus à Pôle Emploi, donc au chômage. Ah non j’oubliais que l’on va « former »
500.000 chômeurs de plus, cela fera 200.000 formations au français toutes
trouvées. Mais on n'a pas le droit de cacher au peuple que dans la jungle de Calais il y a 18.000 migrants ! Honte au gouvernement et aux médias mainstream !
Les
chiffres sont abscons, on les cache et on les falsifie
Mais
les vrais finissent toujours par se faire connaître
Et
chiffres et graphiques projettent une image crue
Sur
une réalité que les discours enfument,
Parce
que ceux qui les disent
En
ont peur !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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