Les discussions,
oiseuses, inutiles, sur la déchéance de nationalité s’avèrent finalement
révélatrices d’une dérive sécuritaire alors que le recul de la démocratie a
déjà transféré le pouvoir du peuple à d’autres entités étrangères. Notre entrée
dans l’UE se solde par une perte de démocratie. Les pouvoirs régaliens que nous
confiions autrefois à un Président de la République disparaissent les uns après
les autres. Ils échappent donc au suffrage universel direct de la nation. Leur
transfert à une trilogie Conseil européen, Parlement européen, Banque Centrale
Européenne indépendante, donne peu de prise à la démocratie tant celle-ci ne
sait plus bien à qui et à quoi elle donne son pouvoir. Les décisions sont prises
par les directions de grandes firmes, les acteurs des marchés, les agences de
notation, ou par des organes technocratiques.
Bruxelles
a un nombre incroyable de représentants des lobbies qui font le siège des
députés européens et particulièrement des différents commissaires. Ceci ne peut
donner qu’une distribution de « pots de vin » sous différentes
formes. Cette organisation est suffisamment opaque et solidaire pour que peu d’affaires
sortent. Mais il n’empêche que la Commission a le monopole de propositions des lois,
décrets, normes. Rien que la manipulation des normes permet de favoriser tel ou
tel lobby. Plus de 70% de nos lois ne sont que la traduction de celles de
Bruxelles. La nomination des commissaires, ces technocrates potentats,
échappent au système électif. Leur pouvoir n’a rien à voir avec une démocratie
directe et pourtant il est très grand. Notre gouvernement passe par leurs
fourches caudines pour faire avaliser son budget. Moscovici, inutile ministre
des finances français, se régale à chipoter son ami Sapin, avec un salaire de
rêve.
Nous
ne sommes déjà plus dans une démocratie où le peuple œuvre pour lui-même. Il œuvre
pour enrichir ceux qui manipulent les technocrates à Bruxelles, ceux que l’on
retrouve par exemple dans les donateurs de la COP21 entre autres. La démocratie
ne garde que les apparences. Les élections existent toujours mais les partis
influents dans le proche passé continuent le même discours avec le relais de
journaux subventionnés et de journalistes bénéficiaires d’avantages fiscaux.
Malgré une disproportion notoire de relais médiatiques, les partis d’opposition,
hors l’UMPS et leurs acolytes du Centre, ne sont pas encore interdits, la
justice est indépendante et les droits individuels sont respectés. Ce n’est
pourtant plus qu’une démocratie de façade, où en apparence rien ne change.
Pourtant nous sommes déjà entrés dans une démocratie malade où la défiance
envers le pouvoir et les représentants du peuple ne cesse de croître.
Il
est donc impensable que les choses n’évoluent pas tant la dérive est importante
et tant l’abstentionnisme et le découragement de l’électeur augmente jusqu’à ne
donner qu’un désintérêt pour la chose politique. Le faible tirage des livres
politiques, hormis l’intérêt immédiat de voyeurisme sur celui de Sarkozy (on
allait enfin tout savoir), ne s’explique pas seulement par le peu d’intérêt de
leur contenu. Que voulez-vous que ces gens-là, qui ont tous été au pouvoir avec
la réussite que l’on sait, puissent proposer de nouveau et d’efficace ?
Mais il se passe autre chose depuis la dernière campagne présidentielle et plus
particulièrement depuis les attentats. Les difficultés sur la sécurité et l’immigration
conduisent à des réactions législatives liberticides, à l’exaspération d’un
peuple devant la progression d’une autre civilisation qui conduit à des « accommodements »
qui le divise (sur les repas collectifs, la tenue vestimentaire, les lieux de
culte, l’accueil forcé de clandestins, et.) et à des aventures guerrières dont
l’intérêt lui échappe et dont la durée croît avec la diminution de leur
efficacité.
Les discours
volontairement alarmistes, dont Valls raffole, ouvrent la voie à des lois
liberticides nouvelles ou renforcées. La prolongation de l’état d’urgence sans
date précise de fin, la déchéance de nationalité, l’intention de faire adopter
un texte constitutionnel suffisamment imprécis pour ouvrir la porte à une
utilisation autoritaire voire despotique sont beaucoup plus inquiétants que la
création de quelques apatrides. La « post-démocratie » évolue vers un
scénario où les libertés (d'expression, d'association, d'aller et venir, de la presse…)
sont amoindries par des lois liberticides. La suite est la restriction de la
compétition électorale. On en a un premier signe avec l’éventualité de lier le
temps des médias télévisés à l’importance du parti ou de l’aura du candidat sur
des évaluations prêtant à toutes les manipulations. Si cela s’accentue et qu’in
fine la justice devient moins indépendante et les droits individuels plus
restreints, on glisse alors vers ce que j’appellerais une démocratie à la
Turque ou à la Russe. Pourtant dans cette dernière le Président Poutine ne
résisterait pas longtemps s’il n’avait pas 80% de sa population derrière lui,
ce qui n’est certes pas le cas de notre Président.
Cette
dérive, approuvée par la totalité de la classe politique française, droite et
gauche, nous mène à l’autoritarisme, une « post-démocratie » où la
façade est lézardée et laisse apparaître le risque de despotisme. La France peut
être très vulnérable. L’électeur ne sait plus à quel saint se vouer, se
désespère de ne voir aucune tête capable de lui tracer une voie claire, capable
de renverser la table et d’affronter le carcan qui nous enserre en en dénonçant
la nocivité, capable de relancer la force vive des petits entrepreneurs et non
le nombre de fonctionnaires, capable de donner les moyens de contrôler l’immigration
et de lui donner du travail sans brader l’identité nationale, etc. Plus que l’Allemagne
qui a tiré les leçons du nazisme, la France peut finir par développer une
évolution vers un régime despotique à tendance communiste aussi bien que
fascisante.
La France
est actuellement en perdition, en perte d’identité, en perte de confiance dans
son avenir et dans ceux qui la gouvernent, en perte de fierté, en perte de
repères avec des lois sociétales qui la divisent, en perte de démocratie, en
perte de sécurité. Le lamentable dernier remaniement, où la compétence n’est
pas le sésame d’entrée et où l’on voit se dérouler les pires "lècheries" et
tromperies, comme celles d’Ayrault, de Cosse et de Placé, n’est que la triste
illustration de la déchéance non pas de nationalité mais de la nation. On ne
sait même plus si ce bateau ivre nous conduira jusqu’au port pour changer de
capitaine tant celui-ci abandonne la barre pour éponger les voies d'eau avec des équipes changeantes à la place de son quartier-maître.
Quand un Président ne respecte plus ses
attributions
Dans la répartition des pouvoirs de la
Constitution
Est-il autorisé à en proposer une
modification
Ou doit-il être traduit devant la
Haute-Cour ?
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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