La faiblesse du pouvoir politique tend à générer
des attitudes défensives par utilisation de la désinformation ou le mensonge
dès qu’il se trouve en difficulté. L’une des tactiques préférées est de permettre
le défoulement du bas peuple sur des sujets sans importance. Vous me direz que
c’est vieux comme le monde. Je me souviens dans ma carrière professionnelle du
nombre de sujets délicats qui étaient provisoirement résolus par la création de
groupes de travail dont les conclusions arrivaient parfois alors que la
difficulté avait été résolue entre temps. Je me souviens de l’ordre du jour des
comités d’entreprise où les sujets sans importance sur lesquels la discussion
était âpre et prolongée, comme le prix du café à la cantine, puis finalement
acceptée par l’administration. Le but était de laisser le moins de place
possible aux sujets importants pour l’entreprise. J’ai retrouvé le même
processus dans les Comités de Direction du monde associatif.
On pourrait espérer que lorsqu’il s’agit d’un
évènement politique d’importance, celui-ci ne soit pas occulté par la sortie du
chapeau d’un autre évènement pour détourner l’attention du peuple. Les
résultats sur le chômage, pierre angulaire de la politique Hollandaise, n’étant
pas bons sur l’année 2015, le coup de la déchéance a failli réussir mais a tout-de-même
permis de gagner un mois de répit sur les sujets sociaux-économiques qui préoccupent
les électeurs. Le 24 janvier 2016, la ministre de l’Éducation, Najat
Vallaud-Belkacem, participe à une émission aux côtés d’un invité, Idris
Sihamedi, qui ne souhaite pas condamner les agissements de l’État Islamique
(il finira toutefois par évoquer une vague gêne sur la question). La
ministre ne réagit pas, ni pendant ni après. La presse, les réseaux sociaux
et le bon peuple commencent à s’interroger… Effectivement cette ministre de la « diversité »
bénéficie de la protection maximale qui n’est pas sans lien avec sa proximité
avec le roi du Maroc. Son penchant pour l’islam et les mesures sociétales ne
font plus mystère. Néanmoins son manque de réaction devant des propos
condamnables ne peut être celui d’un
plus important ministre de la République. Que faire ? Le 3 février 2016, après
avoir « mystérieusement » reçu un exemplaire du journal officiel du
mois de novembre dernier parlant d’une mesure elle-même datant de 1990 (et que
tout le monde avait plus ou moins oubliée), tous les médias français
annoncent en même temps, et avec force titrailles dignes d’une IIIe guerre
mondiale, l’application prochaine d’une réforme de l’orthographe propre à
mettre en péril notre patrimoine culturel. Plouf pour l’attitude ambigüe de
la ministre… l’éponge est passée et la réforme va suivre le même chemin que la
déchéance de nationalité.
Dans le style de la désinformation qui tourne au
mensonge, il y a le PIB 2015 et la croissance que l’on affiche fièrement à 1,1%
(publié par les Echos) et pour laquelle on en rajoute en disant qu’elle est 5,5
fois plus forte qu’en 2014 avec seulement 0,2%. Au passage signalons
tout-de-même que l’Allemagne, selon Eurostat, affiche 3,8% ! Mais motus
là-dessus. Le PIB, au sens de Maastricht, était de 2170,4 milliards d'euros. Le
total des hors-bilan a augmenté de 273,3 milliards d'euros durant cette
année 2015. Hors ce hors-bilan n’intervient pas dans le calcul du PIB au sens
de Maastricht. Que contient ce hors-bilan ? Wikistrike nous en fournit le
détail. « Pour plus de la moitié il y a les retraites des agents de
l'Etat qui ne sont pas financées (1753 milliards), la garantie des livrets
d'épargne (519 milliards), c'est la moindre des choses (!) l'Etat se sert de
l'argent des épargnants pour financer un certain nombre d'actions mais si tous
les épargnants retiraient leurs billes le même jour, le casino de la finance de
l'Etat français sauterait. Il y a aussi dans ces hors-bilan la contribution de
l'Etat au fond européen de stabilité financière, la contribution du pays au FMI
et enfin les engagements de l'Etat découlant de sa mission de régulateur
économique et social consistant essentiellement à financer les régimes
spéciaux, SNCF, RATP, etc., pour le plus grand bénéfice des syndicats. » Résultat
des courses le PIB complet, si je puis dire, nous donne non pas une croissance
de +1,1% mais de -0,96%. Au passage on note que personne ne sait exactement
comment ces hors-bilan pourront être apurés puisqu'ils atteignent aujourd'hui
environ 3200 milliards d'euros. Ils s’ajoutent à la dette « officielle »
de l’État Français fin 2015 de 2103,2 milliards d'euros ! Désinformation
ou mensonge ? Choisissez… avant de payer.
Changeons de sujet et passons à la politique étrangère
française, politique du double-jeu, qu’affectionne les Etats-Unis, les pays du
Golfe et la Turquie. Les médias occidentaux présentent les combats en cours
autour d’Alep comme une attaque de la ville par l’armée syrienne. Ils admettent
parfois que le gouvernement contrôle une partie d’Alep. Cependant, l’impression
générale qui se dégage est qu’Alep est une ville rebelle attaquée par l’armée
syrienne. Alexander Mercouris, journaliste basé à Londres, nous
informe que : « Alep était la plus grande ville de la Syrie
et sa capitale économique. Jusqu’en 2012, elle était sous le contrôle du
gouvernement et les reportages en provenance de la ville confirmaient que la
majorité de sa population l’appuyait. Au milieu de 2012, les rebelles syriens
ont lancé une grande offensive (l’opération Volcan de Damas) visant à renverser
le gouvernement. L’opération comprenait des attaques contre les deux
principales villes de la Syrie : Damas et Alep. L’attaque contre Damas a été
repoussée avec succès. À Alep, les rebelles ont réussi à capturer une partie
importante de la ville. Cependant, environ la moitié de la ville (la moitié
qui, semble-t-il, abrite la majeure partie de la population) est demeurée sous
le contrôle du gouvernement. Les offensives menées par les rebelles en 2015
dans la province d’Idlib et dans la campagne autour d’Alep ont presque réussi à
couper la partie de la ville contrôlée par le gouvernement du reste du pays. Le
gouvernement ne pouvait envoyer des renforts et des vivres pour sa garnison et
la population que par la voie des airs. »
On peut imaginer les souffrances de la population
dans une ville coupée en deux dont une partie est assiégée et approvisionnée
difficilement par air. « Une façon plus neutre de décrire les combats
autour d’Alep est de dire que la ville et sa garnison ont su tenir un siège de
trois ans que leur ont fait subir les rebelles, siège sur le point d’être levé. »
Depuis l’intervention aérienne russe les choses ont changé. L’armée syrienne
a libéré la ville et celle-ci est en passe d’être désenclavée. Désormais l’armée
syrienne va se concentrer sur la ville de Raqqa, fief de Daesh. On comprend que
les Etats-Unis militent pour des négociations de cessez-le-feu et que la
Turquie, l’Arabie Saoudite et les pays du golfe envisagent d’intervenir sur l’armée
syrienne. Le temps leur est compté avant une victoire symbolique de Bachar al-Assad
sur Raqqa et une position renforcée de la Russie dans la résolution de ce conflit.
Politiques et médias français se font complices de la désinformation. L’armée
syrienne n’attaque pas Alep, elle la défend avec succès.
Mensonges, manipulations, désinformations,
propagandes,
Toute la panoplie des informations de temps
de guerre
Sont délivrées en permanence et il ne reste
plus que
Les écoutes, le « Vos murs ont des
oreilles »,
Pour créer la psychose de guerre !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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